Recyclage : Du déchet au meuble !

1

Née à Markakoungo dans la région de Dioïla, Fadimata Touré a rapidement compris que seul le travail glorifie une personne peu importe son statut. Pleine d’imaginations, elle se lance dans la fabrication de meubles et d’autres objets de décorations avec des matières qui pour beaucoup constituent des déchets.

 

 

Fadi pour les intimes, habite à Senou banancoroni. Elle a grandi aux côtés de sa grande mère, qui l’apprend à tricoter depuis toute petite et à faire des bracelets et colliers avec les perles. Elle est rapidement devenue passionnée de bricolage dès le bas-âge. Diplômée en audit et finance des entreprises. Elle rêvait d’être Experte Comptable. La vie de maman et le chômage ont poussé la jeune dame de taille fine à entreprendre.

C’est lors d’une visite dans la boutique de sa m-re qu’elle constate que celle-ci a bricolé une table avec des cartons. Cela pousse Fadi à faire des recherches, sur YouTube sur le bricolage avec les cartons. Elle explique avec humour, que son premier essai n’était pas du tout une réussite et qu’elle ne l’a plus achevé. Toute souriante, elle ajoute qu’elle ne comprenait rien dans la langue de la vidéo même, aujourd’hui elle ignore si la vidéo était en italien, espagnol ou portugais.

Depuis lors Fadi n’a pas lâché l’affaire et actuellement elle fait des merveilles avec les cartons, les pneus et les bouteilles en plastique. Elle fabrique des décorations murales, des tables basses et des poufs avec des pneus, et des pots de fleurs avec des bouteilles en plastique. Les œuvres de Fadi sont originales et créatives, elle apporte toujours sa touche personnelle aux vidéos qu’elle visionne sur le net.

Après son mariage, elle s’était lancée dans le petit commerce de perle de taille, de bracelets et de colliers en perles qu’elle fabriquait elle-même. Ce commerce, qui ne marchait pas, ne décourage pas pour autant la jeune dame. Il lui a fallu du temps pour qu’elle réalise que ce métier lui faisait perdre du temps, son énergie et son argent. Elle achetait couramment les matières premières, fabriquait les articles et n’en vendait que très peu.

C’est une chambre qui lui sert d’atelier. Elle y garde tous ses matériaux. Entourée de ses cartons et de boite de colle, ciseaux en main, la jeune dame au teint noir dessine d’abord certains de ses créations sur le canton avant de procéder à la coupe des motifs. Elle explique que la majeure partie de ses clients sont ses proches. “Je n’ai pas d’endroit où exposer ses productions, mais certains commerçants du grand marché l’aident à les vendre dans leurs boutiques”, se console-t-elle.

Mère de quatre gosses, et âgée de 33 ans, entre sa vie de femme au foyer et son travail, elle n’a pas de temps à perdre sur les réseaux sociaux. Une de ses sœurs l’a inscrite sur Tik Tok et publia quelques-unes de ses créations. À sa grande surprise, les publications ont été beaucoup appréciées par les internautes. Mais selon elle, les commandes n’ont pas encore atteint son souhait. Encouragée par son époux et sa famille, elle se dit que le début de toute chose est difficile et qu’au fil du temps, la qualité de son travail fera un bon écho. Fadi vend ses articles entre 10000 F et 75000 F. Le prix varie en fonction de la matière et de la taille. Très coquette même en plein travail, Fadi est un cordon-bleu selon l’aîné de ses enfants. Autre fois sportive, elle affirme avoir un peu délaissé la pratique à cause de ses nombreuses occupations.

Outre son diplôme, elle a suivi des formations en anglais, en informatique et en coupe et couture. Naturellement curieuse, Mme Camara n’hésite pas à tenter des mélanges de matières premières et le résultat est parfois surprenant. Elle relate toute souriante, que sa maman lui dit souvent qu’elle passe son temps au milieu des déchets. Ce qui lui a d’ailleurs donné une idée de nom pour sa future entreprise «  Niama bara » qui signifie métier du déchet (Ndlr). Inscrite à la maison des artisans et souhaite faire des formations en rapport avec son métier.

À l’ère du réchauffement climatique, des activités comme celle de cette jeune dame sont à encourager et à promouvoir. Le recyclage des déchets plastiques contribue énormément à réduire les gaz à effet de serre, c’est une activité génératrice de revenus et un excellent moyen de lutte contre le chômage.

Fatoumata Dite Sira Sangaré

(Stagiaire)

 

 

 

 

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. 𝓓𝔄€∁H€TℜOℒℒ∁∁𝕀𝓓€ℕŦ𝔄𝕌X

Comments are closed.