Strasbourg : L’IGPN saisie après des violences policières sur un jeune Guinéen

JUSTICE L’enquête de l’Inspection générale de la police nationale vise trois policiers
« Qu’a fait mon client ? Rien »
« Sur cette vidéo, on voit très bien mon client être démenotté puis violemment frappé au niveau de la tempe par un policier. Puis il le pousse violemment contre une porte avant que ses collègues n’interviennent », assure à 20 Minutes Maître Kaoutare Choukour. « Qu’a fait mon client ? Rien, il a juste levé son coude pour se défendre. On le voit marcher au ralenti, d’un calme olympien. Il n’était pas du tout agressif comme j’avais pu lire dans le procès-verbal. » Dans celui-ci, on peut lire qu’un fonctionnaire se serait luxé l’épaule à forcer de tenter de maîtriser le prévenu. « Oui, le médecin a bien constaté sa luxation mais ce n’est pas dû à l’agressivité de mon client. C’est plutôt en le frappant », accuse l’avocate qui affirme également que « le médecin a constaté les blessures à la tête de mon client et elles sont conformes à la version qu’il défend depuis le début. »« Scandaleux »
C’est face à l’opposition des déclarations que Maître Kaoutare Choukour avait demandé en pleine audience le visionnage de l’extrait de vidéosurveillance. « C’est très rare qu’on les voit et c’est peut-être pour ça que le policier qui a commis ces actes croyait s’en tirer », estime-t-elle, satisfaite de son petit effet. « Après avoir vu ça, il y a eu des cris dans la salle. » Le prévenu a aussi été acquitté dans la foulée. Mais il serait toujours détenu à la maison d'arrêt de l’Elsau. « Il devait récupérer ses affaires mais une autre décision de justice qui date de 2018 a fait sauter sa peine aménageable de trois mois de prison. C’est ce qu’il se passe quand on évoque des violences policières. C’est scandaleux », accuse l’avocate, qui ne compte pas en rester là. Les investigations de l’IGPN viseront, elles, trois fonctionnaires. L’auteur présumé des coups, la policière qui l’accompagnait et a témoigné en sa faveur ainsi que leur collègue qui a rédigé le procès-verbal. Jointe, la police n’a pas souhaité s’exprimer.Quelle est votre réaction ?






