Affaire Mme Konté / député Mamadou H. G. Diaby:13 personnes visées par deux plaintes de Mme le Maire
C’est au cours d’une conférence de presse, le 18 avril 2011, que Mme Konté Fatoumata Doumbia, Maire de la Commune I du District de Bamako, nous a livré l’information. Ce sont deux plaintes différentes qu’elle a déposées contre le député Mamadou Hawa Gassama Diaby, l’une le visant intuitu personae, pour «incitation à la violence et agression verbale» et l’autre le citant à comparaître avec douze autres personnes, ses présumés complices et co-auteurs avec lui, selon Mme le Maire, d’une «tentative d’homicide volontaire avec préméditation contre sa personne; d’un incendie criminel et de destruction de biens». Nul ne peut dire aujourd’hui si les procès consécutifs à ces dépôts de plainte auront lieu prochainement, car, selon l'article 69 de la Constitution du Mali «les députés bénéficient de l'immunité parlementaire», ce qui signifie «qu'aucun membre de l'Assemblée nationale ne peut être poursuivi, recherché, arrêté, détenu ou jugé du fait des opinions ou votes émis par lui dans l'exercice de ses fonctions» et «qu'aucun membre de l'Assemblée nationale ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu'avec l'autorisation de l'Assemblée nationale, sauf en cas de flagrant délit». En d’autres termes, le député Mamadou Hawa Gassama Diaby ne saurait être entendu, sauf si le Bureau de l’Assemblée soumet au vote de ses collègues une demande de levée d’immunité, à la demande expresse d’une autorité judiciaire.
De même, aucun membre de l'Assemblée nationale ne peut, hors sessions, être arrêté qu'avec l'autorisation du bureau de l'Assemblée nationale «sauf en cas de flagrant délit, de poursuites autorisées ou de condamnation définitive. La détention ou la condamnation d'un membre de l'Assemblée nationale est suspendue si l'Assemblée nationale le requiert». C’est dire que la balle est dans le camp des Honorables. A moins que, dans un sursaut d’honnêteté qui serait le bienvenu, le député Diaby ne demande lui-même à ses camarades de l’Assemblée de lever son immunité, afin qu’il puisse «laver son honneur» en se soumettant volontairement aux questions et aux décisions des juges, ce que l’on a vu faire sous d’autres cieux. Mais, en l’état, et au vu des nombreuses affaires pendantes qui concernent «le député étrangleur» (dont l’une nous importe au premier chef), on peut douter que l’idée d’un tel sursaut d’orgueil l’effleure un jour Mme Konté a tenu à mettre les points sur les i par rapport aux auteurs de l’agression physique dont elle a été victime, en compagnie des notabilités du 3ème âge que sont Mamadou Niaré, Coordinateur des chefs de quartier de la Commune I et le Chef de quartier de Diélibougou, qui furent obligés, avec l’édile, d’être exfiltrés de leur refuge par une fenêtre, après l’arrivée de renforts policiers. «ce ne sont pas les élèves qui ont attenté à ma vie, trop occupés qu’ils étaient à en découdre avec les policiers. Ce sont des bandits qui nous ont agressés et nous en avons identifié plusieurs. Ils font d’ailleurs l’objet d’une de nos plaintes». Soutenue par tout le Conseil communal et par les tutelles de la Mairie et du Gouvernorat du District, Mme Konté n’en démord pas: «cette histoire n’est pas une affaire de décharge. Diaby a suscité la création de deux associations en moins de deux mois dans la commune, l’une regroupant de futur déguerpis sur le tracé de la nouvelle route de Safo, dont lui-même. Mamadou Hawa Gassama Diaby est un danger public, qui est armé, a armé son gardien et manipule les jeunes en les soudoyant. Il s’est vanté d’être capable de créer le contexte tunisien en Commune I. A quelles fins?» a martelé Mme le Maire, avant de souligner, concernant le dépôt d’ordures à l’origine de toutes ces échauffourées, «il n’existe pas de solution alternative à la date d’aujourd’hui, puisque le dépôt final de Noumoubougou n’est toujours pas opérationnel. J’ai déjà lancé un SOS sur ce sujet en 2008. Il faut aussi rappeler que ce sont les ordures de plusieurs communes de la rive gauche du fleuve qui atterrissent ici, conformément au Schéma directeur d’assainissement du District». Nous reparlerons de ce schéma et de la problématique du traitement des déchets solides à Bamako dans une parution ultérieure.
Ramata Diaouré
Erratum
Dans notre article: «Teberemt (Commune de Gossi), Vives tensions entre Arabes et Touaregs», nous écrivions «… la minorité arabe qui s’y trouve, avec à sa tête un certain Mohamed Ag Mahmoud, aurait juré de s’emparer d’une fourche au bord du puits principal, de gré ou de force». Il fallait plutôt lire que la minorité arabe a comme meneur un certain Ouba Aly. Nous nous excusons auprès de nos lecteurs pour cette confusion de noms.
La Rédaction
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