REACTION AU RAPPORT DU VERIFICATEUR GENERAL : Les bailleurs promettent 66 milliards au Mali

Après le dépôt officiel du premier rapport annuel du Vérificateur général auprès des autorités compétentes, place aux réactions. Au-delà du cadre national restreint, le rapport annuel du Végal a eu des échos retentissants à travers la communauté des bailleurs de...

11 Juillet 2006 - 11:37
11 Juillet 2006 - 11:37
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Après le dépôt officiel du premier rapport annuel du Vérificateur général auprès des autorités compétentes, place aux réactions. Au-delà du cadre national restreint, le rapport annuel du Végal a eu des échos retentissants à travers la communauté des bailleurs de fonds qui ont promptement réagi en promettant une pluie de dollars. A la seule condition que le dit rapport ne soit pas oublié dans les tiroirs. Comment le Mali devra-t-il alors s’y prendre pour ne pas perdre les milliards prévus à cet effet ? Enjeu majeur d’une problématique liée à la bonne gouvernance démocratique !
 
C’est un futur radieux qui s’annonce pour le pays si le rapport annuel du Végal, qui vient d’être déposé officiellement auprès des pouvoirs publics, n’est pas oublié, comme le redoutent d’ailleurs beaucoup d’observateurs, dans les tiroirs. En termes plus clairs, sans l’avouer publiquement, les bailleurs de fonds veulent désormais conditionner leur générosité au respect des recommandations contenues dans le document présenté par le Bureau du vérificateur général à la suite des missions de contrôle qu’il a effectuées dans nombre de structures publiques ou privées. Depuis sa publication officielle, les bailleurs de fonds se procurent de ce premier rapport comme du petit pain. De bonnes sources, on apprend que même que les pays, n’ayant pourtant pas de représentation diplomatique dans le pays mais qui tissent des relations multilatérales avec le Mali, en demandent expressément. C’est dire à quel point le document du Végal paraît intéressant aux yeux des partenaires financiers et techniques qui lui accordent, à tout de point de vue, un intérêt certain et actuel.
L’enjeu financier
Les pouvoirs publics ont-ils la même perception que les bailleurs de fonds sur le rapport annuel du Végal dont ils ont l’entière responsabilité quant à sa mise en œuvre ? Le Mali est-il disposé à assurer un meilleur suivi de ce rapport ? Comment devra-t-il s’y prendre pour éviter l’impunité et partant le gaspillage des ressources publiques ? Ce sont là les vrais enjeux politico-financiers après l’examen de ce premier rapport du Végal qui stigmatise les anomalies de gestion financière et commerciale répertoriées au niveau des entreprises contrôlées telles qu’elles ont été consignées dans le document de synthèse annuel présenté par la structure de vérification.
L’enjeu financier dudit rapport a été révélé lors d’une rencontre officielle des bailleurs de fonds, tenue sous l’égide de la commission européenne et à laquelle le Végal et son staff technique et administratif ont participé. C’était il y a quelques semaines après le dépôt officiel du rapport en question sur lequel les partenaires au développement ont dit tout le bien qu’ils en pensaient. C’est justement au cours de cette rencontre que des représentants de la commission européenne, en faisant la revue des programmes, ont annoncé l’existence d’une enveloppe financière, dans le cadre des nouveaux accords liés au FED, prévoyant un financement de près de 100 millions d’euro, soit un équivalent de 66 milliards de nos francs, qui est destiné à nos pays.
Conditionnalité
Cette importante source de financement, selon toujours les mêmes sources, qui représente une véritable bouffée d’oxygène pour le pays, dans l’appréciation des mêmes bailleurs de fonds renouvelant ainsi leur générosité vis-à-vis du Mali, ne saurait être effective que lorsque les autorités maliennes, à qui incombe la responsabilité du suivi régulier du rapport annuel du Végal, agissaient de manière à garantir le strict respect des recommandations contenues dans le document en question. Cela veut dire que les bailleurs de fonds n’entendent pas que le rapport annuel du Végal soit traité par pertes et profits. Et pour cela, dans leur appréciation, la meilleure disposition à prendre avec les autorités nationales dans ce contexte, c’est d’attirer celles-ci à mieux s’occuper du document qui leur a été destiné pour que des mesures idoines soient rapidement envisagées de manière à corriger les lacunes de gestion financière et comptable qui y sont si judicieusement répertoriées.
Le Végal lui-même, pour ne pas faire perdre à son pays une telle manne financière, n’est pas resté en marge des initiatives en vue d’instaurer les réflexes d’un meilleur suivi des recommandations (nous reviendrons d’ailleurs en détail sur ces mesures). Il reste maintenant à l’Etat d’assumer sa part de responsabilité dans le cadre de l’application correcte des recommandations du premier rapport annuel du Végal qui doit être traité conformément aux dispositions légales en vigueur. Au-delà de la pression qui pèse désormais sur les décideurs maliens quant à l’efficacité d’une telle structure de contrôle, qui n’est d’ailleurs effective aujourd’hui dans notre arsenal administratif que grâce à la seule volonté du chef de l’Etat, il importe qu’un suivi conséquent soit réservé à ce premier rapport du Végal. Il le faut nécessairement si nous voulons conséquemment bénéficier de la pluie des milliards promise par la communauté des bailleurs de fonds pour donner un coup d’accélérateur aux initiatives de développement du pays.

Par Sékouba SAMAKE   

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