Entrenous : Les réformes à l’Assemblée nationale ce matin Un casse-tête pour les députés ?
Sauf coup de théâtre de dernière minute, l’Assemblée nationale du Mali va examiner ce matin le projet de loi portant révision de
De nombreux concitoyens demeurent convaincus que la première hypothèse la plus probable, c’est la résistance de certains élus contre les réformes. La tâche ne s’annonce pas facile pour le ministre des Réformes, Daba Diawara. Mais en tout état de cause, elles auront la caution des députés pour être soumises à l’appréciation souveraine du peuple au cours d’un référendum. Malgré un contexte où de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer les réformes que le président de
La deuxième hypothèse, la moins envisageable, reste le rejet du projet. Ce qui va être perçu comme un coup de tonnerre dans un ciel qui commence à prendre des nuages à quelques encablures des échéances cruciales de l’année prochaine. Si jamais le projet des réformes était rejeté ce lundi, le président ATT et son premier ministre le ressentiront comme un cruel coup de poignard dans le dos, de la part de leur propre majorité parlementaire. Une majorité que le président de l’Assemblée Nationale, l’honorable Dioncounda Traoré, qualifiait solennellement de stable et de confortable, dans un passé encore récent. Même lors de la 2ème conférence d’investiture du candidat de l’Adema, le président de l’Union pour
En bon général, ATT sait que l’intelligence et la ruse sont souvent plus efficaces que la force. Donc, difficilement, le bon stratège militaire qu’il est pourra être tenté de procéder par un coup de force, à un moment où notre pays n’en a nullement besoin pour maintenir cette stabilité qui manque aujourd’hui à certains de nos voisins.
Les échos venant des écoutes effectuées par les députés ne semblent pas être favorables à une adoption des réformes. Des demandes de rejet ont été formulées. Certains sont même allés un peu plus loin en mettant les parlementaires en garde contre une adoption de ce projet. Ils n’écartent pas de recourir à des manifestations et autres marches si jamais le projet était adopté. « Ça veut dire ce que ça veut dire », dans un pays où les marches de protestation donnent des maux de tête aux tenants du pouvoir exécutif. Du coup, les réformes deviennent un casse-tête pour les locataires de l’hémicycle qui se trouvent être entre l’enclume de l’exécutif et le marteau d’une partie de la société. Mais à l’Assemblée nationale, ce matin, notre ‘’jeune et fragile’’ démocratie a besoin d’un débat civilisé à la hauteur du courage politique de nos leaders d’opinion. Des critiques objectives et constructives, oui ! Des critiques gratuites ou des arguments démagogiques, non !
Au-delà de tout esprit partisan, il y a une nécessité urgente : recentrer la vision du président ATT qui s’est inscrit dans une logique de baliser l’avenir. Ce qui veut dire que demain, ATT ne sera pas là pour matérialiser les réformes si elles sont votées et approuvées par le peuple de façon souveraine. Il est même difficile pour un président de réformer. En 2001, le même climat de suspicion a conduit le président Alpha Oumar Konaré à surseoir à la tenue du référendum.
D’autre part, en ce moment de grande confusion, il y a une autre nécessité : se retrouver autour de l’essentiel, c'est-à-dire ce qui peut permettre à notre pays de progresser sur la voie du développement, en transcendant les difficultés qui jonchent le parcours. A l’heure actuelle, rien ne doit ébranler le fondement de notre processus démocratique. De toute évidence, il n’y a pas de péril en la demeure, même si l’horizon paraît de plus en plus obscur. Face aux risques d’un embrasement du climat socio-politique, chacun doit pouvoir prendre ses responsabilités et savoir raison garder.
Par Chiaka Doumbia
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