L’histoire de la face cachée de la rébellion touarègue se révèle d’elle-même. La Rue de Bamako semble prendre l’affaire à bras le corps.
En effet, suite aux lourds bilans des récentes attaques dans lesquelles, plusieurs dizaines de soldats ont péri (bilan non officiel), les Maliens sont remontés contre les autorités. En témoigne les interminables sacrifices traditionnels dans les quartiers de Bamako, garnisons, villes, villages et hameaux à travers le territoire national.
«C’est ATT le Fautif»
En fait, la Rue accuse ATT d’avoir fait de la crise au Nord-Mali, une gestion personnelle et personnalisée. Résultat : les vrais Maliens qui veillent sur la sécurité des personnes et des biens sont tués quotidiennement dans des attaques organisées par des apatrides du Mouvement de Libération de l’Azawad ainsi que des ex-combattants venus de la Libye, après 20 à 30 ans d’absence et des militaires intégrés qui ont, au vu et au su de tous, déserté les rangs de l’Armée malienne. Quoi de plus à irriter une population endormie jusque-là (loin de nous l’intention de mettre de l’huile sur le feu). Seulement que les journalistes que nous sommes, écrivons dans l’intérêt du peuple. Et c’est bien cela le sentiment général tant dans les garnisons que dans les Rues de Bamako.
«C’est la faute à ATT». C’est la phase récurrente à chaque fois qu’on aborde le sujet de la rébellion dans les bureaux, grins et autres espaces de causeries où le citoyen lambda est amené à dire ce qu’il pense de l’interminable crise au Nord.
Surtout que les combattants de la Libye ont été accueillis à bras ouverts par le président ATT- et gâtés par des vivres et d’importantes sommes d’argent pendant qu’ils avaient leurs armes en possession. Comme si nous étions dans une République de Troglodytes. «Mais qui conseille en réalité ATT ? Est-il de connivence avec les Rebelles ?». Et il n’est pas rare d’entendre fréquemment ces questions tant dans les garnisons que dans certains bureaux de l’Administration malienne. Comme quoi, trop, c’est trop.
C’est vrai, nous sommes dans un régime semi-présidentiel. ATT doit donc comprendre que si le plan A ne marchait pas, il faut passer au plan B. C’est-à-dire intimer l’ordre à l’Armée de traquer ces bandits de première heure. Quand bien même qu’il est utile de négocier avec une rébellion et non une bande de scélérats organisée pour piller nos ressources et tuer nos Soldats.
Le Chef Suprême des Armées, le Soldat de la Démocratie, S.E Amadou Toumani Touré doit prendre dorénavant des dispositions qui s’imposent. Si et seulement si la solution pacifique tant prônée par lui-même peine à arrêter ces bandits. Les mettre hors d’état de nuire, c’est la volonté du peuple malien. Nous en avons les moyens et les hommes nécessaires pour y arriver. Même si l’on ne sort pas une Armée entière pour combattre une minorité de bandits. Mais pour une minorité qui dérange, il y a de quoi à y réfléchir.
Boubacar KANTE