Décidemment, les amateurs politiques réunis dans le PDES ne finiront jamais d’apprendre. Ils ont oublié qu’on ne peut vouloir une chose et son contraire. En tout cas, deux options s’offrent aujourd’hui aux amis du président ATT. Soit ils acceptent de faire de la politique, soit ils continuent à militer dans le mouvement associatif. En effet, malgré l’onction et la bénédiction du Président de la République, le PDES peine à décoller et à devenir un vrai parti politique, bien structuré.
Après son lancement le 17 juillet 2010, en grande pompe, le Parti pour le développement économique et la solidarité (PDES) n’est plus que l’ombre de lui-même. En manque d’ambition politique pour 2012, le PDES vit une longue léthargie, qui risque de lui être fatale. Et pour cause, de report en report pour la tenue de son Congrès constitutif, aux dernières nouvelles le PDES s’embourbe dans une inutile campagne de sensibilisation pour l’organisation du référendum annoncé par ATT.
Il est vrai que le PDES s’est fixé comme objectif la défense des idéaux et du programme du président ATT, mais de là à perdre de vue les fondements d’un parti, cela peut s’appeler manque d’appétit et de vision politique. Pourtant, à la différence des prédécesseurs PCR et FCD, ATT a donné sa bénédiction et affirmé son soutien à Sémega et à ses amis. Dès lors, on peut se demander pourquoi ils n’arrivent pas devenir un parti politique, un vrai. Cécité politique ou manque d’ambition ?
Au PDES, on ne sait pas qu’un parti se crée pour la conquête et l’exercice du pouvoir. En la matière, ses responsables n’entreprennent aucune initiative. Après le lancement, la tenue du Congrès constitutif avait été prévue pour la fin du mois de décembre 2010. Elle a, par la suite, été reportée à janvier 2011, avant d’être renvoyéee aux calendes grecques. Or le dynamisme d’un parti se mesure à la santé de ses structures de base.
Mieux, un parti ne vaut que ce que valent ses responsables. A y regarder de près, le Président du PDES, Ahmed Diane Séméga ne semble pas avoir d’ambition politique pour 2012, comme en témoigne son maintien dans le gouvernement (tous ceux qui avaient des ambitions dans ce sens ayant été débarqués du gouvernement). Le PDES, en voulant nous entraîner dans une campagne de sensibilisation pour l’organisation du référendum du Président de la République risque de le payer très cher. Car cela pose, de toute évidence, un problème de calendrier. Comment vont-ils faire pour mener de pair cette sensibilisation et la préparation des élections de 2012?
Presque tous les responsables du PDES ont effectué le lancement du parti dans leurs localités respectives, hormis à Nioro du Sahel, qui est présumé être la base politique du Président Séméga et à Kayes, celle de NDiaye Bah. En ce qui concerne ce dernier, selon certaines indiscrétions, il serait méprisé aujourd’hui au sein du PDES, car l’arrivée de la grande vague de militants CNID annoncée n’est toujours pas ressentie par les amis du Président de la République. Selon des informations reçues de la Cité des rails, l’ancien ministre de l’Artisanat et du Tourisme serait même indésirable dans son présumé fief kayésien.
Youssouf Diallo