DECONFITURE POLITIQUE: Adéma, les non-dits de la résignation

Pendant 10 ans, de 1992 à 2002, notre pays a été dirigé par l’Alliance pour la Démocratie au Mali Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA PASJ), le parti...

Zénith Balé

7 Août 2006 - 11:06

Pendant 10 ans, de 1992 à 2002, notre pays a été dirigé par l’Alliance pour la Démocratie au Mali Parti Africain pour la Solidarité et la Justice (ADEMA PASJ), le parti de l’ancien Président de la République Alpha Oumar Konaré. Aux élections présidentielles de 2002, le parti de l’abeille bien qu’en rang dispersé est tout de même arrivé au deuxième tour face à ATT. A quelques mois des élections présidentielles de 2007, l’ADEMA a manifesté son soutien à l’actuel locataire de Koulouba et met en veilleuse son ambition légitime de briguer la magistrature suprême. Pourquoi une telle décision ?

L’ADEMA qui a vu le jour un 26 mai 1991, est incontestablement l’un des grands partis politiques du pays, en termes d’organisation et d’implantation sur le territoire national.

Depuis un certain temps, le parti de l’abeille semble avoir perdu l’ambition de la conquête du pouvoir. Cela se comprend aisément avec sa décision historique de sa 6ème conférence nationale, le 13 novembre dernier, de soutenir ATT en 2007, alors que l’intéressé lui-même garde toujours le mutisme sur sa volonté de briguer un second mandat. Les faits et les gestes de tous les jours montrent que le Général serait bien partant. Cette allégeance de l’ADEMA à ATT est-elle de l’amateurisme, panne de candidat ou de la prostitution politique ?

Dans tous les cas le parti ADEMA est vite parti en besogne, il s’est désarmé prématurément avant même la bataille politique. Les partis satellites ou les agences de soutien qui gravitent autour de la colline du pouvoir peuvent se permettre de certaines bassesses, mais pas un parti comme l’ADEMA. Un tel grand parti avec toutes ses structures organisationnelles et ressources humaines de qualité, il n’a rien à proposer de mieux au peuple malien comme programme ou projets de société que l’indépendant ATT.

Face à cette volonté de l’ADEMA de suivre aveuglement le locataire de Koulouba pour 2007, le parti de l’abeille doit faire son mea culpa, à reconnaître qu’il n’a pas maintenant de candidat présidentiable pour 2007. Pour cacher le manque de candidat potentiel, le parti a jeté son dévolu sur ATT. Aucun de ses leaders actuels ne peut se targuer d’inquiéter ATT pour la présidentielle de 2007.

On se rappelle qu’en 1992, la question que l’ADEMA se posait était de savoir comment faire pour gagner les présidentielles ? Sinon participer aux présidentielles est un droit on ne peut plus acquis. Toujours en 1992 l’ADEMA avait besoin de trois choses pour remporter les élections, un homme, une force politique et un thème mobilisateur. Mais hélas, aujourd’hui ces trois choses manquent terriblement à l’ADEMA - P.A.S.J. Il faut que le parti dans sa globalité soit lié à son chef, avec une structure cohérente et disciplinée.

On peut se permettre de dire que les dix ans de l’ADEMA au pouvoir n’a pas permis au parti de renforcer sa position. Sa défaite de 2002 n’a pas été mise à profit pour donner une nouvelle dimension au parti. Le temps a semble-t-il donné raison à IBK de quitter ce parti dépourvu de toutes ambitions de conquérir le pouvoir.Selon l’article 28 de notre loi fondamentale «Les partis concourent à l’expression du suffrage…»

Pourquoi ne pas transformer le parti ADEMA en un G.I.E s’il est édenté ?