« CIKELA JIGI »: Le bras armé de la filière
Dans le souci de soutenir le secteur, une coopérative de producteur a vu le jour en 1994. « Cikela Jigi », a été mise sur place par Iscos/UNTM...
(envoyé spécial)
Les paysans ont leur destin en main
On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Les paysans de la filière pomme de terre de Sikasso se sont approprié cet adage. Ils ont compris depuis 1995 qu’il vaut mieux se regrouper pour défendre ses propres intérêts. Ainsi est née l’Association des producteurs de pomme de terre de Sikasso (APPS) présidée par Lassina Koné, un sexagénaire.
Lassana Koné estime que la pomme de terre est cultivée dans leur terroir depuis plus de 60 à 70 ans. Mais jamais, explique-t-il, de mémoire de paysan, il n’y avait eu auparavant une association ou regroupement organisé pour défendre leurs intérêts. Il affirme que la création de l’APPS a été d’une grande utilité pour la simple raison qu’elle a permis de faire rayonner la culture de pomme de terre qui peut être classée parmi les produits d’exportation avec des revenus sûrs pour notre pays.
Au départ, l’APPS regroupait 77 villages. Aujourd’hui, elle en compte une centaine. Une augmentation du nombre de ses adhérents qui témoigne du dynamisme de la filière, justifie M. Koné.
Le financement de la culture de la pomme de terre a commencé à ses débuts avec une ligne de crédit de la Banque nationale de développement agricole (BNDA). Celle-ci empruntait de l’argent à la « Sikassoise », un privé en vue d’importer des semences et des engrais destinés aux exploitations familiales.
L’idylle entre la « Sikassoise » et les paysans n’a duré que quelques saisons de pluie. Le monopole de fait détenu par cette société influait négativement sur les prix des intrants et des semences. Les caisses de semences de 25 kg à 30 kg se vendaient entre 20 000 et 25 000 F CFA.
A. D.
|
Iscos : l’artisan de la filière pomme de terre
ISCOS est l’instrument de coopération de la Confédération syndicale italienne (CISL) en vue d’aider les centrales amies des pays en développement. C’est ainsi que l’ONG Iscos présente dans la plupart des pays au sud du Sahara et en Amérique Latine est arrivée au Mali en 1989 et travaille en partenariat avec l’UNTM dans le cadre de l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs.
Basée à Sikasso depuis son implantation dans notre pays, Iscos exécute le programme d’amélioration des revenus des exploitations familiales agricoles par la promotion de la filière pomme de terre. Selon son coordinateur Baba Moulaye Haïdara, le programme a pour partenaires : APPS, Amatevi, « Cikela Jigi » et « Mali Yiriden ». Pour M. Haïdara, le meilleur moyen de freiner l’exode rural est de valoriser la production faite par les paysans en leur trouvant des sources de financement et surtout des points d’écoulement de leurs produits.
Le programme a un soutien financier de l’Union européenne à hauteur de 75 %. Les 25 % restants sont à la charge d’Iscos.
A. D.
|
Quelle est votre réaction ?






