Macron, la fin du contrat démocratique : l’État contre la nation

Six gouvernements en trois ans, un président en rupture avec les urnes : pour Karine Bechet, le macronisme a rompu le pacte fondateur de la Ve République. La France ne serait plus gouvernée par la majorité, mais par une caste globaliste – contre le peuple, coupée de la nation.

9 Octobre 2025 - 12:52
 0
Ecouter cet article
Macron, la fin du contrat démocratique : l’État contre la nation
00:00
Macron, la fin du contrat démocratique : l’État contre la nation

Lors de la deuxième présidence Macron, à compter de 2022, six gouvernements se sont succédé : le gouvernement Borne (1 an et presque 8 mois), le gouvernement Attal (presque 8 mois), le gouvernement Barnier (3 mois), le gouvernement Bayrou (presque 10 mois), les deux gouvernements Lecornu (27 jours) – dont le dernier a tenu moins de 24 heures.

L’instabilité gouvernementale, et donc politique, est flagrante. La présidence Macron rivalise dès lors avec les Républiques parlementaires antérieures, dont le régime d’assemblée conduisait à rendre le pays ingouvernable. La moyenne de vie d’un gouvernement sous la deuxième présidence Macron est de 8,2 mois (sans tenir compte du dernier gouvernement Lecornu, de quelques heures), quand elle était de 8,1 mois sous la IIIᵉ République et de 6 mois sous la IVᵉ.

Lors des dernières élections législatives de 2024, le président Macron a nommé un gouvernement qui ne respectait pas les résultats électoraux, mettant l’exécutif en opposition avec le législatif, tout en exigeant la soumission de ce dernier – l’accusant de mettre en danger le fonctionnement de la République. Si la Vᵉ République a déjà connu des régimes de cohabitation, quand le président et le gouvernement se trouvent dans des familles politiques différentes, Macron a mis tout l’exécutif en « divorce » avec la volonté populaire exprimée dans les urnes. Il est impossible de parler ici de « cohabitation », puisque, justement, les institutions ne « cohabitent » plus.

Cette décision n’est pas anodine : elle exprime une rupture avec le principe démocratique, qui doit fonder notre société et légitimer le pouvoir étatique. L’idée de la démocratie est celle de la gouvernance par la majorité.

Le principe majoritaire s’exprime, lui, par l’intermédiaire de l’institution des élections, qui doivent permettre de faire émerger ce qui sera appelé la volonté populaire. C’est une démocratie indirecte. Une démocratie directe, tant appelée de ses vœux par les populations en période de crise politique, est techniquement impossible à mettre en place à grande échelle. Comment déterminer la volonté populaire sur chaque question politique ? Ce ne serait que le régime d’une minorité activiste. Le pays serait ingouvernable. En revanche, des éléments de démocratie directe, par l’intermédiaire des référendums populaires, permettent de corriger l’action publique sur des sujets importants de société.

Quelle est votre réaction ?

Like Like 0
Je kiff pas Je kiff pas 0
Je kiff Je kiff 0
Drôle Drôle 0
Hmmm Hmmm 0
Triste Triste 0
Ouah Ouah 0