Participation au Dialogue National Inclusif : Le FSD ne dit pas non, mais ne dit pas oui aussi

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Les partis politiques du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie (FSD) ont participé, dans leur grande majorité, à l’atelier de validation des TDR pour certainement prouver à l’opinion nationale et internationale qu’ils ont la volonté de participer au Dialogue National inclusif, mais pas à n’importe quel prix. C’est pourquoi ils ont posé sept conditions avant d’accepter de se prononcer pour une participation. Les organisateurs vont-ils prendre en compte leurs désidératas ? Le gouvernement a-t-il intérêt à aller à un dialogue sans cette importante frange de l’opposition ? Ne faudrait-il pas un compromis pour un consensus national ?

Le Chef de file de l’Opposition, Soumaila Cissé et ses amis du Front pour la Sauvegarde de la Démocratie ne décolèrent toujours pas, malgré leur participation à l’atelier de validation des TDR au Centre International des Conférences de Bamako, CICB. D’ailleurs, pour prendre à témoin l’opinion nationale et même internationale de leur volonté de participer à ce dialogue dont la tenue a été leur bataille depuis des années, ils ont fait des contributions dans un document en faisant ressortir leurs préoccupations et surtout de ce qu’ils attendent de ce forum.

C’est faisant le constat que leurs propositions n’ont pas été prises en compte par le comité d’organisation à qui le document était destiné, avec ampliations au Triumvirat et même au gouvernement, pour mémoire, que les représentants des partis du FSD à l’atelier ont distribué dans la salle une feuille volante contenant les sept points saillants de leurs revendications sans la satisfaction desquels ils apprécieront s’ils devront participer ou pas au Dialogue National Inclusif.

Voici quelques-uns des fameux sept points mis en avant et qui conditionnent la participation du FSD : Revenir au concept de Dialogue National Inclusif. Evaluer l’utilité de tous les participants et allier l’inclusivité à la représentativité dans ce cadre. Ouvrir le débat sur l’opportunité et la pertinence de la révision constitutionnelle en ce moment, en raison entre autres, de l’absence de l’Etat à Kidal, de la persistance, voire l’aggravation de l’insécurité.

De la nécessaire mise en place des règles et mécanismes permettant la transparence des élections. Ouvrir le débat sur les raisons des retards et blocages de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, sur l’applicabilité de certaines de ses dispositions et le cas échéant envisager sa relecture. Affirmer clairement le caractère exécutoire et contraignant des résolutions adoptées par le Dialogue National Inclusif. Mettre en place un comité de suivi paritaire indépendant.

Ces conditions du FSD sont-elles de la mer à boire ? Le Gouvernement, en mesurant toute l’importance de ce Dialogue pour la stabilité du régime et même du pays, ne devrait-il pas réfléchir par mille fois avant d’accepter les revendications légitimes de l’Opposition pour assurer à ce Dialogue tant attendu son caractère inclusif et sa légitimité. Aucun orgueil ne doit pousser IBK à se rebiffer, car c’est d’abord lui le premier bénéficiaire des dividendes de ce dialogue. Vivement un Consensus National autour de ce Dialogue Inclusif.

Youssouf Sissoko

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