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Alhousseini Maïga, candidat du Parti pour une nouvelle Afrique.[/caption]
Alhousseini Maïga, 37 ans, est le président du Parti pour une nouvelle Afrique (Panafrik) et c’est le plus jeune des 27 candidats. Il a développé un programme pour relancer le Mali grâce à sa jeunesse.
RFI : Vous êtes le plus jeune candidat de cette élection. Qu’est-ce que vous avez à proposer aux Maliens ?
Alhousseini Maïga : Ce que j’ai à proposer aux Maliens, c’est une nouvelle vision politique impulsée par une jeunesse qui a subi un choc et qui a décidé de prendre ses responsabilités.
Nous proposons trois choses. Réformer notre Etat en donnant suffisamment de moyens à notre armée, en l’écoutant et en la réformant.
La deuxième chose, c’est de faire en sorte que l’agriculture, qui constitue l’essentiel de notre économie, puisse disposer de suffisamment de moyens, en termes de machines agricoles, pour que notre pays puisse aller progressivement vers l’autosuffisance alimentaire.
La troisième chose, c’est de réformer notre secteur minier - il représente beaucoup dans notre économie – afin que notre pays puisse disposer de suffisamment de ressources pour financer notre développement.
Vous avez déclaré récemment, lors d’un discours : « Je ne suis pas un ancien ministre, je ne suis pas fils de milliardaires, je suis seulement un jeune Malien, un jeune militant ». Il est temps que la classe politique malienne change ?
Tout à fait. J’ai dit cela parce que, pendant vingt ans, notre pays a été géré par des personnes. Et résultat : aujourd’hui, c’est le chaos qui s’est traduit par une crise sécuritaire au nord et une crise politique au sud. C’est pour cela que nous, notre génération, avons décidé de prendre nos responsabilités afin que ceux qui ont contribué à la chute du pays ne reviennent plus au pouvoir. Et je pense que j’incarne véritablement cette nouvelle classe politique.
Si vous êtes élu président de la République, quelle sera votre première décision ?
Ma première décision sera de convoquer un forum national de l’unité. La crise qui nous a endeuillés a sérieusement secoué le tissu social ainsi que le tissu politique et dès que je serai au pouvoir, j’inviterai tous les Maliens, toutes les sensibilités politiques, tous les leaders d’opinion et toutes les communautés afin que nous puissions discuter pour que, définitivement, l’on comprenne que le Mali c’est notre héritage commun, notre seule chance. Chacun devrait comprendre qu’il est temps de se donner la main pour que nous puissions reconstruire ce pays qui a beaucoup souffert.
Si vous êtes élu, comment allez-vous gérer cette crise du nord ?
Pour nous, Kidal est une région administrative du Mali qui n’aura pas un statut particulier. Par contre, nous allons, sans complexe, nous asseoir à la même table que les responsables du MNLA pour discuter des questions de développement, pour que les régions du nord puissent disposer des mêmes ressources que les régions du sud afin que le Mali soit un et indivisible.
Vous avez bon espoir d’être élu au premier tour ? Au second tour ?
Au premier tour, peut-être pas mais je suis certain d’une chose : les Maliens aspirent au renouveau, au changement et celui qui incarne ce renouveau et ce changement, je pense que c’est moi.
Par Guillaume Thibault/RFI