Justice et Justiciables - Qui Protège ces récidivistes qui sèment la terreur à BAMAKO ?
La Police les arrête, la Justice les libère! C’est sous ce prisme que les populations perçoivent désormais le retour des récidivistes endurcis sur la scène...
Boubacar Bah alias Flakè, Malick Diakité alias Koko, Kassim Dembélé alias Baba, Aliou Diarra alias Dabakalani, Madou Ballo alias Madess, tous voleurs de motos et repris de justice ; Alou Traoré dit Aloudjan inculpé pour vol de coffre-fort de la perception de
La police a, dans un passé récent, fait l’objet de violents critiques. Elle a été accusée à tort ou à raison, de ménager les délinquants, de les libérer moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes. L’on soupçonna même des agents de connivence avec des délinquants. Il n’était en effet pas rare de voir un voleur circuler librement le lendemain de son arrestation pour flagrant délit. Certains poussaient alors l’outrecuidance jusqu’à se rendre chez leurs victimes pour les narguer ou même les menacer. Les populations étaient donc désabusées. Les appels de la police pour leur collaboration restaient donc vains.
Les temps ont changé. Suite aux changements intervenus dans les procédures, les commissariats ont désormais obligation de transmettre les dossiers aux autorités judiciaires dans un délai maximum de 72 heures sauf cas d’insuffisance d’information. En tout état de cause, ils sont tenus, compte tenu du délai de garde-à-vue, ou de déférer les suspects et/ou d’en informer le Procureur lequel les autorise à poursuivre ou non la démarche adéquate.
Aujourd’hui, la quasi totalité des dossiers sont bien transmis à la justice. Mais voilà, les mêmes suspects se retrouvent quelques mois plus tard en liberté et sont encore appréhendés par la police. On reprend les même et on recommence à zéro. Conséquences : les populations n’ont plus confiance, cette fois, pas à la police, mais à la justice. De leur pays. Car c’est sa décision a elle qui prévaut en dernier ressort dans la mise en liberté de ces récidivistes. Les mêmes soupçons adressés à la police s’orientent maintenant vers certains magistrats. Pourquoi n’infligent-ils pas des condamnations exemplaires aux récidivistes ? Perçoivent-ils eux aussi des espèces sonnantes et trébuchantes ? C’est, en tout cas, des questions légitimes que se posent les populations et surtout les victimes. Certains Magistrats que nous avions approchés accusent le nouveau code pénal très contraignant et en inéquation avec les ressources humaines et logistiques de la justice. Ajouter à cela, l’engorgement des Maison d’arrêt. Le délai imparti à un Magistrat selon le nouveau code pénal, l’oblige ou à juger ou à libérer immédiatement un détenu. Et avec le manque criard de moyens (humains et matériels), les inculpés bénéficient surtout de la seconde option. Naturellement, cette explication ne convainc pas les victimes. Le risque d’un retour à la justice populaire et aux pratiques barbares d’antan n’est pas à écarter.
B.S. Diarra
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