Démarrage, demain, de l’installation des autorités intérimaires : Des acteurs optimistes pour le respect du calendrier, malgré la flambée de violence à Gao

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Koulouba : Le Président de la République rencontre les leaders de la CMA et de la Plateforme (samedi, le 27 février 2016)
Koulouba : Le Président de la République rencontre les leaders de la CMA et de la Plateforme (samedi, le 27 février 2016)

Les récents événements survenus dans la Cité des Askia ne semblent entamer en  rein l’optimisme de certains acteurs de la mise en œuvre de l’Accord de paix par rapport au démarrage, ce 15 juillet 2016, de l’installation des autorités intérimaires dans les 5 régions du Nord. En tout cas, du côté de la Plateforme des mouvements d’autodéfense comme du département en charge de la Décentralisation, on ne doute point que le calendrier prévu par l’Entente signée en juin dernier sera respecté. Rien n’est cependant moins sûr.

Au regard des récentes manifestations à Gao contre l’installation des autorités intérimaires, ils sont nombreux les observateurs de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation à se demander si la date du 15 juillet pourra être respectée pour le démarrage de la mise en place desdites autorités, tel que prévu par un document signé par les parties (Gouvernement-Plateforme-CMA) en juin dernier. Sur la question, des responsables de la Plateforme des mouvements d’autodéfense et du ministère de la Décentralisation que nous avons contactés se montrent optimistes par rapport au respect de ce calendrier. Joint au téléphone, Fahad Ag Almahamoud, Secrétaire général du Gatia et membre influent des la Plateforme des mouvements d’autodéfense, rappelle d’abord que l’installation des autorités intérimaires est l’une des phases de la mise en œuvre de l’Accord. Selon Fahad qui était sur le point de départ pour Niamey dans le cadre de la rencontre sur la gestion de Kidal lorsque nous le joignions, les récentes violences à Gao ne devraient pas empêcher les parties signataires de l’Entente de respecter le calendrier. «Le Nord ne se limite pas à Gao», a-t-il dit, mettant l’accent sur la rencontre de Niamey et les différentes missions de sensibilisation autour de l’Entente pour espérer l’installation des autorités intérimaires.

A la question de savoir si le gouvernement est prêt pour le démarrage effectif de l’installation des autorités intérimaires ce vendredi 15 juillet, Séni Touré, Conseiller technique au ministère de la Décentralisation, avoue ne pas être à mesure d’affirmer et d’infirmer quoi que ce soit. Tout ce qu’il dit savoir, c’est que le Gouvernement a pris un certain nombre d’engagements dans l’Entente et qu’il entend respecter. «C’est vrai qu’il y a eu des événements à Gao, mais à la télé hier [Ndlr: mardi 12 juillet] vous avez pu voir le compte rendu d’une activité d’information et de sensibilisation conduite par la CMA à Tombouctou. Donc il n’y a aucune raison à mon avis que ça ne soit pas le cas [entendez que le calendrier ne soit pas respecté]», a toutefois estimé M. Touré. Nos différentes tentatives de joindre le porte-parole de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Almou, ont été vaines. Ce dernier, pour des raisons que nous ignorons, n’ayant pas décroché le téléphone.

Faut-il rappeler que ce mardi 12 juillet 2016, une manifestation contre l’installation des autorités intérimaires a été réprimée dans le sang par les forces de l’ordre. Cette flambée de violence qui s’était poursuivie jusqu’à hier mercredi s’est soldée, selon certaines sources, par au moins 5 morts et plusieurs dizaines de blessés. Ces événements surviennent à seulement trois jours du démarrage de l’installation des autorités intérimaires. Ce processus, au terme de l’Entente signé par les parties signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation en juin dernier, devrait en principe commencer ce 15 juillet, c’est-à-dire demain vendredi, pour prendre fin le 15 août prochain. Etape importante du processus de mise en œuvre de l’Accord, l’installation desdites autorités est cruciale pour le retour de l’Administration et des services sociaux de base dans certaines localités du Nord du pays.

Mais, en dépit de l’optimisme affiché par les responsables cités plus haut, le doute reste toutefois de mise quant au respect du calendrier initial. Le gouvernement qui a encore une fois  pêché par son manque de communication devrait se donner le temps nécessaire pour mieux expliquer toutes les questions liées à la mise en place des autorités intérimaires. Ce, pour éviter que les événements survenus à Gao ne fassent pas tâche d’huile dans d’autres localités dont les populations ne sont pas suffisamment informées sur le processus d’installation desdites autorités, leur composition, leurs prérogatives et leurs durée, entre autres.

Bakary SOGODOGO

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13 COMMENTAIRES

  1. je demande a tous les maliens de se mobiliser contre les autorites interimaires; jeunesse du mali de kayes a kidal debout pour defendre la notre pays qui est vendu par des l

  2. C’est à Niamey qu’on règle le problème d la gestion de Kidal? Ce n’est vraiment pas commode.

    • Pour éviter des suspicions il faut installer dans tout le mali des autorités intérimaires comme dans les 5 régions du Nord à défaut de tenir les élections municipales et régionales aux dates prévues.
      Définir leurs compositions,leur durée,leur mandat.
      Il sera mis fin à cela le même moment avec des élections sur l ensemble du territoire malien au même moment.
      Nous sommes à moins de 2 ans des élections, irons nous nous aux élections présidentielles avec des autorités intérimaires dans ces régions?quelle est la légitimité d un président élu ou réélu dans ces conditions?

      • Les régions placées sous administration d autorités intérimaires pourront elles prendre aux élections présidentielles dans moins de 2 ans?
        Ces régions placées sous administration exceptionnelle,que prévoit la constitution quand même leur participation aux élections présidentielles ?
        Si on arrive pas à organiser des élections dans ces régions pour des raisons de sécurité,pourrons nous organiser des élections présidentielles ?
        Sinon irons nous aux élections présidentielles sans ces régions .,ou attendrons t on le retour de la sécurité dans ces régions pour aller aux élections présidentielles ? Car partir aux élections présidentielles sans ces régions s’étaient l octroie de l autonomie à ces regions.
        Qu on nous explique et nous éclaircie tout ce qui est lié à cet volet de l accord de paix.

  3. Ne sapons les efforts de réconciliation et de paix du Président de la République par nos personnels intérêts qui ne peuvent pas contribuer à tous.

  4. La Cour constitutionnelle du Mali a validé la création des autorités intérimaires les yeux FERME par ce que venant du pouvoir IBK ,Tout ceux ce qui viennent du POUVOIR IBK est VALIDE AVEUGLEMENT SANS AUCUNE ANALYSE

  5. Discussion entre protagonistes à Gao ou installation des autorités intérimaires et même négociation à Niamey et enfin concession du gouvernement, tous visent un seul but:LE BONHEUR DES MALI DANS UN MALI UNI ET PROSPÈRE.

  6. “Les Autorités intérimaires sont une éventualité prévue par l’Accord, à envisager dans certains cas quand cela est nécessaire. Il ne s’agit nullement d’objectif ni de dispositions majeures de l’Accord.
    C’est d’ailleurs dans l’Annexe 1 de l’Accord qu’il est fait mention de ces Autorités. Le plus important étant d’aller vers les élections en ce qui concerne les collectivités locales.
    Il convient de garder constamment en tête l’esprit de l’Accord et ce vers quoi nous devons aller pour son application rigoureuse, efficace et durable.
    Le Gouvernement, dans l’application de la disposition relative aux Autorités intérimaires, a cru bon de les étendre à tout le pays, en remplacement des délégations spéciales. Le texte de loi précise des dispositions particulières à prendre en ce qui concerne le Nord, ce qui a été fait par Décret. Au-delà des aspects juridiques, qui font par ailleurs l’objet de discussions au niveau des juridictions, on peut comprendre cette volonté d’uniformisation et le souci de ne pas créer trop de différenciation dans nos textes entre la partie Nord et Sud du Mali.
    La suite des actes posés par le Gouvernement est cependant plus discutable et mérite que nos autorités regardent ce dossier avec une attention renouvelée. Les nombreuses réactions (élus locaux du Nord, organisations de la société civile, …) doivent les y encourager.
    Nous devons faire attention à ne pas créer les conditions de la durabilité et de la permanence de situations qui devraient être exceptionnelles et éventuelles. Plusieurs actes posés méritent d’être réexaminés dans cette optique. La composition des Autorités intérimaires n’a pas été prévue par les Accords. Il est apparemment le fruit de discussions entre les partis signataires. Dans ce cas, il n’est pas compréhensible que le Gouvernement soit mis au même niveau que les groupes armés. Pourquoi ne pas avoir pris en compte les autres légitimités du Nord ? Par exemple les élus actuels, l’Association des Municipalités du Mali (AMM), le Collectif des Ressortissants du Nord du Mali (COREN) ou encore certaines organisations de la société civile…Ensuite, selon les termes d’un Accord subsidiaire qui aurait été conclu entre le Gouvernement et les groupes armés, et qui circule sur internet, les pouvoirs donnés aux Autorités intérimaires sont copiés sur ceux à transférer aux futurs exécutifs territoriaux.
    Cela n’est pas justifiable. Une transition est exceptionnelle, toujours de courte durée et avec un contenu léger. Ces pouvoirs accrus constituent un réel danger auquel il faut prendre garde. Il est probable que des conflits surviennent entre les responsables de ces autorités, intronisés « chefs de l’exécutif local » avec les représentants de l’État. Des tensions peuvent être créées ou entretenues pour maintenir un climat qui ne sera pas propice aux élections. Il faut enfin penser aux frustrations des élus locaux et des citoyens qui ont toujours défendu le Mali indivisible face à ceux qui ont souhaité sa partition, qui continuent toujours à la revendiquer (certains commémoraient encore le 6 avril dernier, jour de la proclamation en 2012 de la prétendue AZAWAD) et qui se trouveront à la tête d’exécutifs locaux et régionaux avec des pouvoirs importants et une capacité de nuisance non négligeable.” MM

    Extrait d’un commentaire copié sur le le forum de Malilink de ce matin.

    Sincèrement

    • M AG AZAMANE,

      C’est bien beau tout ce discours magistral de Malilink: “Autorités intérimaires, élus locaux,transition limitée…” .Seulement ils appuient le symbolique qui a toujours demeuré verbal, donc inessentiel, alors que s’il avait été performatif dès les départs, c’est autre chose.
      L’accord de paix et tout le corollaire qui s’en suit, c’est justement cela la grande démagogie que le peuple malien n’a jamais connue de son histoire de négociation. La démocratie c’est défendre des idées et les soumettre au peuple et s’entendre dire au peuple que l’on veut de ces idées là, ou on ne les veut pas. Mais l’idée d’appliquer ou de créer de soi-disantes conditions à, implique du pragmatisme préalable, c’est à dire penser le réel comme il l’est et les effets que cela risque de produire.
      Le réel ce fut:
      1- La non concertation des concernés, c’est à dire les meurtris, les victimes de viols, purement et simplement exclus, gommés, ignorés!

      2- La réinsertion des jeunes, un point majeur de ces manisfestants qui ont lutté mains nues pour se voir diriger par ceux-là mêmes qui ont toujours eu les armes et à qui on fournira toujours des armes…

      3- Après tout un accord paraphé ou signé sous de fausses bases n’a rien de garantie, parce qu’ayant la force d’aller inventer des conventions qui seront comme d’habitude à titre transitoire…
      Les négociateurs de ces accords, gouvernement malien + communauté internationale + bandits rebellés, possèdent toujours cette prouesse-là et ne sont qu’autant baratinologues qui veulent nous faire vivre dans la méconnaissance de ce qui est. Sauf qu’à la différence, cette fois-ci nous nous trouvons à GAO où l’heuristique de cette violence des dominés est légitime, car elle ne serait que réponse à la violence des dominants. Cette logique du talion, on n’a rien fait depuis pour l’ éviter…

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