Élection présidentielle ivoirienne du 25 octobre 2025 : Alassane Dramane Ouattara, le super favori du scrutin
La campagne pour le premier tour de l’élection présidentielle ivoirienne du 25 octobre 2025 a démarré le vendredi 10 octobre et s’achèvera le 23 octobre soit 48 heures avant le scrutin.

Cette présidentielle mettra en compétition cinq candidats dont le président sortant Alassane Ouattara, candidat à sa propre succession et pour un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire. De l’ancienne première dame Simone Ehivet Gbagbo à Jean louis Billon, en passant par Ahoua Don Mello, Henriette Lagou Adjoua Jusqu’à Alassane Ouattara, au regard du poids politique du Président sortant on pourra affirmer sans risque de se tromper que le match semble gagner pour ADO. La seule fosse note de cette campagne est sans nul doute l’absence de deux grandes figures politiques ivoiriennes sur la liste, recalées par la justice, à savoir l’ancien Président de la République Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam. Quant à Guillaume Soro, absent du pays il n’a pas pu faire acte de candidature. Bien que la présence de ces grandes figures politiques était souhaitable et pouvait donner une saveur démocratique, inclusive au scrutin, mais force est de constater qu’Alassane Ouattara demeure le super favori du scrutin. Son bilan plaidant fortement en sa faveur il s’achemine vers un plébiscite pour un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire. La campagne électorale qui vient de débuter va-t-elle se dérouler sans heurts ? Quels seront les chantiers prioritaires pour Alassane Ouattara après sa réélection ?
Elu en 2010, réélu en 2015 puis en 2020, le Président sortant Alassane Ouattara brique un quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire et il sera en compétition avec quatre autres candidats dont deux femmes. Pour rappel, le Conseil Constitutionnel avait justifié la candidature d’Alassane Ouattara en 2020 par l’adoption d’une nouvelle Constitution en 2016, celle qui mettait le compteur à zéro et qui porta sur les fonts baptismaux une nouvelle République. Donc la candidature d’ADO pour un quatrième mandat n’est en réalité que celle pour un deuxième mandat au regard de la Constitution qui a été adopté en 2016. En effet, Alassane Ouattara a été élu après une crise sociopolitique profonde qui a endeuillé la Côte d’Ivoire avec au moins 3000 morts, mais malgré cette crise il a fait de la Côte d’Ivoire un pays véritablement émergent. En effet pendant les 25 ans de règne d’ADO, la Côte d’Ivoire a connu une croissance fulgurante et son économie se porte assez bien en dépit des perturbations et autres guerres comme celle qui oppose actuellement la Russie à l’Ukraine qui ont affecté l’économie mondiale. Alassane Ouattara a fait de la Côte d’Ivoire une bonne destination pour les investisseurs et a permis aux populations ivoiriennes de savoureux les prouesses économiques engrangées et de jouir du bien-être social fruit de la bonne gouvernance du pays. Les progrès de la Côte d’Ivoire durant les deux dernières décennies font des émules dans la sous-région ouest africaine et même du monde.
L’arbre ne devant pas cacher la forêt, c’est dans cette atmosphère à la fois délétère politiquement, à cause de l’élimination de deux figures politiques ivoiriennes, à savoir Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam et joyeuse économiquement au regard du bilan très satisfaisant pour de très nombreux ivoiriens, qu’a débuté la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025.
La campagne électorale qui vient de débuter va-t-elle se dérouler sans heurts ?
Voici la délicate question à laquelle nul ne pourrait répondre à ce stade et cela au regard de la tension déjà perceptible du côté de l’opposition dirigée par le PPA-CI de Laurent Gbagbo et le PDCI de Tidjane Thiam. Les militants du regroupement de l’opposition ont voulu organiser une marche pour protester contre le quatrième mandat d’Alassane Ouattara qu’ils ont jugé anticonstitutionnel et surtout contre l’élimination de leurs candidats à la course pour la présidentielle. Malgré l’interdiction de cette marche par le procureur les militants de ces deux partis ont voulu se faire entendre. Ils ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène et de matraque. Au même moment Alassane Ouattara réunissait des milliers de partisans à Daloa dans cette ville de l’ouest bastion de l’opposition, mais qui a basculé au RHDP, la coalition qui soutient la candidature d’Alassane Ouattara. Au cours de ce grand meeting qui a réuni des milliers de partisans, Alassane Ouattara a défendu son bilan qui est on ne peut plus élogieux, car touchant tous les secteurs de la vie socioéconomique de la Côte d’Ivoire avant de promettre qu’il fera plus et mieux si les ivoiriens lui renouvellent leur confiance. Quant aux autres candidats pas très visibles sur le terrain, chacun semble choisir son fief pour le lancement de sa campagne. Si les cinq candidats se sont engagés à respecter toutes les consignes données par la Commission Electorale Indépendante, du côté de l’opposition il y a véritablement une crainte que l’ordre public ne soit pas troublé. Il revient aux autorités d’utiliser les moyens légaux et surtout de la pédagogie pour qu’il n’y ait ni débordement, ni violence, encore moins perturbation du processus électoral.
Quels seront les chantiers prioritaires pour Alassane Ouattara après sa réélection ?
S’il serait difficile de nier toutes les prouesses qu’Alassane Ouattara a pu engranger tant sur le plan économique qu’en termes de réalisation des infrastructures sociales voire économiques, il semble pêcher sur le plan de la réconciliation. La fracture communautaire s’est fortement exacerbée, ce qui a eu comme conséquence la division voire une haine viscérale des unes à l’égard des autres communautés. Donc son premier grand chantier devra être la réconciliation des ivoiriens. Cette réconciliation passera par la paix des braves entre les protagonistes politiques et surtout la remise dans leurs droits de tous les leaders politiques. Il devra également accorder de l’amnistie aux exilés politiques et à tous ses opposants. Le deuxième grand chantier d’Alassane Ouattara devra être la poursuite des chantiers de construction du pays. Des infrastructures socioéconomiques en vue de réduire drastiquement la fracture sociale entre les citoyens, ont certes vu le jour, mais beaucoup restent à faire pour non seulement consolider les acquis, mais aussi se projeter dans le futur, surtout qu’ils sont encore des millions d’ivoiriens qui n’ont pas d’emplois. Le constat est souvent révoltant et le contraste saisissant. En effet, quand certains se la coulent douce d’autres meurent de faim. Le troisième grand chantier serait l’implication du Président ADO dans la résolution des crises dans la sous-région. Pour qu’il y ait plus de paix et de cohésion dans la sous-région il faut à coup sûr un médiateur et du haut de ses 83 ans, il est le mieux indiquer pour jouer le rôle de sage, comme son mentor Houphouët Boigny
En somme, sauf miracle sinon la victoire est presqu’acquise. Alors étant presque certain de gagner, ADO doit commencer à préparer sa succession pour éviter à la Côte d’Ivoire une autre crise comme celle de 2010.
Youssouf Sissoko
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