Pierre-Yves Schneider Porte-parole de l’association ’’les amis de Ghislaine Dupont’’ : « Gigi n’était pas née pour devenir une héroïne mais simplement pour vivre ! »

0
Claude Verlon et Ghislaine Dupont. RFI
Claude Verlon et Ghislaine Dupont.
RFI

Les amis de Ghislaine et Claude lancent à Bamako une association pour leur rendre un hommage mérité. A cette occasion, Pierre-Yves Schneider, un ami de très longue date de Ghislaine et le porte parole de l’association “les amis de Ghislaine Dupont”, a confié ses impressions. Témoignage !

 

Le Républicain: Quels sentiments vous animent à l’approche de ce premier anniversaire de l’assassinat de Ghislaine et Claude ?

Ici en France le silence s’est installé et il est très douloureux pour les familles et les proches. Nous sommes loin hélas de connaitre la vérité. Qu’il s’agisse aussi bien des circonstances précises de ce double assassinat que des commanditaires, des auteurs et de leurs mobiles. Les questions restent nombreuses qui s’adressent à chacune des forces en présence à Kidal fin octobre et début novembre. En ce qui nous concerne, nous ne pouvons qu’espérer en la ténacité et en l’indépendance des magistrats instructeurs tant en France qu’au Mali. Des deux côtés, il faut qu’ils puissent faire leur boulot. Pas besoin de faire un dessin pour comprendre que ce peut être long et très difficile en particulier au nord Mali.

 

Les amis de Ghislaine et Claude lancent une association ce 30 Octobre à Bamako ; que pensez-vous de cette initiative ?

Que des amis maliens partagent nos objectifs qui sont de rendre hommage aux excellents professionnels Ghislaine et Claude, mais aussi d’aider à se rapprocher de la vérité et d’exiger la justice sur ce dossier, c’est évidemment une très bonne nouvelle et nous apprenons cela avec beaucoup d’émotion. L’impunité ne doit pas régner et dans ce domaine je n’oublie pas les journalistes maliens qui ont eux aussi payé le prix fort de leur indépendance et de leur courage ces dernières années.  Vous savez, Ghislaine n’aimait pas que la lumière soit sur elle. Ce qu’elle aimait c’était le reportage, rencontrer les gens, chercher l’info, la vérifier plutôt dix fois qu’une avant de la diffuser. Une grande “pro” mais aussi une femme très simple qui aimait rire et faire rire, écouter de la musique, lire, parler aux enfants… Depuis sa disparition, il ne se passe pas non plus de semaine sans que je découvre ou rencontre aussi des personnes qu’elle a aidées ou dont elle a remonté le moral. Croyez-moi, Gigi n’était pas née pour devenir une héroïne mais simplement pour vivre !

 

 Propos recueillis par B. Daou

 

Commentaires via Facebook :