Gouvernance au Mali : Une population menacée par la famine

Bamako avec ses trois (03) millions d’habitants est composée de plus de 90% de ruraux. La densité est extrêmement variable, passant de quatre-vingt-dix (90) habitants dans le delta central nigérien, à moins de cinq (05) habitants dans le nord du pays.

8 Jan 2025 - 09:41
8 Sep 2025 - 09:51
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Gouvernance au Mali : Une population menacée par la famine

Plus de 60% des Maliens ont moins de vingt (20) ans et l’espérance de vie à la naissance était, en 1998 de quarante-huit (48) ans. La sécheresse persistante a entrainé d’importants mouvements des populations, les uns vers les villes, les autres à destination de l’étranger.

La principale ville est la capitale Bamako avec environ trois (03) millions d’âmes, Centre commercial actif, poumon économique, plus de 2 000 marchés journaliers, animés par les ruraux. La capitale s’est bien développée et s’étend sur plus de 60 km d’ouest en est et du nord au sud. Actuellement le manque de logements disponibles se fait sentir cruellement. Du coup des quartiers spontanés ont poussé partout.

Des menaces planent sur ce vaste, ancien grenier de l’Afrique de l’Ouest

La Mali compte un district, vingt (20) régions, cent cinquante-six (156) cercles, quatre cent soixante-six (466) arrondissements, huit cent dix-neuf (819) communes et 12 712 villages et trente-huit (38) villes. Quatre (04) menaces planent sur ce vaste, ancien grenier de l’Afrique de l’Ouest: un islam radical, favoritisme ethnique, une insécurité permanente et la famine pour une population estimée à 23 millions d’habitants.

La zone soudanaise qui représente près de la moitié de la superficie totale du Mali est le pays des cultures par excellence, les mils, sorgho sont à la base de l’alimentation et le riz qui prend une place de plus en plus importante et cultivé particulièrement dans le delta central nigérien entre Ségou et Tombouctou.

Importé en grande quantité pour la consommation des Maliens. Viennent ensuite le fonio, le manioc, le maïs, les pois souterrains, diverses variétés de haricot, le blé le long du fleuve Niger de Niafounké à Ansongo et au lac Faguibine.

Pommes de terre, légumes sont cultivées autour des grandes villes et des vergers se créent partout. On entend très souvent dire par nos experts en statistique que le Mali est un pays à vocation agro-pastorale. Mais il y a un hic derrière cette belle phrase. Bien que l’agriculture occupe une place primordiale dans la vie de la Nation, la part des cultures destinées à une valorisation industrielle est très faible, tant par la superficie qui leur est consacrée que par la masse des revenus qu’elles dégagent.

Notre agriculture s’exerce dans des conditions naturelles difficiles. On apprend toujours auprès des experts que le secteur agricole du Mali occupe 80% de la population et contribue pour 36% au Produit intérieur brut (PIB) contre 22% et 42% respectivement aux secteurs secondaire et tertiaire.

«Grenier potentiel du Sahel»; l’Office du Niger, depuis sa création présente un potentiel irrigable d’environ 1,5 million de terres avec un objectif d’aménagement de 960 000 hectares en cinquante (50) ans. De nos jours, après quatre-vingt-douze (92) ans d’existence, l’Office du Niger ne dispose que de 82 000 hectares en terme de superficies aménagées et exploitées, soit environ un douzième de l’objectif initial.

Les experts reviennent en force avec la Loi d’orientation agricole (LOA) comme boussole pour les paysans. La LOA avait pour objectif de transformer radicalement les conditions de vie et de production dans le secteur agricole à partir d’une loi.

 Conditions précaires du paysan malien

Les techniques de l’agriculture vivrière sont vétustes. Faute d’engrais l’agriculture vivrière est au ralenti, la reconstitution des sols est basée sur une longue période de jachère dont la durée tend à diminuer aujourd’hui par suite de la pression démographique. On estime que les superficies en jachère sont cinq à six fois supérieures à celles des terres cultivées (les terres des fermes d’État de M’Pessoba, Samanko et Samé, ont subi la spéculation foncière). À la fin de la saison sèche, le paysan procède au défrichement de nouvelles parcelles. Les labours à la houe sont fréquemment réalisés collectivement par le groupe villageois.

Les semailles suivent immédiatement la première pluie; plusieurs sarclages sont nécessaires pour assurer une bonne récolte. Tous ces travaux doivent être accomplis en un temps très court correspondant à la saison des pluies qui se contracte du sud au nord: cinq (05) mois dans la région de Sikasso, trois (03) mois dans la région de Mopti, et deux (02) mois dans les régions de Tombouctou et Gao.

Actuellement nous assistons à une baisse de la pluviométrie et une mauvaise répartition des pluies. Or beaucoup de villages ne disposent pas de cuvettes naturelles pour accumuler les eaux de ruissellement lors de la saison de pluies (sauf à l’Office du Niger). Cette dépendance de l’agriculture par rapport aux conditions climatiques et météorologiques n’autorise aucune planification et explique les catastrophes alimentaires des années de sécheresse durant lesquelles deux (02) voire trois (03) semis sont réalisés avant qu’une pluie tombe pour sa germination.

La famine et l’insécurité alimentaire

La géopolitique des catastrophes humaines peut-être illustrée par la famine. Les causes sont les effets des conflits, la mauvaise gestion, la concentration démographique et l’instrumentalisation de l’aide alimentaire. La moitié des crises alimentaires est due aux conflits civils, aux déplacés et réfugiés. Les statistiques sur la ville de Bamako sont souvent erronées mais le constat est là.

Beaucoup de déplacés des conflits, les exodes ruraux. Comment nourrir toutes ces personnes face à une pauvreté indicible ? La froide inhumanité des peuples en proie extermine des nations entières.

Il revient à l’État de donner à manger à son peuple qui a faim. La nourriture n’est plus disponible dans beaucoup de familles pour raison de pauvreté. Rares sont les Maliens qui mangent les trois (03) repas par jour.

Safounè KOUMBA

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