Informer au Mali : Entre crainte, flou et superflu !

« Pas de journaliste ! Pas d’information », un principe sacro -saint qui donne à ces hommes et femmes professionnels qui recueillent, vérifient, traitent et diffusent les informations à travers le monde, toute leur valeur. Et cela en toute neutralité, impartialité et objectivité. Qu’en est-il de ce métier, quand le sommet est tenu par des armes et en place et lieu des lois

16 Août 2025 - 01:30
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Informer au Mali : Entre crainte, flou et superflu !

Ces deux jours la capitale malienne (Bamako), est couverte d’un manteau de rumeurs, ‘’Arrestations d’officiers et sous-officiers au sein de l’armée’’. Ni les journalistes encore moins les propagandistes proches du régime militaire en place, ne sont unanimes sur une version. Le flou couvre tout. Tout le monde se méfie. Certains se couvrent avec le conditionnel pour en parler.

En des périodes pareilles, le rôle du journaliste, surtout, la presse écrite qui n’a besoin ni de voix encore moins d’images pour diffuser une information, est crucial. Pour chasser les doutes et donner certitude aux faits réels. Comme le dit si bien la langue ‘’bamanankan’’ : ‘’Kuna foni’’ ‘’Qui enlève le doute ’’. Mais dans un régime militaire où tout le monde se méfie, et les sources et les journalistes, informer devient risqué.

Quand un journaliste appelle une source et essaie de recouper les faits : « Jamais de fumée sans feu », te diront les plus audacieux. Les proches se limiteront à te dire : « Je n’ai pas pu le joindre. Je ne l’ai pas vu depuis un moment. Mais je ne peux pas te confirmer ou t’infirmer de quoi que ça soit », ce qui croient en ton professionnalisme et au sérieux de ton organe, te répondront ainsi.

Le tout est parti de la fameuse maladie de l’ex-Premier ministre Dr. Choguel Kokala Maïga. Le flou qui a couvert ce dossier. « Il était à tel hôpital ». Rumeurs par-ci, rumeurs par-là. Il a fallu des investigations journalistiques pour informer sur la situation. ‘’Un Premier ministre qui tombe malade’’, rendu tabou et secret d’Etat.

Sur les rumeurs conjuguées au conditionnel présent jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse, par les plus audacieux au Mali et ignorées par ceux qui veulent éviter d’avoir à faire avec je ne sais qui, demeurent floues dans le grand superflu. Car même ceux qui ont eu des infos claires et des déductions indéniables, gardent le silence. Peur ou quoi ? On ne sait pas.

Du coup tout le monde s’est mis au ‘’garde-à-vous’’ pour attendre le communiqué du gouvernement qui désormais et depuis un bon moment. Or il reste clair, que : « Pas de journaliste ! Pas d’information ! ». Aussi, d’ajouter : « La nature a horreur du vide » ! Nous attendons !

Koureichy Cissé

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