Focus : Affaire des bérets rouges : Le Capitaine doit rendre compte au peuple malien

26 Juin 2012 - 12:27
26 Juin 2012 - 12:27
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Depuis les affrontements sanglants des 30 avril et 1er mai dernier, les putschistes de Kati avec la complicité passive du gouvernement Cheick Modibo Diarra ont lancé une chasse aux sorcières contre les éléments du régiment parachutiste appelés les bérets rouges.  Aujourd'hui cette chasse à l'homme continue malgré les mises en garde de la communauté internationale. Le Mali est devenu une jungle où règne le langage des armes par la seule volonté du Capitaine Amadou Aya Sanogo et du CNRDRE. [caption id="attachment_68487" align="alignleft" width="300" caption="Le Capitaine Sanogo"][/caption] Aujourd'hui, le peuple en a marre de cette guerre contre des frères d'armes alors que l'ennemi public n°1 du Mali est connu de tous et occupe les deux tiers du territoire.  Malheureusement, Sanogo et le CNRDRE refusent de voir cette réalité en face, ils continuent de mener le pays en bateau en créant la psychose et l'inquiétude à Bamako, et par la même occasion se donnent du temps pour faire oublier la crise du nord pour laquelle les putschistes ne semblent pas prêts à aller au front. Ils veulent seulement régner en maître dans la capitale en oubliant qu'ils ont été engagés dans cette armée, pris en charge pendant des années par le peuple pour assurer la sécurité du pays. Mais aujourd'hui, ils retournent leurs armes contre ce même peuple. Quelle attitude de la part de ces militaires dont le seul souci est désormais de " faire la pluie et le beau temps " sur le dos du pauvre peuple du Mali. Trop c'est trop, le peuple doit se réveiller et demander des comptes à la junte militaire. En effet, après avoir décidé par sa seule humeur de rayer les bérets rouges de l'armée, pourquoi, Sanogo ne met -il pas un terme à cette mise à prix des têtes des éléments de cette compagnie, dont tous n'étaient pas impliqués dans le contrecoup d'Etat.  Pire au fur et à mesure que le temps passe, les parents et proches des bérets rouges arrêtés ne peuvent plus continuer à cacher leur souffrance car vivant dans l'incertitude totale par rapport au sort de leurs parents illégalement détenus par les militaires de Kati et dans des conditions effroyables pour ceux qui sont encore en vie. Selon les témoignages de nombreux parents qui ont enfin parlé à visage découvert, des bérets rouges arrêtés lors des affrontements des 30 avril et 1er mai et présentés à la télévision nationale sont devenus introuvables, malgré toutes les recherches de leurs proches. C'est le cas du sous-lieutenant Boubacar Kola Cissé, des soldats Alioune Bonkana Maïga, Malamine Diarra, Massa Sogoba, du sergent Guimba Coulibaly. Le procureur Sombé Théra et le ministre Malick Coulibaly ont même confirmé dans les colonnes du bihebdomadaire "22 Septembre " d'hier que ces personnes ne figurent ni sur la liste des personnes détenues ni sur celle des décédées. Où sont-elles alors passées d'autant plus que l'image diffusée sur l'ORTM est la preuve palpable qu'elles étaient entre les mains du CNRDRE. D'autres ajoutent même que les bérets rouges blessés lors desdits affrontements et qui ont été exfiltrés manu-militari à l'urgence de l'hôpital Gabriel Touré n'ont pas encore été retrouvés. La disparition de ces bérets rouges  corrobore donc la thèse des exécutions sommaires. Toute chose qui va à l'encontre des conventions internationales qui interdisent toute exécution d'un militaire arrêté même au front. Au même moment où les militaires arrêtent de nombreux bérets rouges, le domicile de Soumaila Cissé a été visité par les éléments se réclamant du CNRDRE.  Le pays ne saurait continuer à vivre dans cette psychose  généralisée. C'est au ministre de la justice, Malick Coulibaly, celui-là même qui doit sa promotion aux putschistes de Kati, de prouver le contraire en apportant  la preuve au peuple que ces prisonniers sont encore en vie. Le Capitaine Sanogo qui avait indiqué avec force que "c'est une affaire militaire et qu'elle sera gérée militairement " est le premier responsable de ces exactions. Le premier ministre de " pleins pouvoirs " sensé avoir l'armée dans son giron doit être poursuivi pour complicité passive de meurtre et d'assassinat. Les organisations internationales de défense des droits de l'homme sont interpellées à saisir la Cour internationale de justice face à ces cas d'exécutions barbares.                                            Youssouf CAMARA

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