LA FILLE DU PRESIDENT DU HCCT RETROUVEE: Les dessous d’une crapuleuse séquestration!

Après avoir été enlevée vendredi dernier à Tombouctou par des inconnus, la fille du président du HCCT était retrouvée le lendemain même à Tintelout (à 27km de la ville...

27 Juillet 2006 - 09:48
27 Juillet 2006 - 09:48
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Après avoir été enlevée vendredi dernier à Tombouctou par des inconnus, la fille du président du HCCT était retrouvée le lendemain même à Tintelout (à 27km de la ville sainte) où elle a été abandonnée par ses ravisseurs qui ont emporté avec eux son véhicule 4x4 flambant neuf. Quelle est l’identité des ravisseurs ? Quelle est leur motivation en posant cet acte crapuleux ? Qui est-ce qui a engagé des poursuites à leur encontre ? Quel sera leur sort après leur capture ? Vont-ils être traités comme les insurgés de Kidal, c’est-à-dire avec mansuétude pour leur garantir l’impunité totale ? Quels sont leurs rapports avec ces derniers ? 
Mme Timi Ag el BEKAYE, fille du président du Haut conseil des collectivités territoriales, était enlevée vendredi dernier à Tombouctou par des bandits armés alors qu’elle rendait visite à sa famille paternelle dont le village se trouve à quelques kilomètres de la ville des 333 saints. Selon des sources concordantes, elle a été conduite à 27k de la ville pour être abandonnée dans le village de Tintelout d’où serait originaire l’ancien Premier ministre Ahmed Mohamed Ag HAMANI. Son chauffeur et ses enfants y ont été également abandonnés, les bandits s’étant emparés du véhicule 4x4 à bord duquel ils avaient pris place.
Est-ce à dire que c’est le véhicule seul qui intéressait les bandits armés ? Selon des sources concordantes, cette attaque ciblée n’était pas le fruit du hasard. Car le véhicule en question appartient au sieur Timi Ag el BEKAYE qui est jugé par ses proches et ses connaissances comme un grand opérateur économique «honnête» qui a pignon sur rue à Tombouctou et même à Bamako où il travaillerait avec beaucoup de réussite dans le secteur immobilier. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, selon les mêmes sources, le beau-fils d’Oumarou Ag IBRAHIM est au centre des rivalités intercommunautaires entre les Arabes, d’un côté, et les Touaregs dont il est le porte-flambeau économique, de l’autre côté. Ces rivalités ayant été exacerbées après les fameuses rencontres séparées de la communauté arabe du Mali à Tombouctou et à Gossi sous l’égide des plus hautes autorités elles-mêmes. Donc, sont convaincus les proches de Timi, la manœuvre vise à l’affaiblir économiquement de manière à réduire son influence politique dans la région, notamment à Ber dont il serait le maître incontesté.
Cette piste des rivalités tribales et d’influences politiques est prise très au sérieux par les autorités elles-mêmes, d’autant plus que la certitude est aujourd’hui établie en ce qui concerne l’identité communautaire des bandits armés en question. Il s’agirait, d’après les recoupements, des éléments appartenant à la communauté «Bérabiche ». Pour être encore plus précis, selon les mêmes sources, il s’agirait des enfants de la fraction «Oulad Iché ». Aussi, les chefs de tribus arabes et chérifiennes auraient-elles demandé aux autorités de les laisser faire pour dénouer cette situation au plus vite. Elles ont promis, en effet, de s’investir pour récupérer le véhicule enlevé pour le remettre à son propriétaire légitime qui n’est autre que le sieur Timi. En ce qui concerne les auteurs du rapt, ils seront également capturés et remis aux autorités par leurs propres chefs coutumiers.
Comme on peut le constater aisément, la situation au nord du pays est en train d’évoluer dangereusement vers le grand banditisme aux relents de règlements de compte à caractère tribal ou ethnique. La nouvelle brèche de l’Etat fragile étant ouverte à Kidal et à Ménaka le 23 mai dernier, les uns et les autres sont prêts à s’y engouffrer pour avoir gain de cause par les muscles et les armes de la menace et du chantage auxquels le pouvoir cède avec une facilité déconcertante. C’est pourquoi, en dépit des promesses faites par les chefs de tribus et de fractions, les auteurs de ce rapt de véhicule doublé de kidnapping de femmes et d’enfants ne seront jamais inquiétés par quelque sanction judiciaire que ce soit. Car l’Etat les traite comme des super citoyens qui sont au-dessus des lois de la République. D’ailleurs comment est-ce qu’il peut punir ou sanctionner de «simples voleurs » de véhicule à Tombouctou alors qu’il garantit l’impunité et la promotion aux criminels de Téghargharett ? Si la politique de «deux poids et deux mesures » peut exister entre le Nord armé et le Sud pacifique, il n’est pas question que les gladiateurs du septentrion s’en accommodent autre mesure. C’est la boîte aux pandores belliqueux que l’Etat vient d’ouvrir lui-même sur les dunes du sable.  
Par Seydina Oumar DIARRA-SOD         

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