Entrenous : Situation sécuritaire au Nord : Les coupables, les victimes et les autres

5 Mar 2012 - 15:31
5 Mar 2012 - 15:32
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La situation sécuritaire au Nord continue de susciter des commentaires au sein de l’opinion publique. Après la vague de contestations du 2 février dernier au cours de laquelle les manifestants avaient violement décrié la gestion de la crise par les plus hautes autorités, ils sont nombreux nos concitoyens à manifester la même désapprobation. Même les prisonniers ne semblent pas  être à l’aise dans la situation actuelle. On apprend que le trafiquant d’armes, Mohamed Ag Ibrahim arrêté à Ségou aurait été sérieusement molesté par ses codétenus à la grande maison centrale d’arrêt de Bamako. Face à la colère de ses camarades qui voyaient en lui un traître, l’administration de la prison aurait été contrainte de le mettre à l’abri dans un lieu d’isolement. La première victime de cette situation conflictuelle est le peuple, notamment la population du Nord où les conditions de vie sont très précaires. Mais, les Forces armées et de sécurité en sont aussi victimes. La grosse erreur du pouvoir a été de laisser les équipements militaires se dégrader sans renouvellement. Et là, les pouvoirs publics de l’ère démocratique sont coupables. Le peuple malien ne tolère pas aussi à ses gouvernants de ne pas mettre les Forces armées et de sécurité dans les conditions nécessaires à l’accomplissement de leurs missions qui est la défense de l’intégrité du territoire national. Nous avons des militaires engagés et déterminés qui sont prêts à donner leur vie pour la défense de leur patrie. L’exemple héroïque du capitaine Sékou Traoré et ses hommes constituent une parfaite illustration de la détermination de nos vaillants militaires. Aujourd’hui, on se rend compte que l’allègement du dispositif militaire a favorisé l’installation des groupes armés opposés à toute forme de développement. Même certaines figures emblématiques de la rébellion des années 1990 ont eu à reconnaître cette erreur. Ce fut le cas du directeur général de l’Agence pour le développement du Nord, Mohamed Ag Mahmound dit Aklini. En août 2008, lors d’un atelier d’information et de sensibilisation des journalistes sur la problématique des conflits et de la lutte contre le terrorisme à Gao, organisé par la Maison de la Presse avec le concours de l’Ambassade du Canada au Mali, Mohamed Ag Mahmound dit Aklini avait affirmé être contre l’allègement du dispositif militaire. Comme l’exigeait à l’époque le chef de la bande, Ibrahim Ag Bahanga.  « Personnellement, je suis contre l’allègement du dispositif militaire.  Je suis partisan qu’il soit davantage renforcé », a-t-il souligné. Depuis le retrait des Forces armées et de sécurité, le désert est devenu une zone de non droit où des groupes armés mènent des activités illicites notamment le trafic de drogue et d’armes. Ainsi, le grand banditisme transfrontalier, le terrorisme, l’islamisme radical, l’émergence d’acteurs non étatiques armés, le trafic de drogue, sont devenus des facteurs qui menacent sérieusement la sécurité de notre pays. Nos gouvernants n’ont malheureusement pas été en mesure de construire une armée digne de faire face à ces menaces. Avec le dispositif du mouvement terroriste Mnla, on comprend que le trafic de drogue a pris des proportions nuisibles à l’économie et à notre stabilité. L’ambassadeur du Mali en Algérie, Son Excellence Me Boubacar Karamoko Coulibaly, ne soulignait-il pas dans une interview accordée à notre confrère El Wattan dont on na publié un extrait dans vos colonnes que ‘’l’odeur de la drogue poursuit le Mnla’’. Pour ces trafiquants de drogue et d’armes, la présence visible et remarquée des forces armées et de sécurité est de nature à les empêcher dans la poursuite de leurs activités illicites. C’est pourquoi, ils ne ratent aucune occasion pour détruire les camps, commissariats ou brigade de gendarmerie en construction dans le cadre du programme spécial d’investissement pour la paix et la sécurité des régions nord Mali. A l’heure actuelle, il ne serait pas élégant de la part de ceux qui ont signé des accords de désengagement de se poser en donneurs de leçons. Par Chiaka Doumbia

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