Railda : L’insalubrité se généralise
Situé en plein cœur de Bamako, Raïlda est un lieu de rencontre et de commerce qui accueille des milliers de commerçants, clients et d’autres personnes, chaque jour. Il abrite aussi plusieurs gares des transports en commun qui desservent différents quartiers.

Cet endroit très stratégique de la capitale est transformé en dépotoir de déchets de toutes sortes, dont des ordures ménagères, des plastiques et autres.
Qu’ils soient commerçants, clients, passagers ou habitants, les déchets jetés le long des routes, dans les rues et caniveaux de Raïlda semblent préoccuper tout le monde. A qui la faute donc ? Sur la question, les avis sont partagés.
Moussa Dembélé est chauffeur de Sotrama à Raïlda. Selon lui, ce sont des passagers qui jettent les sachets plastiques un peu partout. Moussa propose que la mairie installe des poubelles afin que les passagers et les vendeurs y déposent leurs déchets.
Aminata Dicko, vendeuse à Raïlda pointe du doigt les autorités communales qui doivent s’occuper de ce problème. « Les ordures nous dérangent énormément. Pourtant, on paie à la mairie 200 F CFA de taxes journalièrement. Le paiement est obligatoire même si on n’a rien vendu toute la journée. Parfois, ils confisquent nos marchandises. Nous devons payer pour les récupérer », déplore la vendeuse.
Les conséquences de l’insalubrité du Raïlda touchent plusieurs quartiers de la Commune II, dont Médina Coura. Cette situation inquiète plus Mme Nah Coulibaly et plusieurs habitants vivant aux alentours. “Nous avons beaucoup de moustiques et d’insectes à cause de ces ordures”. Cela nuit gravement à la santé des habitants. Les mauvaises odeurs dégradent également notre cadre de vie”, se désole Nah Coulibaly. L’habitante trouve que la situation très préoccupante est due à un manque d'assainissement, une mauvaise gestion des déchets et un déficit de sensibilisation.
Mohamed Traoré, dit Bill est maire de Médina Coura. Il est aussi membre de la délégation spéciale de la mairie de la Commune II, chargé des questions, de l’assainissement, de l’environnement et du cadre de vie.
Pour l'élu, l'insalubrité est une préoccupation générale qui dépasse la seule responsabilité de la mairie. « Chaque citoyen, chaque foyer est responsable de ses déchets. La collectivité intervient en appui, mais certains pensent que la mairie est la seule responsable. L'insalubrité nous concerne tous ».
Pour remédier à la problématique, Mme Nah Coulibaly pense qu’un appui fort des autorités est essentiel. Aux dires du Mohamed Traoré dit Bill, le rôle de la mairie est de sensibiliser, informer et encourager la population à bien gérer ses ordures. La mairie mène d’autres activités aussi, explique l’élu « nous interdisons le déversement des déchets dans les caniveaux et les lieux publics. Nous avons mis en place des stratégies de ramassage des ordures dans les 13 quartiers de la Commune II. Actuellement, trois véhicules destinés à cette tâche sont en réparation. Nous faisons aussi respecter la loi en matière de gestion des déchets », a-t-il expliqué et de féliciter les bonnes volontés (les jeunes et femmes) qui s’impliquent dans le nettoyage des caniveaux.
Pour M. le maire, sans la contribution des habitants, il serait très difficile de faire face à cette situation. « La population doit comprendre que la salubrité est l’affaire de tous. Nous devons adopter un comportement civique, pour un cadre de vie sain », a-il conclu.
Awa Coumba Sanogo
(stagiaire)
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