Rapport national sur le développement humain : "48 % des Maliens estiment que leurs conditions de vie sont mauvaises"
L’Observatoire du développement humain durable et de la Lutte contre la pauvreté (ODHD/ LCP) a organisé, du 24 au 25 juillet, un atelier de dissémination des résultats des dernières enquêtes Afrobarometer menées en novembre 2024.

Placé sous le thème "Jeunesse, inégalités de sexe et pauvreté", l’événement a également permis de présenter le Rapport mondial sur le développement Humain 2025 (RDH) du PNUD ainsi que le Rapport national sur le développement Humain (RNDH) du Mali*
Menée auprès de 1 200 adultes maliens par le Groupe en économie appliquée et théorique (GREAT), l’enquête Afrobarometer présente une marge d’erreur de ±3 points à 95 % de confiance. Les résultats révèlent plusieurs tendances préoccupantes : 48 % des Maliens estiment que leurs conditions de vie sont mauvaises, contre 37 % qui les jugent bonnes, 42 % ont constaté une amélioration au cours des 12 derniers mois, tandis que 39 % pensent que leur situation s’est détériorée, 81 % disent avoir manqué de revenus en espèces à divers degrés durant la dernière année.
Entre 35 % et 46 % ont déclaré des manques en soins médicaux, eau potable, combustible ou nourriture et 53 % ont sollicité un membre de leur famille pour subvenir à leurs besoins.
Ces résultats soulignent la nécessité d’amplifier la voix des citoyens dans la formulation des politiques publiques.
Présenté par Ademonkoun Rodolphe Missinhoun, économiste principal au Pnud, le rapport intitulé" Une affaire de choix : individus et perspectives à l’ère de l’intelligence artificielle" explore les mutations induites par l’IA et leurs conséquences sur le développement humain.
Parmi les points saillants de ce rapport de 20 pages on peut citer :
L’IA peut renforcer ou affaiblir la capacité d’action des individus, elle offre des opportunités prometteuses en éducation, notamment dans l’apprentissage personnalisé.
Le rapport note aussi que l’accès à l’IA repose sur trois intrants concentrés : la puissance de calcul, les données et les talents, un défi majeur pour les pays à IDH faible, comme le Mali.
Le Ministère de la Santé et du développement social, via l’ODHD, a présenté le rapport national 2025, intitulé "l’impact de la digitalisation des soins de santé sur la couverture sanitaire universelle au Mali".
Conçu en collaboration avec le Pnud, ce rapport de 75 pages propose une analyse approfondie des défis et opportunités de la digitalisation, un plaidoyer pour un système de santé plus accessible et équitable, porté par les technologies numériques.
Il ressort des principaux résultats que : 69,9 % des répondants utilisent des systèmes d'information sanitaire digitalisés, avec des pics à Sikasso (94,4 %) et Koulikoro (77,3 %), 88,5 % utilisent des ordinateurs dans leurs structures de santé, notamment à Mopti (93,3 %) et Bamako (91,7 %), 63,5 % et 51,5 % utilisent respectivement les réseaux Wi-Fi et intranet.
Les sources d’énergie les plus utilisées sont l’électricité (64,4 %) et les kits solaires (66,3 %), avec une forte présence à Mopti et Bamako. 68,3 % estiment que la digitalisation a amélioré l’accès aux soins, surtout à Mopti (87,5 %) et Sikasso (76,2 %).
Recommandations et conclusions
Le rapport appelle les décideurs à tirer pleinement parti des opportunités offertes par la digitalisation, en adoptant une approche stratégique, proactive et inclusive. Il recommande :
Des investissements renforcés dans les infrastructures numériques, en particulier dans les zones rurales et isolées, là où les besoins sont les plus urgents, la mise en œuvre d’une gouvernance nationale cohérente et d’une stratégie bien définie, afin de garantir un déploiement harmonieux et équitable des technologies liées à la santé numérique.
En conclusion, l’étude met en lumière le rôle essentiel de la digitalisation dans la transformation du système de santé au Mali, notamment en ce qui concerne l’atteinte de la Couverture sanitaire universelle (CSU). Elle insiste sur la nécessité d’une approche participative, impliquant : les communautés locales, les professionnels de santé, les décideurs politiques, et les partenaires techniques et financiers.
Le rapport souligne que le succès de cette transition numérique repose sur une coordination efficace entre ces acteurs, soutenue par une vision claire et des engagements durables.
Ousmane Mahamane
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