La morphologie de Bamako se caractérise par un éclatement spatial. Nombre de quartiers sont devenus des conglomérats aux contours flous et mouvants. Bamako dépasse déjà en superficie des métropoles européennes 3 ou 4 fois plus peuplées. Faire de la capitale malienne une nouvelle ville à dimension internationale, une agglomération dynamique et fonctionnelle dans ses quatre coins, tel est le défi que compte relever le maire du district de Bamako, Moussa Badoulaye TRAORE. Samedi, le premier agent de la ville a procédé au lancement d'une série de travaux d'assainissement.
Le maire du district a présidé samedi au marché de Sogoniko le lancement du projet de réalisation de mini-égouts, de pavage et de drainage des rues du quartier qui ne disposait pas de système d'évacuation des eaux usées domestiques. Les travaux d'études réalisés par le groupement de bureaux Birad-Saed comprennent la réalisation de 2.124 m linéaires de mini-égouts sur la rue 108, le pavage de la rue 108 sur environ 1100m, la réalisation d'un caniveau de 358 m sur la rue 111. Il faut également citer le pavage sur la rue 111 sur environ 350 m et la réalisation de 904 m linéaires de mini-égouts sur la rue 146.
Le premier volet du projet concerne la réalisation de mini-égouts des rues 108 et 146 avec trois éléments de base. Il s'agit d'un branchement domestique qui capte toutes les eaux usées domestiques avec acheminement dans un basin de prétraitement. Ces branchements domestiques sont constitués d'un bac à laver et de branchement des toilettes. Secundo, il sera réalisé un bassin de prétraitement où les eaux usées subissent un premier traitement qui élimine une partie des matières en suspension et assure la décantation des éléments grossiers. Les réseaux comprennent également des canalisations à petit diamètre en PVC et deux stations d'épuration qui assureront le traitement des effluents. Environ 110 ménages seront branchés dans un premier temps sur le réseau. Ces ménages sont assujettis par consentement au paiement de 37.500 fcfa.
En second lieu, le pavage concernera les rues 108 et 111. Il s'agira d'aménager les rues afin d'éviter toute stagnation d'eau sur les chaussées. La zone objet des travaux de pavage est peuplée et les voies à aménager sont soumises à un trafic humain très dense. Le corps de chaussée sera mis en œuvre avec une couche de roulement en matériaux comme le remblais en gravier latéritique, le lit de pose en sable calibré et le pavé en grès. L'assainissement des ouvrages comprendra des cuvettes en pavée de gré ou en dalle schiste ainsi que des travaux de signalisation et de sécurité.
Enfin, les travaux de réalisation de caniveau sur la 111 concernent 358 m. Son but est de reprendre les charges d'eau de ruissellement venant du côté est et les drainer vers les caniveaux de l'avenue de l'OUA. Il sera doté d'une section de maçonnerie en moellon et en dalles.
Il faut noter que pour la réalisation de cet projet ambitieux, le gouvernement a mis dans la corbeille une enveloppe de 261 millions de fcfa sur fonds PPTE. Les villes Unies contre la pauvreté ont signé pour 133 millions et les bénéficiaires pour 4.125.000 fcfa. Le maire du district qui était entouré pour la circonstance des élus locaux et des chefs de quartiers s'est réjoui que la première phase du projet ait été un succès. Il a souhaité que la réalisation de cette seconde phase puisse résoudre partiellement la question de l'assainissement et de la prévention contre le paludisme comme le sida. Le maire de la commune V et le chef du projet, Mamadou DOUMBIA ont solidairement appelé les populations à contribuer au bon déroulement des travaux qui sont confiés à l'Agetipe-Mali.
La capitale malienne est une ville de dualité. Un dualisme entre ville "légale" et ville "illégale", celle des quartiers de peuplement informels, et où se développe une économie de subsistance et de survie. Elle est aussi un puissant facteur de transformation des mœurs. Les élus locaux maliens doivent donc compter sur de multiples pistes (coopération décentralisée, agences ou institutions étrangères publiques ou privées) pour financer leurs programmes et "urbaniser" les comportements.
Par Ibrahim SANGALA