Dessins animés : Soundjata KEÏTA inspire les Frères LAMINE

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Selon la tradition, Soundjata Kéïta était un enfant prédestiné. Après une enfance difficile passée en exil, il accède au trône du Mandé en 1235 jusqu”à sa mort en 1255 dans des circonstances mystérieuses.

Les frères Xavier Lamine et Landry Lamine, originaires de la République Centrafricaine rêvent de raconter l”histoire de Soundjata Kéïta dans un film d”animation en trois dimensions. Les deux cinéastes sont les fils d”un ex-ministre de l”ancien dictateur Bokassa. Très fréquents dans "la cour impériale", ils se sont intéressés très tôt à un certain nombre de hauts faits de l”histoire africaine dont l”épopée de Soundjata Kéïta.

Ces jeunes, passionnés de cinéma se sont spécialisés dans les dessins animés, les trucages et les effets spéciaux. Ils sont les auteurs d”une trentaine de courts métrages et d”un long métrage, tous réalisés en France. En 2005, ils viennent s”installer à Abidjan pour tenter leur première expérience africaine. Ils y réalisent un film policier intitulé ”DST”. Un véritable film d”action digne. Après cette expérience, ils pénètrent le marché international du cinéma en participant au dernier Fespaco. Ils présentent leurs différentes productions, leurs matériels et leurs projets. Le film sur l”histoire de l”Empire Manding a retenu l”attention de nombreux visiteurs et surtout de nos compatriotes.

Xavier Lamine estime que la légende de Soundjata est l”une des plus intéressantes du continent. Elle mérite d”être racontée aux enfants africains et du monde entier. C”est la version écrite par l”historien Laurent Gbagbo qui leur semble la plus adaptée en terme d”images. Il s”agit d”une pièce de théâtre écrite dans les années 1970 dont le rédécoupages pose moins de problèmes.

Y. D.



Opéra du Sahel : IBRAHIM LOUCARD, DU TALENT A REVENDRE

Ibrahim Loucard dit Carlo-D, un jeune chanteur sénégalais est la 2è voix sur laquelle repose "Bintou Wèrè" de l’Opéra du Sahel dont la première mondiale a été récemment jouée à Amsterdam. Il joue le rôle de Diallo, le passeur flegmatique, complètement à l’opposé de Djénéba Koné au tempérament de feu. rand de taille (près de deux mètres), Diallo apparaît à la 4è scène, vêtu d’un grand boubou blanc, la tête couverte par un turban noir et portant un sac en peau. Il se propose de mener les jeunes qui le souhaitent vers de nouveaux horizons. Il le dit dans une envolée lyrique convaincante. Bintou entame une danse de séduction qui ne laisse pas Diallo indifférent.

Très opportuniste, dès qu’il apprend que Bintou porte une grossesse, il saisi la balle au bon explique que si cet enfant naît en Europe, ces parents bénéficieront du droit de sol. Il faut faire vite pour qu’il ne soit pas trop tard. es encadreurs de lÕOpŽra du Sahel sont presque unanimes sur le sérieux qu’il accorde au travail. De Bamako à Amsterdam, Ibrahim Loucard n’a de préoccupation que le travail. Après les spectacles il demeure dans sa chambre en train de méditer ou de lire un livre. L’opéra est une nouvelle qui s”ouvre devant lui. Une matière différente de la musique et à laquelle, il est en train de s”habituer. Ce qui lui permet d’ailleurs de se découvrir d’autres talents qu’il ignorait complètement.

En effet, habituellement, il chante en ténor, mais à l’opéra c’est la gamme du baryton qu’on lui propose, et cela lui réussi bien à sa grande surprise. Ce travail demande aussi beaucoup de concentration et par conséquence beaucoup de boulot. La Fondation du Prince Claus pour la culture et le développement a décidé de l’inscrire à l’Université de musique d’Amsterdam. e nouveau sŽjour de formation lui permettra sans doute de mieux maîtriser son outil de prédilection qu’est la musique. Un art dans lequel il ne sait pas trop comment il y est entré. En fait, c’est dès le jeune âge qu’il a appris à aimer la musique. Car son père passait toutes ses heures libres à écouter de la musique sénégalaise, malienne et guinéenne.

Il fait ses premières armes en 2002, dans une compilation où il chante les "Gaïndés", l’équipe nationale de football du Sénégal. Il se fait remarquer par Didier Awady. Ce dernier l’entraîne dans le Positiv Black Soul, le plus célèbre groupe de rap du Sénégal. Dans cette formation, il participe à la confection de deux maquettes et à plusieurs tournées à travers le monde. Deux ans plus tard, il décide de faire un album solo, tout comme Didier lui-même. Cette volonté d’affirmation du soi amène la discorde. Depuis lors il mène une carrière solo. Malgré, la musique de variété qu’il fait, Carlo-D est toujours dans le mouvement hip-hop. Dans ses albums, le jeune musicien sénégalais parle beaucoup de spiritualité, du vivre ensemble et surtout de Sérigne Touba. Ce maître spirituel des "Bail-Fall", conseille le bon chemin à prendre.

Y. DOUMBIA



Bande dessinée : LES CRÉATEURS AFRICAINS CHERCHENT LEUR VOIE

Dans nos pays, le marché reste largement dominé par les productions étrangères. Les auteurs africains s”organisent pour inverser la tendance.

Ouvert jeudi dernier, le 2è Salon de la bande dessinée de Bamako a pris fin hier. Contrairement à ce que l”on pourrait penser, la bande dessinée n”est pas une nouveauté en Afrique. Il existe une longue tradition de la bande dessinée dans certains pays africains comme la République Démocratique du Congo où des B.D. étaient déjà diffusées dans les journaux locaux dès le début des années 1960.

Mais il faut reconnaître que chez nous, la bande dessinée considérée comme le 9è art est restée longtemps proscrit par de nombreux parents et enseignants qui soutenaient que les B.D. contribuaient à la dépravation des moeurs, car traitant de sexualité et de guerre. Ces sujets, estimaient-ils pouvaient avoir des influences négatives sur le développement mental des jeunes scolaires qui en sont les principaux lecteurs.

Chapka, aujourd”hui ingénieur agronome se souvient du soir, où sa mère le surprit en train de lire une bande dessinée. Et cela après de nombreuses mises en garde. "Combien de fois, devrais-je te dire de ne pas lire ces histoires de cow-boys à la gâchette facile. Elles n”ont rien à voir avec ton programme scolaire", gronda-t-elle, en soutenant que ces récits n”enseignent que la violence, ou ne racontent que des histoires pornographiques. La vielle dame se saisit de la bande dessinée, la jeta très loin, rapporte Chapka.

UNE CERTAINE VITALITÉ :

 Nous avons jugé utile de rapporter cette histoire pour montrer qu”à un moment donné, certains adultes avaient une grande aversion pour les B.D.

Des années ont passé, et entre temps, les bandes dessinées inondèrent nos marchés. Chapka devenu adulte aujourd”hui se pose la question : Faut-il ou non laisser ses enfants lire les B.D ? Lui-même trouve certains textes sont insidieux. "Les collections de B.D "Tintin" ou "Astérix" sont encore mieux", relève-t-il en déplorant l”absence de véritables bandes dessinées africaines illustrant des histoires dans lesquelles les lecteurs africains se reconnaîtraient et s”y identifieraient.
 
Ce vide constitue un véritable défi aux créateurs africains de bandes dessinées dont les productions restent encore très peu connues à l”exception de quelques talents émergents comme le congolais Barly Baruthi, qui a monté deux séries à succès, "Eva.ku" et "Mandrine" et l”ivoirien Faustin Titi. Ce dernier a produit "Une éternité à Tanger". Par ailleurs le congolais Hosso Nsoli, créateur de la B.D "l”île aux ciseaux" et le togolais, Fo Palmer créateur de la bande dessinée "On a fumé Malboro" occupent bien le créneau.

Si ces succès témoignent d”une certaine vitalité de la création africaine de B.D, ils ne constituent pas un signe de bonne santé du marché africain de la bande dessinée qui est toujours inondé par des productions européennes et asiatiques. Les créateurs africains, justifient cette situation non par la mauvaise qualité des créations, mais par les difficultés d”édition.

"En Afrique, il n”existe pas de maison d”édition de bandes dessinées. En Europe, les éditeurs ne prennent pas le risques d”éditer des B.D africaines qu”ils ne sont pas sûrs de pouvoir faire vendre. Ils nous proposent toujours de nous mettre dans leurs moules avec des histoires bien de chez eux", témoigne Simon Pierre Mbumbo de l”association "l”Afrique Dessinée" regroupant des dessinateurs africains de la diaspora.

UN ART COMME LES AUTRES :

Comment inverser cette tendance et créer des bandes dessinées inspirées des réalités africaines ? Les créateurs africains tentent d”apporter des réponses appropriées à ces questions. C”est ainsi depuis deux ans, des ateliers de réflexion, de perfectionnement et de salon de bandes destinées sont organisé dans notre pays. Ces rencontres se tiennent sous l”impulsion de l”Association malienne "l”Afrique dessinée".

Un atelier de perfectionnement a ainsi regroupé du 3 au 13 juin, dans notre capitale des créateurs de bande dessinées du Sénégal, du Burkina Faso, de la Côte d”Ivoire et leurs collègues maliens. C”était justement en prélude à la 2ème édition du Salon de la bande dessinée, dont l”ouverture avait lieu jeudi au Mémorial Modibo Keïta. L”organisation de ce salon témoigne de l”engagement de nos créateurs de bandes dessinées à prendre leur profession en main. Le thème du salon de cette année était : "les couleurs du Mali, une région, une image".

Le coordinateur de l”atelier, Georges Foli du Togo, estime que l”espoir est permis car le continent regorge de talents et d”histoires à raconter. Même si pour l”heure, ce sont les fonds qui manquent le plus. L”artiste togolais est convaincu que "les dessinateurs, auteurs et éditeurs doivent travailler de concert à créer un environnement propice à l”émergence d”une bande dessinée africaine". Pour lui, il importe aujourd”hui d”insérer dans les politiques culturelles de nos pays, la bande dessinée "qui peine à être comprise comme un art comme tous les autres".

La bande dessinée africaine vit grâce à l”appui des programmes de coopération de certains pays, notamment la Suisse et la France et d”organismes et projets comme Helvetas et AFLAM.

Pour ce qui est de l”environnement de la bande dessinée au Mali, Massiré Tounkara de l”association "Esquisse", se dit optimiste. Il estime qu”en dépit de l”invasion du marché par les jeux vidéo, l”engouement des jeunes lecteurs est assez encourageant. "Les ateliers et les expositions grands publics participent à ce travail d”encrage de la B.D dans notre pays, où il faut encore entretenir la culture de la lecture. Il est satisfaisant de constater que les productions maliennes ont contribué à promouvoir la B.D comme supports dans des campagnes comme la lutte contre la piraterie des oeuvres d”arts, et dans de programmes de sensibilisation contre le sida et le paludisme", relève le dessinateurs.

M. KONATÉ

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