«Les services de renseignement algériens sont en opération en permanence en Libye, en Tunisie et au Mali» contre Daech

5

Dans un entretien à Sputnik, Khaled Ziari, ex-officier supérieur algérien responsable de la lutte antiterroriste, a affirmé que l’armée et les services de renseignement de son pays avaient prévu depuis longtemps l’arrivée d’al-Baghdadi au Maghreb, et avaient mis en œuvre toute une batterie de mesures pour y faire face.

Des informations auraient été données par la coalition internationale anti-Daech* menée par les États-Unis à la Tunisie sur une probable présence d’Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de l’organisation terroriste Daech*, en Libye. Les frontières tuniso-libyenne et algéro-libyenne ont été mises en état d’alerte, et les autorités des deux pays prennent très au sérieux la menace d’un éventuel redéploiement des groupes de cette organisation terroriste au Maghreb et au Sahel en général.

Pourquoi l’armée algérienne est-elle visée par une campagne de dénigrement?

Pour ce qui est du cas de l’Algérie, ceci se greffe à la problématique des flux migratoires en provenance des pays du Sahel, dont l’impact sur la sécurité nationale a été relevé par les autorités algériennes depuis plusieurs mois.

Khaled Ziari, ex-officier supérieur à la direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) algérienne, responsable de la lutte antiterroriste, a commenté pour Sputnik les mesures préventives engagées depuis longtemps par l’armée algérienne et l’ensemble des services de sécurités pour contrecarrer la menace de l’éventualité d’un redéploiement des groupes de Daech* au Maghreb et au Sahel.

«En réalité, l’armée algérienne [l’Armée nationale populaire (ANP), ndlr] est en alerte permanente depuis que le phénomène Daech* avait investi toute la région qui entoure l’Algérie», a déclaré l’ex-officier supérieur de le DGSN, précisant que «l’ANP n’a pas attendu les renseignements de la coalition anti-Daech*, pour prendre les mesures qui s’imposent».

Un ex-chef d’état-major algérien détaille à Sputnik les enjeux géostratégiques en Libye

Dans le même sens, l’ex-responsable de la lutte anti-terroriste a affirmé que «les services de renseignement algériens étaient en opération en permanence dans la région, y compris à l’intérieur même de la Libye, de la Tunisie et du Mali…». «La présence d’Abou Bakr al-Baghdadi en Libye était une éventualité intégrée depuis longtemps, notamment après l’échec cuisant de son organisation en Irak et en Syrie».

Tout en indiquant que ce que craignent les autorités algériennes «ce sont les faux pas et d’éventuelles  compromissions des tunisiens et des libyens» avec le chef terroriste, M.Ziari a souligné que «que les autorités militaires ont doublé de vigilance pour empêcher toute tentative d’infiltration en Algérie soit d’al-Baghdadi lui-même, ou de ses groupes». «Par ailleurs, l’expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme n’incite pas les terroristes à s’aventurer sur le sol algérien», a-t-il lancé.

Un ex-colonel des services algériens évoque les dessous de ce qui se passe en Libye

Pour ce qui est de l’impact des flux migratoires vers l’Algérie en provenance des pays du Sahel, Khaled Ziari a affirmé que «la situation est certes lourde et entraine plus d’efforts sécuritaires, mais elle reste gérable et maîtrisable».

Compte tenu de tous ces facteurs externes qui s’ajoutent à la situation interne complexe de l’Algérie, suscitée par les revendications «démesurées» du mouvement populaire du 22 février, l’ex-officier supérieur a affirmé  qu’«il n’y a pas lieu de s’alarmer», pour la sécurité nationale algérienne. «Le chef de l’état-major de l’armée a exprimé à plusieurs reprises le caractère populaire de l’institution militaire et sa détermination à accompagner le peuple vers le changement souhaité».

Cependant, selon lui, ce qui peut être un motif de préoccupation, «c’est le complot contre l’État initié par l’ex-responsable des services de renseignement, le général de corps d’armée Mohamed Lamine Mediène, dit Toufik». «On ne connait pas encore l’étendue de cette initiative criminelle qui peut aller jusqu’à une certaine complicité à l’intérieur même de l’institution militaire et qui, évidemment, peut avoir des conséquences sur la sécurité nationale d’une manière générale», a-t-il mis en garde.

Dans un entretien accordé à Sputnik, Ahmed Mizab, expert et chercheur algérien en questions sécuritaires et stratégiques, a expliqué les raisons qui auraient poussé les dirigeants de Daech* à opter pour le Maghreb, le Sahel et la région subsaharienne. Selon le spécialiste, ces territoires d’un point de vue géographique, de la nature des reliefs et de certaines influences, offrent les conditions nécessaires à ces groupes terroristes pour se redéployer, se restructurer et relancer à nouveau leurs activités criminelles. À ceci, indique-t-il, s’ajoute un détail important: beaucoup d’éléments de Daech* ayant combattu au Moyen-Orient sont originaires des régions maghrébine et nord-africaine. Il a souligné que d’un point de vue opérationnel, ces combattants vont revenir dans leurs pays d’origines, constituant ainsi un vrai danger pour toute la région.

Sputnik

*Organisation terroriste interdite en Russie

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. Se sont les services de renseignement Américains qui ont fait leur débarquement (le D-Day, qui n’est qu’autre que le DAESH-DAY comme celui célébré en France!)

  2. Ce sont des djihadistes qui ont des relations avec certains milieux des renseignements algeriens. CE SONT CES MEMES MILIEUX QUI LES ONT EXPORTE’S VERS LE MALI AFIN D’ALLER LES COMBATTRE DANS NOTRE FASO. LE MALI N’EST RIEN D’AUTRE QUE L’ARENE POUR CES MILIEUX DES RENSEIGNEMENTS ALGERIENS ET LEURS ALLIE’S QUI SONT AILLEURS. ILS MANIPULENT LES DJIHADISTES A’ LEUR GUISE. DES FOIS CES MEMES FORCES SECURITAIRES ALGERIENS UTILISENT LES DJIHADISTES POUR SE COMBATTRE ENTRE EUX MEMES! ELLES ONT EGALEMENT DES ESPIONS DANS LES HAUTES SPHERES DE QUELQUES PAYS VOISINS DONT LE MALI!!!!!!!
    CEUX QUI ATTAQUENT LA FRANCE N’ONT RIEN COMPRIS!!! Si vous analysez de tres pres, vous constaterez que les interets francais et les interets maliens sont compatibles dans cette lutte contre le terrorisme au Sahel et plus particulierement au Mali. Les algeriens sont certes des amis et des voisins et nous les aimons bien. Nous ne leur souhaitons aucun mal MAIS NOUS SOMMES TOUS OBLIGE’S DE RECONNAITRE QUE CERTAINS MILIEUX DANS LEUR APPAREIL SECURITAIRE ONT PENSE’ QUE LA SEULE MANIERE DE RESOUDRE LA CRISE TERRORISTE QUI A SECOUE’ L’ALGERIE, ETAIT DE L’EXPORTER VERS LE MALI! LA CRISE QUE NOTRE FASO VIT EN CE MOMENT EST BEL ET BIEN UNE EXPORTATION ALGERIENNE!!!! CET ASPECT PEUL ET DOGON ETAIT IMPREVU PAR CEUX QUI ONT FABRIQUE’ LA CRISE.
    SOYONS EXTREMEMENT PRUDENTS!
    BONNE FETE DE FITR A’ TOUT LE MONDE!!!!!!!!!!

  3. Tant que cet accord dit d’Alger est piloté par l’Algérie, il n’y aura pas de paix au Nord du Mali, surtout que le France a une forte troupe là bas. Tous les grands bandits du Nord ont pour refuge et arrière base l’Algérie

  4. On se doute bien que l’Algérie pourrait avoir une grande influence sur ce qui se passe au nord Mali

    D’où arrivent les armes des djihadistes ?
    Où se replient les bandes armées qui sillonnent le Nord ?

    L’armée Algérienne qui est très puissante pourrait faire beaucoup si elle le voulait
    N’oublions pas que les accords d’Alger ont été parrainés par les autorités Algériennes ..
    N’oublions pas non plus que ces mêmes autorités ont expulsé manu militari des milliers de subsahariens..
    Iyad Ag Ghali n’a t-il pas une partie de sa famille en Algérie ???
    Les événements actuels ne pourraient-ils pas déboucher sur plus de transparence en Algérie ?
    Ce pays est INDISPENSABLE à la stabilité dans la zône de G 5 SAHEL..
    Espérons pour le Mali

Comments are closed.