Capacité de l’armée pour la sécurisation du nord : Contradiction entre le PM et le Chef d’Etat-major général

13 Octobre 2014 - 08:10
13 Octobre 2014 - 08:10
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[caption id="attachment_573282" align="aligncenter" width="610"]Contradiction  entre le PM et le Chef d’Etat-major général Le chef d'Etat Major Gl Mahamane Touré et Moussa Mara, PM (GD) (photo montage Maliweb.net)[/caption] A Bamako, au moment où le Chef d’Etat-major des armées se vante de la capacité de réaction de l’armée malienne face à toute éventualité, le PM Moussa Mara se plaint du sous équipement de nos forces armées qui peuvent détaler au moindre coup de feu. Cette contradiction au sommet de l’Etat accentue l’inquiétude du citoyen lambda.     Après la débâcle de l’armée malienne à Kidal en mai 2014, le général Mahamane Touré, Chef d’Etat-major  général des armées a tenté de rassurer la population quant à la capacité de l’armée à faire face aux missions qui lui sont assignées. A la faveur d’une conférence de presse animée le 30 septembre par le Département de la Défense, il a déclaré que « l’armée est en mesure de répondre à toutes les éventualités. Elle est aujourd’hui plus forte qu’hier. Même en cas d’échec des négociations, l’armée malienne est capable de faire face à cette éventualité». A cette même occasion, le secrétaire général du Département, le Général Mamadou Lamine Ballo, a souligné la nécessité de la réforme de nos armées. Car, ajoute-t-il, notre armée était formée pour des guerres classiques (menaces extérieures). Maintenant, elle fait face à des guerres asymétriques où les menaces sont internes. Le Ministre Ba N’Daw de renchérir que l’espoir est permis.   Ces propos du Général Touré qui ont suscité une lueur d’espoir chez la population malienne n’a été que de courte durée. Car Moussa Mara, Premier ministre, a une appréciation contraire à celle du Chef d’Etat Major des armées.   De sources sûres, il nous revient que le Premier ministre Moussa Mara,  fut-il un avocat des causes indéfendables, continue de décrier le sous équipement de l’armée nationale. Sur les tensions entre Paris et Bamako quant au traitement de la rébellion touareg, notamment à Kidal, il précisera que «l‘incompréhension a commencé quand les forces françaises de l’Opération Serval ont procédé à la libération de Kidal sans l’armée malienne. En janvier 2013, la France a sauvé le Mali, et nous ne l’oublierons jamais. Mais ensuite, et jusqu’au début de l’exercice 2014, il y a eu des ambiguïtés et de nombreuses zones d’ombre.»   Sur les limites du dispositif en vigueur, dispositif désormais placé sous l’étendard de la force onusienne Minusma, avec le concours de la Mission de formation de l’Union européenne ou Eutm, sans détour: «L’Eutm forme en ce moment le cinquième bataillon de notre armée. C’est très bien. Mais si les soldats sont dépourvus de matériel, s’ils n’ont même pas une kalachnikov, à quoi bon? Au premier accrochage, ils détalent», a déclaré le Premier ministre malien au parlement français en début de ce mois d’octobre. Cette déclaration du Premier ministre est d’autant plus inquiétante qu’elle dévoile non seulement l’incohérence au sommet de l’Etat, mais aussi le manque de communication qui a toujours caractérisé le régime IBK.   Cette incohérence des autorités maliennes laisse croire qu’elles ont du mal à retrouver un repère. Faut-il le rappeler, suite à sa visite improvisée le 17 mai dernier suivie par la déroute de l’armée, le même Premier ministre  disait que la même armée était apte à récupérer Kidal.  Par ailleurs, Moussa Mara est très mal placé pour dénoncer le sous équipement des Forces armées. Car les conclusions des enquêtes du FMI épinglent son gouvernement de malversation financière avec des surfacturations estimées à 29 milliards de FCFA reconnues par l’Etat. Et cela, dans le seul secteur de l’équipement militaire.  Il a fallu les exigences du Fonds monétaire international pour que son gouvernement annule 15 contrats frauduleux.  L’affaire des 20 milliards qui ont servi à l’achat de l’avion de commandement qu’il défend bec et ongle continue de faire des vagues. A cela s’ajoutent  les 14 milliards transférés frauduleusement du fonds de garantie vers un compte à l’extérieur. Ces fonds  auraient pu permettre l’acquisition  au moins de kalachnikovs qui allaient renforcer les dizaines de 4X4 et de blindés légers saisis par les ennemis en mai dernier.   En clair, le Premier ministre a sa part de responsabilité dans la déliquescence de notre armée. Il doit donc se garder de vociférer sur tous les toits.   Oumar KONATE

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