Attribution contestée des 10 sièges des Partis politiques à la CENI : L'opposition menace d'appeler le peuple à se soulever
"L'opposition mobilisera notre peuple pour défendre sa démocratie chèrement acquise au prix du sang des martyrs". Ce sont là les propos de Dr Oumar Mariko, tenus hier lors de la conférence de presse que l'opposition (parlementaire et extraparlementaire) a animée au siège de la Radio Kayira. C'était par rapport à la répartition fortement contestée de 9 sièges pour la majorité et un pour l'opposition à la Commission électorale nationale indépendante(CENI).
Neuf partis politiques représentaient l’opposition à la conférence d’hier. Ils sont signataires de la déclaration liminaire qui a été lue par le Secrétaire général de la SADI, Dr Oumar Mariko. Ce sont l’UNPR, le BARA, le RDR, le MPLO, l’ADCAM, le RJP, la CD, la SADI, le CNU-Faso Jo Ton. L’opposition proteste contre le fait que, selon les conférenciers, le ministre de l’Administration territoriale et des collectivités locales, le Général Kafougouna prend faits et cause pour la majorité dans la répartition des sièges de la classe politique à la CENI. La majorité a décidé de s’octroyer 9 sièges à la CENI et réservant seulement un siège à l’opposition. «La CENI est l’endroit rêvé pour la majorité pour caser tous ses alliés, même s’il faut réduire l’opposition et piétiner ses droits. Elle attend que le Gouvernement lui renvoie l’ascenseur après son soutien sans réserve au vote du projet de référendum constitutionnel», a expliqué l’honorable Oumar Mariko.
Pour lui, la majorité et son Gouvernement, constitués de deux pôles aux objectifs politiques et stratégiques différents, notamment l’URD et l’ADEMA, «s’affrontent à fleuret moucheté, en attendant leur nuit des longs couteaux. Ils font feu de tout bois, a-t-il martelé, pour imposer leur diktat à l’opposition, interprétant à leur guise la notion «d’équité» contenue dans la loi électorale et transformant la CENI en «une place d’armes où des alliés conjoncturels et des prébendiers de tous bords viennent s’agglutiner pour festoyer. C’est pour cette raison que l’ADEMA et l’URD, chacun à qui mieux mieux, préparent sa bataille de 2012, oubliant le sursaut de notre peuple déterminé à appliquer la sanction populaire en exigeant des élections crédibles, transparentes et régulières».
Dr Oumar Mariko et ses camarades ont pointé un doigt accusateur vers le ministre Kafougouna, qui a, ont-ils indiqué, «refusé d’appliquer la loi en frappant de forclusion la liste de la majorité qui n’a pas été déposée le 15 juillet, conformément à l’article 7 de la loi électorale». L’opposition estime, par ailleurs, que le ministre s’est transformé en procureur contre elle en lui reprochant d’avoir étalé sur la place publique les raisons du désaccord avec la majorité.
Pour sa part, Modibo Sangaré de l’UNPR a dénoncé le fait que le ministre a «entrepris une opération de division de l’opposition en adressant, le 4 août 2011, une lettre au Parti SADI dans laquelle il l’invite à donner le nom de son représentant à la CENI, alors que la liste de l’opposition se trouve sur sa table depuis le 15 juillet.
Toutes ces raisons amènent l’opposition à prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur la tentative des partis de la majorité d’organiser et de cautionner des élections frauduleuses en voulant être majoritaire à la CENI, l’organe de suivi et supervision des élections avec 9 sièges sur 15.
Pour Ahmed Oinargoum Cissé du BARA et Boubacar Diallo de la CD, le ministre de l’Administration territoriale ne doit pas prendre en otage la CENI. L’opposition usera de tous les moyens légaux pour se faire entendre.
Elle saisira, a expliqué Dr Mariko, les tribunaux pour attaquer tout décret qui ne respecterait pas la loi électorale. Elle compte rencontrer les partenaires techniques et financiers impliqués dans le financement de nos élections ainsi que les notabilités de la société civile qui doivent jouer leur rôle d’arbitre.
Pis, «l’opposition mobilisera notre peuple pour défendre sa démocratie chèrement acquise au prix du sang des martyrs», a souligné l’honorable Oumar Mariko.
Bruno D SEGBEDJI
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