Discours présidentiel malgache attendu dans un climat de tension

Le président malgache Andry Rajoelina s’adressera à la Nation ce lundi à 19h, dans un contexte de fortes tensions et de mobilisation populaire à Antananarivo.

13 Octobre 2025 - 11:26
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Discours présidentiel malgache attendu dans un climat de tension
Le président malgache Andry Rajoelina

Le président de la République de Madagascar, Andry Rajoelina, prononcera ce lundi à 19h (heure locale) un discours à la Nation, a annoncé la présidence. Cette allocution très attendue intervient dans un contexte politique particulièrement tendu, marqué par l’ampleur des contestations et le ralliement d’une partie de l’armée aux revendications citoyennes.

Il s’agit de sa première prise de parole publique depuis la dégradation de la situation politique, notamment après le ralliement du Capsat (Corps d’appui à la protection des institutions) à la cause du mouvement « Génération Z Madagascar », à l’origine de vastes mobilisations à Antananarivo.

Une mobilisation populaire sans précédent

Dimanche, la contestation a pris une nouvelle ampleur avec le rassemblement d’une foule nombreuse sur la Place du 13 mai, symbole historique des luttes politiques à Madagascar. Les manifestants ont réclamé avec force le départ du président Rajoelina et des réformes institutionnelles profondes.

Portée par des mouvements citoyens et la jeunesse regroupée au sein de « Gen Z Madagascar », cette mobilisation a réuni un large spectre de la société malgache : étudiants, artistes, entrepreneurs, politiciens, membres des forces de sécurité et représentants de la diaspora. Tous se sont retrouvés autour d’un mot d’ordre commun : « un changement de cap ».

Au-delà de la dimension politique, les revendications portent sur des questions essentielles du quotidien. Les manifestants ont exigé un meilleur accès à l’eau, à l’électricité, à la santé et à l’éducation, tout en réclamant la libération de leurs camarades encore détenus à la suite des précédentes manifestations.

Une journée marquée par la présence de figures militaires et politiques

La journée de dimanche a également été marquée par un moment de recueillement observé sur la place, en présence de hauts gradés militaires dont le général Démosthène Pikulas, nouveau chef d’État major général, le général Lylison Roland de René et les responsables du Capsat, parmi lesquels le colonel Mikaël Randrianirina. Cette présence militaire aux côtés des manifestants illustre la complexité de la situation actuelle.

Plusieurs figures de l’opposition ont également pris part à ce rassemblement, notamment l’ancien président Marc Ravalomanana et l’ex-président du Sénat Rivo Rakotovao, renforçant ainsi la dimension politique de la mobilisation.

Le colonel Randrianirina précise son rôle

Dans ce contexte troublé, le colonel Mikaël Randrianirina a tenu à clarifier sa position dans un entretien accordé dimanche à Jeune Afrique et RFI. L’officier a fermement démenti détenir « le pouvoir exécutif ou le contrôle de l’armée ».
« Je ne détiens pas le pouvoir. Le contrôle de l’armée, non, je ne le détiens pas. C’est le chef d’état-major général (CEMGA) qui a le contrôle de l’armée », a-t-il déclaré, se présentant comme un simple « officier exécutant ».

Face aux accusations de tentative de coup d’État formulées par la présidence, le colonel Randrianirina a catégoriquement rejeté toute idée de putsch. « Je ne pense pas qu’il y ait eu un coup d’État. L’armée a simplement montré qu’elle existe encore et a répondu à l’appel du peuple malagasy », a-t-il affirmé.

L’officier, qui a un passé judiciaire – il a été condamné et brièvement détenu en 2024 – a expliqué avoir repris son statut d’officier actif après sa sortie de l’hôpital militaire de Soavinandriana. Soucieux de ne pas être instrumentalisé, il a assuré ne pas entretenir de contacts avec des acteurs politiques ni avec les mouvements de jeunesse mobilisés sur la place du 13 Mai.

« Pour l’instant, je suis un simple officier. Dieu seul sait la suite », a-t-il conclu, appelant à laisser le peuple malgache décider de l’avenir du pays.

Alors que les tensions restent vives dans la capitale et que la mobilisation ne faiblit pas, le discours annoncé du président Andry Rajoelina apparaît comme un moment décisif pour l’avenir du pays.

AC/Sf/APA

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