Désolé, vraiment désolé. La Guerre mondiale est bien lancée
Les slogans et annonces affichant une guerre de 12 jours, un arrêt des hostilités, des trêves prévues, des accords remis en route et autres ne peuvent leurrer que ceux qui le veulent bien.

D’abord qu’est ce qui fait ou pas une guerre mondiale ?
Quand la Grande-Bretagne et l’Argentine se disputent les Malouines ou Falkland, quand la France se bat au Mali, si l’Espagne réclamait son territoire à Gibraltar… tout cela, en aucun cas ne sont des combats existentiels. Quand Israël bombarde la Syrie, le Liban, le Yémen, Gaza, ce n’est pas existentiel pour Israël. Ni pour ces pays qui savent devoir endurer ces démonstrations de force et subir… C’est de la politique essentiellement. Les guerres mondiales ne le sont que quand l’existence d’un État, d’une nation est en péril certain. Israël ne l’a jamais été dans les dernières décennies ; les USA non plus et depuis leur origine. Mais aujourd’hui beaucoup de pays semblent penser qu’il n’y a d’autres solutions que la guerre pour pérenniser leur maintien.
Pour cela certaines conditions doivent préexister :
D’abord une propagande, des médias parfaitement faibles et relayant des narratifs aberrants mais qui marquent l’opinion, la contrôle et l’amène à considérer comme inévitable un conflit, limité, dur mais certain. Depuis quand les États-Unis protègent l’Europe ? De quoi exactement ? Qui croit vraiment que l’OTAN, l’Union européenne a œuvré en quoi que ce soit à la sécurité des nations européennes ? Quels intérêts sont réellement défendus par ces discours insensés ? Nous sommes gâtés en France avec une Presse totalement dévitalisée et un environnement de censure plus ou moins douce, de pressions juridiques, financières, sociales extrêmement fonctionnel.
Ensuite, une classe de dirigeants médiocre, forcément médiocre. Guère besoin d’épiloguer sur ce sujet, ouvrir les yeux et les oreilles suffit… Le vrai pouvoir existe certainement et il sert ces mêmes intérêts qui ne s’offusqueraient pas de conflits et guerres permanentes, imbus d’eux-mêmes et certains que l’avenir ne pourra les impacter négativement.
Découlant de ça, une perte de confiance totale dans la parole, les déclarations, les accords et autres usages ordinaires de la vie en commun, de peuples comme de pays, et qui finit par donner un sentiment de rejet de toute solution de bon sens. En effet quand on voit la trahison des accords concernant l’élargissement de l’Otan vers l’est, les révolutions de couleurs incessantes, l’accord de Vienne sur le nucléaire Iranien (JCPoA) déchiré, Minsk 1 et 2, instrument tactique sans réalité, le systémique non-respect des accords signés par Israël, d’Oslo aux cessez-le-feu, la duplicité permanente et évidente bien que masquée en occident par des médias obligés, quel avenir nous préparons nous ?
Enfin la Guerre mondiale naît de la certitude que l’existence du pays, son peuple et sa façon de vivre sont en péril mortel.
Un des buts de l’Empire US est de contrôler les ressources qui lui assurent sa domination. Donc les territoires riches et peu densément peuplés sont des cibles nécessaires pour son maintien, en Empire. Le Groenland, le Canada sont de bons projets mais peu faciles à vendre vu que ce ne sont pas des ennemis mortels. Peut-être verrons-nous des campagnes médiatiques affirmant libérer de l’ogre Danois les populations asservies du Groenland, ou l’Amérique voler au secours de la démocratie au Canada ? La Russie est un bien plus gros morceau, mais de choix. L’écroulement de son système soviétique en 1991 a ranimé toutes les espérances de succès. Et en effet pendant 10 ans la méthode usuelle a bien fonctionné. Entrisme, achat des politiciens, prise de contrôle des moteurs de l’économie via des oligarques heureux de s’enrichir sans égard pour le bien commun, puis par le capital international (de facto anglo-saxon, qui ne l’est plus vraiment…). L’arrivée d’un homme d’État surprenant, Vladimir Poutine, a réveillé la résistance de la Russie. La litanie de trahisons dans les relations avec l’occident a interrompu l’espoir d’un développement harmonieux entre les pays avec le minimum d’arrières pensées. Aussi la Russie s’est longuement préparée à ne pas subir, voire faire respecter ses lignes rouges. Quand l’intransigeance occidentale a entraîné le coup de force en Ukraine avec l’envoi de 130 000 soldats russes, les prémisses d’une Guerre Mondiale s’ouvraient. Très vite, l’Occident a montré ne pas vouloir reculer dans ses projets et donc la menace d’une destruction de la Russie restait au menu. C’est à dire le chaos économique, l’instabilité et la mise en place d’un régime soumis aux intérêts États-uniens aboutissant à une vassalisation douce, comme on assiste d’ailleurs ici en France et dans d’autres pays européens. Les sanctions inouïes et jamais vues dans l’Histoire, la résistance acharnée des Ukrainiens lancés comme des soldats de plomb dans un grand jeu qui ne leur apporte que ruine et désolation, le matraquage de dénigrement des Russes, de la Russie…de tout ce qui peut être russe indifféremment de Pouchkine aux coureurs cyclistes, c’était joué. Erreur ! Rien ne se passe comme prévu et montre aux autres pays du Monde (j’oserais dire Libre, libre de l’impérialisme américain à défaut d’autre chose) que soumettre sa souveraineté ou être détruit ne sont pas les seules issues. En cela la guerre de la Russie ouvre sur la Guerre mondiale. Tous les pays offusqués du comportement américain ne sont pas vocaux loin de là mais l’acceptation de la politique humiliante et hégémonique des USA est très faible. Et de peur de subir les mêmes manœuvres, beaucoup de pays s’associent à cette résistance. D’où le phénomène de blocs : L’OTAN contre les BRICS, l’Ouest contre le Sud global, Les puissances européennes versus les anciens colonisés, etc. Et voilà, c’est devenu Mondial !
Acte 2 : Israël a pour habitude de terroriser son entourage. Mais bombarder des cours d’école ne génère pas de grandes répliques et les Israéliens peuvent dormir tranquilles. Cours d’école que sont ces palestiniens parqués, dirigés et policés, à Gaza comme en Cisjordanie, préau que le Liban et la Syrie, et cette violence persistante rappelle que l’on ne se frotte jamais impunément à l’État Hébreu. Totalement couvert et blanchi par les médias occidentaux et les gouvernements des pays vassalisés, toute l’Europe au moins mais pas que…, Israël gagne du temps. Détruire toute idée d’un pouvoir libre et souverain dans sa sphère immédiate est une politique. Est-ce la meilleure pour pérenniser un état d’immigrés d’Europe et des USA dans une terre peuplée de populations logiquement ancrées dans leurs territoires ? La peur d’être détruit est un incitatif fort à la soumission mais difficile à faire perdurer. Et la sphère d’Israël semble sans limite. Aujourd’hui les pays limitrophes, les pays occidentaux via le contrôle des narratifs et des explications (qui se résument assez vite en antisémitisme, survie des juifs, shoah permanente et droits des israéliens à à peu près tout…), demain la planète… La masse des juifs restés en Europe et pays anglo-saxons est essentialisée comme sioniste, quel que soit son degré de sympathie et de soutien réel à cet État voyou plein de talents, de culture et d’intelligence. Le passé a hélas montré que l’horreur ne naît pas que des populations au front bas, mais bien des circonstances.
Israël maintenant attaque l’Iran. Mais là on agresse une caserne, plus une école. La réaction va forcément être forte malgré l’épée de Damoclès que représente la possession de l’engin ultime d’anéantissement qu’est la bombe nucléaire aux mains d’un État qui ne lésine pas pour prouver que rien ne l’arrête. Rien ! L’Iran sait que tant qu’elle n’aura pas abdiqué sa souveraineté à l’ordre mondial imposé par les USA, la guerre ne finira pas. Les autres pays savent que même la soumission ne suffit parfois pas. L’Arabie saoudite qui n’a pas de peuple vraiment pour défendre une indépendance, a accepté l’alignement sur les intérêts occidentaux et d’Israël, mais elle est en risque. Le Pakistan se sait dans la ligne de mire d’Israël qui ne tolérera pas qu’elle conserve un rang de Nation nucléaire, imprévisible d’autant que musulmane. Mais la réponse de l’Iran rappelle à tous qu’Israël est un tout petit territoire avec ses faiblesses inhérentes, pas de position de recul, forte densité des populations et concentration des moyens de fonctionnement, armée limitée… Et le contrôle serré de ses bailleurs de fond devient visiblement insupportable dans une période de paupérisation des nations européennes. L’évolution moderne des armements, l’ouverture des pays changent aussi la donne. Personne ne peut s’imaginer intouchable chez lui. On attaque des bases en Sibérie. Pourquoi pas en Californie ou en Arkansas, pourquoi pas dans le Vaucluse ou le Lincolnshire ? Si la survie de l’Iran implique la guerre totale, elle la fera et il semble que c’est le cas. La route vers l’élargissement à d’autres pays du conflit semble dégagée. Qui ne souhaite pas que s’arrête ce jeu d’injonctions permanentes, de menaces d’assassinat des dirigeants, de réduction à l’âge de pierre négligemment invoquées ? Israël va maintenant connaître le risque existentiel réel face à une union de pays, fatigués de cette violence permanente imposée, du manque de confiance dans sa volonté d’une solution durable, juste et équilibrée et surtout d’une certitude d’être hors de l’humanité ordinaire et donc non tenue par quelque loi ou règle humaines ou morales que ce soient ! La dissémination de son pouvoir est telle et si efficiente, qu’Israël a perdu la raison. En outre, elle ne peut pas laisser l’Iran s’en sortir sans une destruction frappante aux yeux du monde. Si la peur d’Israël disparaît, ce sera la curée et la fin d’Israël. Donc Israël reprendra forcément les hostilités, forcément. L’Iran sera attaquée. Ce n’est qu’une histoire de temps et de préparation. Mais l’Iran le sait. Avec le soutien évident des pays qui savent que maintenant est l’heure de terminer cette phase de démence ouverte avec le 11 septembre 2001 aux USA, elle cherchera à stopper Israël, pour de bon. La collaboration étatique institutionnelle, bien peu populaire, des pays occidentaux déterminera le niveau de cette Guerre mondiale. Pour certains dirigeants d’Israël et soutiens communautaires partout, la destruction, l’apocalypse reste une bonne solution… pour des raisons mystico-messianistes. Au secours ! (à croire que certains suivent un raisonnement fou, liant l’extrême et historique prospérité ces 80 dernières années de la communauté juive … qui serait le fruit du massacre des juifs en Europe sous l’entreprise criminelle des nazis !)
La classe active au pouvoir qui rêve de cet ordre mondial sous la houlette des forces capitalistes (tel qu’il est aujourd’hui, c’est à dire dévoyé, captateur et suicidaire, dans les mains de peu pour le profit de quelques-uns et avec l’avenir radieux d’inégalités de plus en plus violemment perçues) est incapable de s’amender. Les Guerres mondiales sont le révélateur de ces impasses et c’est pourquoi nous sommes dedans, à l’instant même. Douze jours… si seulement.
Hélas je crains que nous ne soyons pas dans le bon camp et que les temps soient terribles pour nos populations endormies par la propagande, l’hubris et le manque de lucidité sur notre situation. Le seul chemin pour empêcher le pire serait de libérer les médias vraiment en les coupant de tout financement autre que celui des citoyens, afin de ranimer le bon sens, les valeurs humaines de base le libre arbitre et la justice.
Source: https://reseauinternational.net/
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