La semaine dernière, le Coren a reçu d’une délégation de Kayes une importante somme d’argent destinée aux populations déplacées. Vingt-quatre plus tard, le Collectif met à nu l’incapacité du gouvernement.
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Malick Alhousseyni[/caption]
Le 25 juillet, le collectif des ressortissants du nord (Coren) a reçu à son siège, sis à Baco Djicoroni Aci, une délégation de l’association des ressortissants et sympathisants du nord à Kayes (Arsnk). Conduite par Abdoulaye Arouwalo Maïga, directeur régional du développement social de Kayes représentant le gouverneur de cette région, cette délégation avait pour mission de faire un geste de solidarité envers les populations déplacées du nord. Au cours de la cérémonie présidée par Malick Alhousséni Maïga, président du Coren, 5 millions (don de la commune rurale de Sitakily, cercle de Kéniéba) et 2 135 200 Fcfa (collectés auprès des opérateurs économiques de Kayes) ont été remis au Collectif. Son président a rassuré l’envoyé des donateurs : ces ressources seront utilisées à bon escient par les démembrements régionaux du Coren auxquels elles seront remises sans tarder afin d’en faire profiter les bénéficiaires. A noter que Abdoulaye Arouwalo Maïga était accompagné par Salif Kodio, président de l’Arsnk, que le président du Coren a tenu à remercier particulièrement.
Le lendemain, dans un important hôtel de la capitale, le gouvernement de Cheick Modibo Diarra n’a pas eu droit au moindre remerciement pour sa gestion de la crise sécuritaire dans le nord du Mali. C’était à la faveur d’un atelier d’échange et d’information organisé par le Coren. Au présidium: Malick Alhousséni Maïga, Abdoulaye Albadia Dicko, secrétaire général, Arboncana Boubèye Maïga, secrétaire général adjoint, Boncana Ibrahim Maïga, membre, et Ousmane Sy, modérateur.
Dans son mot introductif, le président du Coren a affirmé qu’il s’agissait pour les participants à l’atélier d’évaluer les recommandations de Ouaga II, d’étudier la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, d’élaborer une feuille de route pour une sortie de crise.
A rappeler que le 07 juillet, s’est tenue à Ouagadougou (Burkina Faso) une réunion entre le groupe de contact de la Cédéao et les forces vives de la nation malienne. Cette rencontre visait à faciliter la mise en œuvre des recommandations issues du 41ème sommet des chefs d’Etat et de gouvernement qui s’est tenu en Côte d’Ivoire les 28 et 29 juin 2012. Des recommandations tournant essentiellement autour du rétablissement de l’intégrité territoriale, de la sécurisation des institutions et de l’organisation d’élections crédibles.
Mais à la date de la tenue dudit atelier, le 26 juillet, aucune des actions préconisées n’avait été exécutée. Pourtant, selon les responsables du Coren, un programme a été élaboré avec précision pour permettre aux autorités et au groupe de contact de mener à bien les différentes actions, selon les structures responsables ou impliquées, les activités et leur Etat de réalisation, la période de réalisation.
Les actions sont de quatre ordres.
D’abord la nécessité d’une consolidation de l’ordre constitutionnel et de la continuité de l’Etat: sur les six activités prévues aucune n’a été réalisée. Ensuite la gestion de la crise dans le nord du Mali: six activités prévues, aucune réalisation. Le troisième point concerne la protection des droits civils, écinomiques, sociaux et culturels, pour lequel les cinq activités prévues n’ont également pas vu le jour. Enfin, les mesures d’apaisement et de confiance. Aucune des huit activités programmées n’a connu un début de d’exécution.
C’est dans ce contexte de déception totale que le Coren a interpellé le gouvernement et demandé de vigoureuses actions.
A l’issue de cet atelier qui n’a duré qu’une seule journée, le Collectif et ses invités sont parvenus à élaborer une feuille de route pour le suivi de laquelle une commission a vu le jour.
Cheick Tandina