SCANDALE FAUSSES IMMATRICULATIONS : Le DG de la Douane entendu
Au niveau de la sous-direction des enquêtes douanières, le contrôle des véhicules faussement immatriculés se poursuit sans tambours ni trompette. Avec lui, l’investigation judiciaire, elle, conduite au niveau du pole économique, ne se relâche pas non plus...
De bonnes sources, on apprend que de hauts responsables de la douane, depuis plusieurs jours, font la navette aux abords du pôle économique. Histoire, dit-on, d’être entendus par les investigateurs judiciaires sur l’épineux dossier des fausses immatriculations qui défraie la chronique de l’actualité brûlante, ces derniers temps. L’interpellation de ces responsables de la douane, provenant de divers services techniques et de la direction générale, entendus à titre de renseignements, comme cela nous a été confirmé par une source proche du dossier, intervient dans ce dossier judiciaire à cause des rebondissements que connaît ladite affaire.
La sous-direction des enquêtes douanières est sur les traces de ce scandale de fausses immatriculations, depuis plusieurs semaines, avec la détermination de mettre le grappin sur le réseau de faussaires, opérant dans divers services techniques à partir de faux documents. Les premiers éléments de l’enquête, en cours, ont dénombré, nous a-t-on précisé de sources crédibles, près de 300 cas de fausses immatriculations qui ont été effectuées sur la base de faux documents pour le seul exercice de 2006. Le nombre pourrait être plus important, selon les enquêteurs, pour les années précédentes, notamment 2005 et 2004. D’où la sensibilité du dossier.
Dès le début de cette procédure douanière, le chef de la Division recherche et interventions, au niveau des enquêtes douanières, Abdel Karim KONATE, que nous avons approché pour les besoins de recoupements, avait particulièrement insisté sur la responsabilité de la douane de mettre la lumière sur ce dossier sensible dont les contours juridiques comme financiers prenaient alors de l’ampleur, vu le nombre impressionnant des cas de faux décelés. A cette occasion, le responsable de la division recherche et interventions, prudent et discret sur le fond du dossier, avait laissé entendre qu’il ne lui revenait pas d’incriminer quelque responsable que ce soit au niveau des services techniques concernés.
L’évolution judiciaire de ce dossier a donné raison à ce responsable de la division de recherche douanière, qui s’était gardé d’enfoncer le clou dans l’accusation au motif qu’il ne lui appartenait pas de jeter le discrédit sur qui que ce soit d’autant que, dit-il à l’époque, que les responsabilités pourront être situées à la fin des investigations judiciaires, entamées au niveau du pole économique. En fait, de plus en plus, la procédure judiciaire liée à la fausse immatriculation apporte de nouveaux rebondissements avec l’arrestation de certains agents subalternes au niveau du bureau de la douane incriminé.
De la même manière, côté transitaires, le dossier judiciaire bouge également avec un coup de théâtre inédit qui en dit long sur la sensibilité de ce dossier. En fait, il y a du nouveau dans l’entourage des entreprises de transit dont certaines ont introduit une procédure judiciaire à l’encontre de l’administration douanière. Et pour cause : certaines de ces entreprises de transit, et non des moindres, viennent de saisir le procureur en charge du dossier en exprimant purement et simplement leur surprise face à une procédure judiciaire intentée en leurs noms. Dans le milieu de ces entreprises concernées, il n’en est rien. Autant dire que les supposés plaignants se sont désolidarisés d’une procédure, malencontreusement et inopportunément introduites en leurs noms.
Dans tous les cas, à la sous-direction des enquêtes, le contrôle et l’immobilisation des véhicules frauduleusement dédouanés continuent sans encombres : en réalité, sur les 263 cas de faux qui ont été décelés pour l’année en cours sur lesquels, selon des sources crédibles, précisément 110 cas ont été saisis. Dans le lot de ces voitures saisies, selon toujours les mêmes sources, une bonne cinquantaine d’entre elles ont été régularisées avec paiement de droits y afférents. Avec la même détermination des agents enquêteurs de la douane, une seconde liste de voitures irrégulièrement immatriculées est attendue pour l’année 2005. C’est donc avec mérite que les enquêtes douanières se sont poursuivies pour aboutir à des résultats probants sur ce dossier qui a éclaté, il y a environ six mois, à la suite d’une information livrée dans ce sens. Depuis, les investigations menées sur des cas de faux décelés, au niveau de nombreux services compétents (notamment la douane, la direction des transports et les impôts) ont permis à la sous-direction de la douane, avec performance et détermination, de cerner l’ampleur du ténébreux dossier lié aux fasses immatriculations dont les contours judicaires seront bientôt élucidés par le pôle économique. Une nouvelle paire de manches au cœur de ce scandale de trop !
Par Sékouba SAMAKE
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