Si sa rupture avec la coalition au pouvoir n’est pas totalement consommée, ses deux interventions-fleuves sont d’une rare virulence. Et c’est de son bastion de Ferkessédougo que Guillaume Soro a choisi pour régler ses comptes. «
Si l’on pense que l’on va me faire du chantage avec un poste, on se trompe », a martelé le président de l’Assemblée nationale le 2 janvier lors de l’investiture du nouveau maire de la localité.
Une réponse à ceux qui, au sein de son parti le RDR, le pressent de quitter son perchoir s’il ne prend pas position en faveur du projet de parti unifié. La veille, face à un parterre de chefs traditionnels, Guillaume Soro était revenu sur les critiques à la suite de sa rencontre le 17 décembre avec
Henri Konan Bédié le président du PDCI. «
Je vais aller saluer Bédié matin, midi et soir si je le veux. Je ne suis pas la propriété de quelqu’un », a-t-il lancé.
Ce n’est pas la première fois que Guillaume Soro émet des réserves à l’encontre du projet de parti unifié qu’il juge peu inclusif. Dans ses interventions le président de l’Assemblée nationale se pose à plusieurs reprises comme un maillon essentiel qui a permis à Alassane Ouattara d’arriver au pouvoir en 2010.
Pour l’analyste ivoirien Arthur Banga, par ces propos, «
Guillaume Soro s’affirme de plus en plus comme un potentiel présidentiable en 2020 en reléguant au second plan ses possibles concurrents ». Avec en filigrane le message : «
Si le RDR ne lui fait pas une place, il n’y a pas de raison pour lui de ne pas s’allier avec le PDCI ».