Lutte contre la corruption et la délinquance financière : 15 professionnels des médias outillés par la CLC
La Maison de la Presse du Mali a accueilli, du 8 au 10 septembre 2025, une session de renforcement des capacités des professionnels des médias sur la corruption et les pratiques assimilées. 15 journalistes, dont 5 venus des régions de l’intérieur, ont pris part à cet atelier.

Organisée par la Coalition des organisations de la Société civile de lutte contre la corruption et la pauvreté (CLC), cette session visait à renforcer les compétences professionnelles des médias dans le cadre des dénonciations des affaires de corruption.
Selon la Vice-présidente de la CLC, Mme Adda Diawara, les médias et le journalisme d’investigation jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la corruption, en exerçant une fonction de veille citoyenne. «Ils peuvent aider les citoyens à prendre conscience de l’impact du phénomène de corruption sur le développement du pays. Ils jouent un rôle crucial dans la dénonciation des allégations de corruption et dans la lutte contre l’impunité. En dénonçant les abus et en sensibilisant la population, notamment les jeunes, ils contribuent à la prévention et à la mobilisation sociale contre la corruption ».
Mahamadou Bandjougou Diawara, Procureur Général près la Cour d’Appel de Mopti, a expliqué le cadre législatif et institutionnel de lutte contre la corruption, les manifestations de la corruption et pratiques assimilées, propres à la société malienne.
Selon David Dembélé, facilitateur, consultant et journaliste d’investigation, il existe des étapes clés pour mener une enquête journalistique. Il a souligné l’importance des sources humaines et de celle des sources ouvertes pour mieux poser l’hypothèse.
Précieux, les conseils pratiques de sécurité quand le sujet est sensible
Pour le troisième facilitateur, Chiaka Doumbia, Secrétaire exécutif du Réseau malien des journalistes d’investigation (RMJI), il est crucial d’observer les conseils pratiques de sécurité numérique et physique pour des journalistes travaillant sur des sujets sensibles. Lors des travaux de groupes sur la formulation d’hypothèse d’enquête et ceux de restitution de groupes qu'il a dirigés, il leur communiqua les stratégies de diffusion d’enquête à fort impact. Il a sensibilisé les participants sur les mesures de sécurité physique et numérique dans la conduite des enquêtes.
Les participants ont eu des échanges avec Mme Adda Diawara sur les objectifs, la vision, les activités réalisées et les perspectives de la Coalition des organisations de la Société civile de lutte contre la corruption et la pauvreté. De 2023 à 2025, la CLC a fait un plaidoyer pour l’adoption d’une loi protégeant les lanceurs d’alerte et les journalistes d’investigation, organisé de concours de meilleurs articles, rappeurs, slameurs et graffitistes sur la corruption. Elle a réalisé le monitoring et la documentation de 1200 alertes de corruption sur la plateforme Kènèkanko. Elle a également analysé et vérifié ces alertes et cas de corruption. Ce n’est pas tout : la CLC a organisé l’atelier d’appropriation de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption au Mali pour les OSC (organisations de la société civile). Elle a en outre transmis des dossiers de dénonciation aux autorités compétentes. La Coalition a aussi capitalisé quelques actions à travers le comité de contrôle de l’action publique (CCAP).
En guise de reconnaissance, la CLC a reçu deux distinctions pour son engagement dans la lutte contre la corruption décernée par Le baromètre et la communauté des pratiques, en matière de lutte contre la corruption (CPLC) pour les efforts menés.
Les participants ont formulé plusieurs recommandations. il s’agit, entre autres de : former les médias de l’intérieur sur les actions de prévention, de dénonciation des actions de corruption ; multiplier les sessions de renforcement des capacités ; outiller les journalistes de moyens matériels et financiers pour faire des investigations sur les affaires de corruption ; accorder des subventions aux journalistes pour mener des enquêtes ; nouer des partenariats avec les radios de proximité pour des émissions de sensibilisation et d’information sur la corruption ; organiser un atelier consacré uniquement à la Coalition, ses missions et ses réalisations et approfondir la coopération avec la Coalition pour le partage des alertes de corruption publiées sur la Plateforme Kènèkanko.
Mohamed Koné
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