Présumée malversation et atteinte aux biens publics : Choguel Maïga dans la tourmente

Cette mesure intervient dans le cadre d’une enquête pour atteinte présumée aux biens publics, liée à sa gestion de l’Agence de gestion du fonds d’accès universel (AGEFAU) et de la Primature entre 2021 et 2024.

Arrivé au Pôle économique et financier aux alentours de 9h  ce mardi matin pour une confrontation avec d’anciens collaborateurs, Choguel K. Maïga a attendu plusieurs heures avant que les enquêteurs ne lui notifient officiellement son placement en garde à vue. Il est présumé accuser pour "faux, usage de faux et atteinte aux biens publics".

D’autres personnalités sont également concernées par cette procédure, notamment le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, ancien directeur de Cabinet ainsi que trois anciens directeurs administratifs et financiers de la Primature.

Dans un communiqué, son avocat Me Cheick Oumar Konaré a expliqué que ce placement en garde à vue survient dans le cadre d’une enquête sur des allégations d’atteinte aux biens publics émises par un rapport du Vérificateur général.

"Choguel Kokalla Maïga bénéficie de tous les égards du personnel de la brigade et il est présumé innocent jusqu’à une éventuelle condamnation par les juridictions compétentes", a fait savoir Me Konaré.

Le dossier devrait être transmis à la Cour suprême, seule juridiction compétente pour juger les anciens membres du gouvernement. Un mandat de dépôt pourrait être envisagé, selon l’évolution de la procédure. Déjà auditionné le 1er août dernier, Choguel Maïga affirme n’avoir rien à se reprocher et  qu’il est blanc comme neige.

Dans une vidéo diffusée récemment, il dénonce une tentative de musellement et assure que les fonds incriminés ont été débloqués en toute transparence.

Cette arrestation intervient dans un climat tendu, marqué par une série de procédures judiciaires visant d’anciens responsables de la Transition.

Moins d’un an après sa révocation en novembre 2024, Choguel Maïga reste une figure influente, notamment au sein du M5-RFP. Son placement en garde à vue suscite une vive réaction chez ses partisans, qui dénoncent une "chasse aux sorcières" orchestrée pour l’écarter définitivement du jeu politique.

Certains y voient même une instrumentalisation de la justice à des fins de règlement de comptes.

Ousmane Mahamane