Entre Nous : Quand elles le veulent, elles peuvent

Selon un article publié sur le site internet officiel des Forces armées maliennes, le Groupement tactique d’intervention « Tama » de la Garde nationale du Mali a mené, du 21 au 23 juillet 2025, des actions dans le cadre de l’opération « Djoliba Saniya ».

28 Juillet 2025 - 18:34
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Entre Nous : Quand elles le veulent, elles peuvent

 L’objectif de cette opération, rapporte-t-il, «est d’assainir le lit du fleuve Djoliba ainsi que la protection des espèces aquatiques à travers la lutte contre l’extraction illégale d’Or ».  Les localités concernées par cette opération sont : Bancoumana, Hamdallaye, Kangaba, Balanza et Danga.

Le Commandant Michel Koné, Commandant du Groupement Tactique d’intervention « Tama » dresse le bilan de trois jours d’opérations, à savoir : la destruction de 206 dragues et 06 gros moulins appartenant à des étrangers et des Maliens. Le Commandant Michel Koné est sans équivoque : « nous avons reçu comme mission de la part de l’Etat-major Général des Armées, de déguerpir toutes les dragues et autres moyens d’orpaillage illégaux dans le fleuve Djoliba ».

Il a fallu que plusieurs quartiers de la capitale soient menacés d’une pénurie d’eau pour que les plus hautes autorités maliennes sortent la grosse artillerie, pour chasser les dragues qui ont envahi le fleuve Niger. Ces derniers temps, les services de la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep) déployaient énormément d’efforts et de moyens, pour traiter l’eau souillée par les activités illégales sur le fleuve. Quand les plus hautes autorités veulent, elles peuvent ! Alors, que cache une telle incurie face à des activités si périlleuses pour les populations, de surcroît dans un contexte où l’Etat a, maintes fois, démontré qu’il peut imposer sa volonté?

Si l’opération Djoliba Saniya est à saluer, il faut déplorer et dénoncer avec la plus grande fermeté d’autres prédations de l’environnement sous le couvert de l’orpaillage avec le concours de forces de sécurité. À Kéniéba, Bougouni et Yanfolila, des activistes et d’organisations de la société civile alertent régulièrement sur ces viles pratiques. De plus en plus les populations, notamment les jeunes, se mobilisent pour empêcher l’exploitation illégale des ressources minérales. Or, on le sait, la colère légitime des populations peut créer les conditions propices à l’expansion des « groupes armés djihadistes ». Car ceux-ci ont souvent profité des colères des habitants de certaines localités, dont les cris n’atteignent pas le cœur des autorités, pour avoir leur sympathie.

Le mercredi 23 juillet 2025, des installations appartenant à des étrangers ont été incendiées par les « combattants djihadistes » dans les zones de Diban, Borobla et Méridiana. À Naréna, les combattants du Jnim ont incendié les équipements d’opérateurs chinois qui exploitaient le champ d’un autochtone. Des vidéos  dénonçant la spoliation du patrimoine familial subie par ce dernier avaient fait le tour des réseaux sociaux.

Par de telles actions « les groupes armés djihadistes » envoient   des messages à ces populations désabusées qui pourraient les prendre pour des « justiciers ».

A méditer.

Par Chiaka Doumbia

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