Rwanda/CEEAC : Kinshasa dénonce une « fuite en avant »

Après que Kigali s’est retiré de la CEEAC en dénonçant une marginalisation, Kinshasa a réagi vivement, accusant le Rwanda de vouloir échapper à ses responsabilités dans la crise sécuritaire à l’Est de la RDC.

9 Juin 2025 - 07:40
9 Juin 2025 - 09:24
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Rwanda/CEEAC : Kinshasa dénonce une « fuite en avant »

Alors que le Rwanda a annoncé ce samedi son retrait immédiat de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la République démocratique du Congo (RDC) réagit avec fermeté, y voyant une manœuvre politique pour échapper aux exigences de redevabilité dans la crise sécuritaire qui secoue l’Est congolais.

Dans un communiqué parvenu à APA, le gouvernement congolais alerte sur les « comportements qui sapent la stabilité régionale et le respect intégral des traités ». Il rappelle que la persistance de l’agression sur son territoire, attribuée aux forces armées rwandaises, est contraire à la Résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui demande leur retrait immédiat.

 La RDC condamne ce qu’elle considère comme une violation de l’article 34 du traité révisé de la CEEAC, interdisant tout recours à la force entre États membres. Kinshasa estime, sans le nommer explicitement, que le retrait rwandais de l’organisation est une réponse préoccupante à la montée des appels à rendre des comptes.

 « Se retirer d’un traité ou bloquer un processus dès qu’une exigence de redevabilité est évoquée » constitue, selon le gouvernement congolais, une menace directe au multilatéralisme et à la stabilité régionale.

Cette déclaration fait suite à l’annonce par Kigali, en marge du 26e sommet de la CEEAC à Malabo (Guinée équatoriale), de son départ définitif de l’organisation. Le Rwanda accuse la RDC de manipuler le fonctionnement de la CEEAC, notamment en contestant son droit à assurer la présidence tournante, prévu par l’article 6 du traité constitutif. Kigali évoque aussi son exclusion du sommet de 2023 à Kinshasa, dénonçant un « échec collectif » des autres États membres à faire respecter les règles internes.

 Face à cette décision unilatérale, Kinshasa appelle à une « vigilance renforcée » de la part des institutions régionales et internationales. Elle enjoint celles-ci à « réaffirmer, par des actes concrets, leur attachement à la légalité, à la responsabilité et à l’intégrité territoriale des États ».

 Le sommet de Malabo devait marquer une relance institutionnelle de la CEEAC, mais le retrait du Rwanda et la dénonciation vigoureuse de la RDC viennent assombrir les perspectives d’une intégration régionale apaisée et cohérente.

 

AC/Sf/APA

Apanews

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