Mali : l'armée renforce ses positions près de la ligne de démarcation

9 Jan 2013 - 09:29
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Le face-à-face entre les islamistes et l'armée malienne au nord de Mopti se poursuit. Depuis le week-end dernier, les jihadistes d'Ansar Dine, d'Aqmi et du Mujao se sont rassemblés au sud des régions de Tombouctou et Gao, à la limite symbolique du nord et du sud du pays. L'armée malienne a renforcé ses positions à Kona et Diabaly pour parer une possible avancée des islamistes. Le pouvoir de Bamako assure contrôler la situation mais la communauté internationale fait part de son inquiétude. Hier soir, islamistes et armée malienne tenaient toujours leur position, au nord de Mopti à une cinquante de kilomètres de distance. La journée de mardi a été calme. L'armée malienne a reçu de nouveaux renforts notamment à Kona, à la limite d'une ligne rouge délimitant le nord et le sud du pays. Pour le ministre de la Défense, le général Camara, les militaires maliens tiennent bon leur position et maîtrisent la situation : « Il n’y a pas eu d’accrochages dans le secteur. Nos éléments n’ont subi donc aucun dommage…Ils tiennent tellement bien leur position. Et si les groupes armés s’avisaient à continuer, ils se retrouveront sur nos positions » Cette nouvelle situation de face-à-face tendu entre les moudjahidines d'Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique, d'Ansar Dine et du Mujao, Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest, et l'armée malienne inquiète à Bamako mais aussi à l'étranger. La France se dit préoccupée et appelle les groupes islamistes armés à cesser leurs mouvements vers le sud du Mali. Paris s'inquiète du revirement d'Ansar Dine qui a décidé de renoncer à la cessation des hostilités. Pour autant du côté de la médiation burkinabè, on se veut rassurant : « la situation ne compromet pas la poursuite des discussions », selon Djibril Bassolé qui confirme que Bamako tout comme le MNLA et Ansar Dine n'ont pas remis en cause les négociations à Ouagadougou. Et à Dakar où elle était en visite depuis hier, la secrétaire générale adjointe de l'ONU et directrice exécutive d'ONU Femmes, Michelle Bachelet, s'est déclarée « très préoccupée par la situation des femmes» dans le nord du Mali, où elles « sont victimes de violences sexuelles, de même que les enfants ».
Michelle Bachelet
Secrétaire générale-adjointe de l'ONU
Les femmes ont un rôle important à jouer dans la construction de la paix.
Les discussions prévues demain jeudi ont cependant été reportées d'une dizaine de jours à la demande des parties qui souhaitent plus de temps pour se préparer. Réaction des partis politiques La situation tendue vers la ligne de démarcation entre l'armée malienne et les jihadistes est également commentée par les partis politiques. Exemple, le Congrès d'initiative démocratique (CNID), qui a rencontré mardi la presse à Bamako. Le CNID est un parti politique malien qu’on compte parmi « les ni-ni », c’est-à-dire ni pro-junte ni anti-junte. Et pour cette formation, la crise malienne est un sujet de préoccupation. Dans le nord du Mali, explique devant la presse, Maître Mountaga Tall, président du CNID, « il n’y a pas de jihadistes fréquentables, ils sont tous faits du même métal, l’extrémisme religieux ». C’est pourquoi l’avocat malien martèle : « nous ne devons pas attendre la communauté internationale. Notre armée doit prendre les devants », et d’ajouter : « Nous soutenons actuellement les actions que l’armée malienne mène vers la ligne de démarcation ». En clair pour le CNID, il est impossible d’attendre encore des mois avant une intervention militaire. Et pour reconquérir le Nord effectivement, le Parti du Soleil Levant demande qu’au sud du pays, les forces vives de la nation et les acteurs du conflit se réconcilient. Réconciliation nécessaire entre militaires notamment les bérets-verts et bérets-rouges, entre religieux et hommes politiques souligne, le président du CNID. Par RFI

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