Patrouilles de police ou couvre-feu : Votre «billet d’identité», S’il vous plait monsieur

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Dans la capitale Bamako, le plus grand malheur qui puisse arriver à un homme est d’être arrêté la nuit par des flics. Les patrouilles, qui ont pour seul objectif le maintien de la sécurité dans les villes durant une heure avancée de la nuit, sont désormais devenues pour certains de nos policiers un moyen par excellence pour se faire la poche, ou se rendre coupables de traitements humiliants.

« Si tu veux avoir un avant-goût de l’enfer, fais-toi arrêter la nuit par les patouillards ». Les policiers des nuits sont prêts à tout pour martyriser tous ceux qui ne leur glissent pas des braises. Eh oui, les braises, voilà tout le nœud du problème. Elles remplacent les cartes nationales d’identité. Pour certains,  être en infraction devant la patrouille des nuits, devant ces policiers maffieux, ce n’est pas sortir sans carte d’identité mais sans billets de banque, les vraies ‘’car enté’’. On peut circuler sans carte d’identité dans tous les coins et recoins de Bamako. Il faut juste des billets de banque pour être épargné.
Patrouille ou couvre-feu : S’il vous plait monsieur, votre « car enté »
En décidant d’aller à une patrouille généralisée à travers l’ensemble du territoire national, le Ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile, le Général Tiefing Konaté enlevait une épine des pieds des Bamakois par rapport à l’insécurité qui prenait une  cote vertigineuse et surtout de par ces temps d’instabilité sociopolitique où tous les chats sont gris la nuit. Tout aurait pu  aller bien si ces patrouilles ne prenaient pas l’allure d’un couvre-feu.
L’on se souvient, il y a de cela une vingtaine de jours que le Ministre de la sécurité intérieure et de la protection civile le Général Tiefing Konaté, en collaboration avec celui des forces armées et des anciens combattants, de renforcer la sécurité d’une part dans la capitale et d’autres parts,  sur le territoire national et cela, au lendemain de la confrontation entre les forces de l’armée malienne (guerre des bérets) qui avait d’ailleurs suscité une certaine crainte au sein de la population par rapport à la présence des mercenaires sur notre territoire. C’est face à cette situation critique que le ministre de la sécurité intérieure avait divisé Bamako en trois zones de surveillances  dans le but de raffermir la sécurité en mettant un frein aux différents cas de prolifération d’armes légers dans le pays, mais aussi de surveiller des « mercenaires » qui peuvent infiltrer nos rang nuitamment.
Aujourd’hui, force est de constater que la situation prend une tendance cauchemardesque d’autant plus que la population peine à faire la différence entre une « patrouille » et un « couvre-feu ».
Pour la plus part de ces patrouilles qui commencent à partir de 21 heures, dont l’objectif est d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, certains agents s’adonnent à des actes illégaux notamment l’arrestation arbitraire de certains jeunes paisiblement assis autour du thé et en plus devant leur domicile. Chose bizarre, certaines jeunes filles en majorité des aide-ménagères sont la proie de ces rondes nocturnes. Ces patrouilles assurent-elles aujourd’hui la sécurité des personnes ? Rien n’est moins sur. A en croire la relative montée de la criminalité dans certains coins de Bamako.
Pour preuve, dans la fraiche matinée du mardi, aux environs de deux heures, dans le quartier Bagadadji en commune II du district de Bamako, une opération de vols de moto Djakarta a été perpétrée par un  groupe de gang inconnu. Des populations face à de tels actes restèrent impuissantes.
Encore dans la nuit du 22 au 23 mai, deux étudiants  ont été froidement abattus à trois jours de leur soutenance dans le quartier Tièbani par une bande de voleurs. Une nuit fatale pour Mohamed Diallo et Bédi Keita, victimes de l’insécurité ambiante qui prévaut dans notre capitale.
AB, une source proche du milieu affirme que ces forces de l’ordre sont en complicité avec certains groupes de gang et va jusqu’ à soutenir que l’endroit et le  moment de leur opération sont connus d’eux.
OD, un agent de la police nationale affirme avec certitude que beaucoup se sont vu  relâchés moyennant paiement d’une somme forfaitaire allant de 500 à 3000F selon la tronche de l’individu.
Suffit-il de contrôler les pièces d’identité d’une personne pour la relâcher, sachant bien que tout malfrat digne de ce  nom est capable de se procurer la dite pièce ?
De nos jours, les patrouilles sont loin d’atteindre leur objectif car ces mêmes forces de l’ordre craignent de mettre leur vie en danger au profit de la population.
Amara B. Traoré (Aujourd’hui – La Résistance

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2 COMMENTAIRES

  1. 💡 LES PATROUILLES DE NUIT ONT TOUJOURS EXISTEES A BAMAKO EN TEMPS DE PAIX ET ELLES DOIVENT ETRE INTENSIFIEES EN CES TEMPS DE TROUBLES! ❗
    💡 CHAQUE MALIENNE ET MALIEN DOIT COOPERER, ET SURTOUT RAPPORTER LES POSSESSIONS D’ ARMES PAR DES MEMBRES DE FAMILLES ET CAMARADES ❗

  2. Oh quel vérité choquant, moi même j’ai été victime de ces patrouille de nuit. et j’ai payer 3.000 Fcfa. quel honte…………

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