Justice africaine : à Bamako, le retrait de la CPI salué comme une libération

Un micro-trottoir réalisé dans les rues de Bamako a révélé un soutien massif à la décision de l'Alliance des États du Sahel (AES) de se retirer de la Cour pénale internationale (CPI). Les habitants de Bamako interrogés considèrent cette décision comme une affirmation tant attendue de leur souveraineté.

30 Sep 2025 - 19:55
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Justice africaine : à Bamako, le retrait de la CPI salué comme une libération

« À mon avis, c'est une décision très sage. C'est une décision que les États africains auraient dû prendre depuis longtemps », estime un résident de la capitale malienne, rencontré sur la place de l'Indépendance.

Les critiques à l'égard de la CPI sont reprises dans les entretiens. Plusieurs personnes soulignent ce qu'elles considèrent comme un double standard en matière de justice. « C'est une décision salutaire. Parce que nos constats ont montré que depuis très longtemps, la CPI est une organisation qui est instrumentalisée. Qui fait de la pression sur les pays africains, sur les autorités, sur les dirigeants africains. Et on a constaté aussi que c'est seulement les dirigeants africains qui sont censés être jugés dans la CPI. Donc en réalité, la CPI est devenue aujourd'hui vraiment un instrument de pression aux mains des grandes puissances », analyse un enseignant rencontré au centre-ville de Bamako.

L'idée d'une justice exercée par les Africains pour les Africains est particulièrement séduisante. « Évidemment, il faut un endroit où les coupables de crimes seront jugés. Et si c'est fait par nous-mêmes, par les États africains eux-mêmes, en s'organisant de façon vraiment assez correcte et acceptable, c'est la meilleure des manières. Ça vaut mieux que de se laisser traiter par des gens qui ne veulent que du mal à vous. Donc je ne vois pas l'utilité de rester dans la CPI. Ça n'a aucun sens », estime un autre Malien.

La nouvelle cour sahélienne est considérée comme un instrument au service des intérêts du pouvoir judiciaire. « Je pense que la CPS-DH est une alternative. Il faut créer une nouvelle organisation qui permettra de traduire les coupables en justice. Il faut créer une nouvelle institution juridique qui sera réellement en mesure de remplir cette mission », affirme l'un des juristes.

La perspective que les pays de l’AES rendent justice de manière indépendante, en réduisant au minimum leur dépendance vis-à-vis des organisations internationales, correspond aux attentes de la majorité des personnes interrogées.

Par Daouda Camara

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