Née sans bras et mariée : Fatoumata Diaby perd son bébé lors de son accouchement

Née sans bras, la jeune Fatoumata Diaby,  vient de perdre son premier bébé dans son foyer lors de son accouchement à l'hôpital Gabriel Touré. Mariée et âgée de 20 ans, Fatoumata Diaby demande le soutien des personnes de bonne volonté pour vivre puisque son époux ne travaille pas. Malgré son handicap, elle a un BT en comptabilité. Elle peut tout faire avec ses pieds.    

Cette  jeune fille a été découverte pour la première fois par les téléspectateurs de l'Office de radiodiffusion télévision du Mali (ORTM) lors d'un reportage réalisé par notre confrère Sory Ibrahim Kéïta.  Elle est née sans bras. "Je suis née le 30 septembre 1990  sans mes deux bras à la maternité de Korofina. Je suis le premier enfant de mon père. Nous sommes sept dont deux garçons et cinq filles. Ce qui va étonner beaucoup de gens, je suis la seule personne handicapée de la famille.

Ce que les gens ne savent pas, c'est que je peux faire tout avec mes pieds. J'écris par mes pieds. Je mange par mes pieds. Je téléphone par mes pieds. Je me lave par mes pieds. Je n'ai rien à envier à ceux qui ont les deux bras"  déclarait Fatoumata Diaby lors d'un entretien qu'elle a bien voulu nous accorder.   C'est au Centre de réadaptation pour handicapé physique de Bamako qu'elle a commencé à apprendre, à lire et à écrire de la maternelle à la 1ère année.

C'est après qu'elle a continué ses études à l'école fondamentale de Sogoninko où elle obtiendra le Diplôme d'études fondamentales (DEF). Elle fût orientée  au Centre de Formation Professionnelle de Moribabougou (CFPM) où elle a obtenu le Brevet de Technicien (BT1) section comptabilité.

Le 8 juillet 2010, Fatoumata Diaby a convolé en justes noces avec Lamine Koïta, un jeune commerçant. Si le mariage religieux a été célébré, le couple n'a pas les moyens nécessaires d'aller devant le maire. "Ce n'est pas par intérêt que nous nous sommes mariés.  J'ai épousé Fanta parce que je l'aime. C'est tout. C'est Dieu qui a fait que nous  sommes mariés".  Parole de Lamine Koïta.

Le 11 octobre 2011 restera longtemps gravé dans la mémoire de Fatoumata Diaby. C'est ce jour-là qu'elle a perdu son premier enfant lors de son accouchement à l'hôpital Gabriel Touré.

 "Je n'étais au courant de rien lors de mon accouchement. J'ai fait deux jours à l'hôpital Luxembourg avant d'être au Gabriel Touré. J'ai failli mourir ce jour-là à cause des douleurs. Il semblerait que je souffrais du palu. Sinon, j'avais fait toutes les consultations prénatales" nous a confié Fatoumata Diaby, les larmes aux yeux.  Son souci majeur, aujourd'hui, est d'avoir un logement et un moyen de déplacement pour continuer ses études. 

                       Alou B HAIDARA