Mot de la semaine : Capitulation

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C’est le couteau à la gorge que le Président de la Républiquea accepté l’application pleine, entière et complète du fameux article 39 des syndicats d’enseignements et cela après plus de huit mois de niet catégorique, de tergiversations et de mépris à l’endroit de la Synergie.Quel gâchis, quel temps perdu  pour ensuite aboutir  à cet accord, qui est une victoire sans gloire pour le corps enseignant !En effet, commeune dernière preuve de non culpabilité d’un condamné à mort prêt à être exécuté, IBK vient de céder à la pression du Mouvement du 5 juin  Rassemblement des Forces Patriotiques, M5 RFP,concernant l’éducation.Ce Mouvement des forces patriotiques qui depuis le 5 juin 2020 ne demande rien d’autre que le départ pur et simple d’IBK du pouvoir après, dit-il un échec cuisant à gérer les affaires du pays, reste vent débout et ne serait pas prêt à lâcher du lest. C’est pourquoi, sans se laisser distraire ou dévier de sa trajectoire qui est celle d’obtenir le départ du Président de la République et de son régime, le M5 RFP  projette un autre grand rassemblement ce vendredi 19 juin 2020 à la même place de l’indépendance pour réitérer sa demande de démission d’IBK.

Ce coup de grâce donné aux enseignants  par le Président de la République va-t-il jouer sur la mobilisation d’aujourd’hui ? Nul ne saurait répondre par un oui ou par un non, mais ce dont on est sûr c’est que le problème des enseignants n’est qu’une goutte d’eau dans le vaste océan à problèmes du Mali. Donc, si tant est que les maliens dans leur écrasante majorité ont pris conscience de la gravité des multiples crises auxquelles le Mali fait face et dont le régime actuel en est responsable à 90 %, ils sortiront encore nombreux, sinon plus nombreux que la fois dernière. Dans le cas contraire, ils continueront à croire aux promesses et aux déclarations de bonnes intentions du Président de la République en restant à la maison dans l’utopique espoir de voir se réaliser les belles promesses. Tout porte à croire qu’en acceptant l’application de l’article 39, à 72 heures du meeting du M5 RFP, le Président de la République veut diviser le Mouvement pour que la mobilisation ne soit pas comme celle du 5 juin 2020, surtout que les organisateurs du Rassemblement du 19 juin  qualifient ce meeting d’assaut final.

C’est certainement pour éviter la chute de son régime qu’IBK est en train de parer au plus pressé, en acceptant ce qu’il avait refusé, à savoir l’application de l’article 39, lequel refus a plongé notre école dans un noir absolu, compromettant dangereusement l’avenir des enfants. Les enseignants, pour avoir obtenu du Président de la République la promesse d’application de l’article 39 doivent-ils se dissocier du M5 RFP en boycottant le meeting du 19 juin ? La réponse serait non, car il nous a été donné de constater qu’entre la promesse et la réalisation, il y a  souvent, sous nos tropiques, un abyssal abime qui les sépare. Donc, en baissant la pression sur la base d’une simple promesse, les enseignants risqueraient d’être surpris désagréablement, car  les fleurs peuvent ne pas toujours respecter leur promesse de fruits. Donc, ils doivent continuer la lutte jusqu’à la satisfaction totale.

Quant au Mouvement du 5 juin Rassemblement des Forces Patriotiques, M5 RFP, il joue désormais sa crédibilité, car un éventuel  échec à mobiliser comme le 5 juin, ce qui n’est pas à exclure, serait synonyme de la fin de la carrière politique d’une génération, celle du Mouvement Démocratique, qui a aujourd’hui une occasion idoine de léguer un Mali démocratique à la nouvelle génération.

Youssouf Sissoko

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