Dr. Abdoul Fatah Cisse, Directeur General de la Maison du Hadj : "Grâce à la bienveillance du Roi Salman et du Prince héritier, nous bénéficions de beaucoup de facilités du Hadj"

«Nous remercions l'Arabie saoudite pour tout ce qu'il fait pour le bien de la Oumma islamique et surtout pour le Mali»

20 Sep 2025 - 02:04
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Dr. Abdoul Fatah Cisse, Directeur  General de la Maison du Hadj : "Grâce à la bienveillance du Roi Salman et du Prince héritier, nous bénéficions de beaucoup de facilités du Hadj"

Dans une interview exclusive accordée à notre rédaction, le directeur général de la Maison du Hadj, Dr. Abdoul Fatah Cissé, nous livre un bilan succinct de la dernière campagne, fait le point des préparatifs du Hadj-2025 et de l'accompagnement du ministère des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes. Les relations avec l'ambassade du Royaume d'Arabie saoudite à Bamako, ses impressions sur la Fête nationale dudit Royaume… sont aussi des sujets abordés dans l'entretien ci-dessous…

Aujourd'hui Mali : Pouvez-vous nous faire le bilan du Hadj 2025 ?

Dr. Abdoul Fatah Cissé : Nous rendons tout d'abord grâce à Allah qui nous a vraiment aidés à réussir le Hadj 20025. Car l'organisation du Hadj-2025 a été une grande réussite, malgré certaines contraintes dues au fait que certaines agences de voyage étaient hors-délai pour les inscriptions des pèlerins. Cependant, avec l'accompagnement de Dieu, le soutien de nos autorités à travers le ministère des Affaires religieuses, du Culte et des Coutumes, des facilités ont été accordées par les autorités saoudiennes pour résoudre ces problèmes.

Au niveau de l'ambassade d'Arabie saoudite à Bamako et du département, nous avons trouvé des bonnes personnes qui nous ont aidés à relever ce défi. C'est avec tous ces concours que nous pouvons dire que le bilan est positif à 100 %. Le bilan est positif aussi parce que nous avons pu amener l'ensemble de nos 13 323 pèlerins sur les lieux saints de l'islam. Ils ont effectué leur Hadj dans les meilleures conditions.

La date butoir pour l'inscription au prochain Hadj est fixée à décembre 2025. Est-ce que les candidats pèlerins sont au courant qu'il n'y aura pas de dérogation à cette date ?

Nous pouvons dire que les pèlerins sont au courant parce qu'il y a beaucoup de communication, de sensibilisation qui sont en cours présentement. Nous comptons même sur vous les hommes de médias pour nous aider à vulgariser ces informations pour que les pèlerins prennent conscience et anticipent.

Les inscriptions ne se font plus maintenant comme avant où des gens venaient à la dernière minute pour s'inscrire. L'année dernière des milliers de candidats au pèlerinage à travers le monde n'ont pas pu effectuer le voyage à la Mecque à cause du retard lors de l'inscription. Mais, Dieu merci, nous nous n'avons pas connu ces genres de problème au Mali. C'est vrai que des gens se sont inscrits tardivement mais nous avons eu exceptionnellement des dérogations. Cependant, cette année nous n'avons aucune certitude que nous aurons les mêmes facilités de la part des autorités saoudiennes.

C'est la raison pour laquelle nous comptons sur la bonne foi de nos pèlerins, l'accompagnement de nos partenaires - les agences de voyage et les hommes de médias -pour relayer ces informations. La sensibilisation et l'information sont importantes pour que les pèlerins prennent conscience totalement et entièrement du danger de se faire inscrire hors délai.

En termes d'inscriptions, est-ce qu'on peut avoir des statistiques détaillées pour la filière publique et privée à ce jour ?

Pour le moment, en ce qui concerne les inscriptions, nous ne pouvons pas vous donner des pourcentages, mais ce qui est sûr, le processus est en cours. Des pèlerins  sont en train d'être s'inscrits tous les jours et cela continue réellement. Pour la filière gouvernementale, la seule chose que je peux dire c'est que le taux d'inscription a atteint les 30 % sur plus de 2000 personnes. Pour la filière  privée, c'est une plateforme qui gère cela et c'est le 15 octobre 2025 qu'on pourra vous donner les statistiques à jour.

Est-ce qu'on peut dire qu'aujourd'hui les préparatifs vont bon train au Mali mais aussi en Arabie saoudite ?

Je peux dire avec certitude que les préparatifs se passent très bien. Le lancement a eu lieu tout comme les réunions préparatoires avec les agences de voyage. Des missions ont eu lieu aussi en Arabie saoudite. Nous pouvons dire que tout se passe bien.

C'est une plateforme qui régit désormais les activités des agences privées. En tant que responsable de la Maison du Hadj qu'est-ce que vous êtes en train de faire pour que ces agences puissent s'approprier cette plateforme ?

Nous avons pris des dispositions pour former les agences de voyage pour qu'elles maîtrisent totalement la plateforme. Ce n'est pas si difficile que ça. Le problème est qu'il y a toujours de nouvelles agences qui viennent rallonger la liste. Toutes choses qui nécessitent une formation continue. Sinon les agences qui ont été déjà formées n'ont pas de problème quant à l'utilisation de cet outil.

La plateforme a vraiment révolutionné et rationnalisé le nombre d'agences de voyage pour le Hadj qui sont passées de 600 l'année passée à 200 agences cette année. Nous remercions  le gouvernement de la Transition qui est en train d'accompagner la Maison du Hadj, notamment avec la mise en place de cette plateforme digitale qui a permis d'assainir le secteur.

La réussite du Hadj dépend aussi d'une formation des pèlerins sur les rites à accomplir. Est-ce que cette formation a commencé ? Si oui elle porte concrètement sur quoi ?

La formation des pèlerins est une grande mission de la Maison du Hadj. Et avant le Hadj nous allons prendre des dispositions comme toujours pour former les 13 323 pèlerins. Cette formation porte essentiellement sur comment accomplir le Hadj sur les lieux saint de l'islam. La formation elle est théorique, mais aussi pratique.

Le pèlerinage des personnes âgées et ceux qui sont malades posent souvent problème. Est-ce qu'il y a des mesures spécifiques qui sont prises pour ces personnes fragiles ?

Question pertinente. Effectivement, aujourd'hui beaucoup de pèlerins sont des personnes âgées ou des malades. Des dispositions sont prises pour gérer la situation de ces catégories de personnes. Car tous ceux qui doivent partir à la Mecque doivent faire au préalable un bilan de santé. C'est en fonction de ce bilan qu'ils sauront s'ils sont aptes ou pas à faire le Hadj. D'ailleurs, cette année, nombreux sont les candidats qui n'ont pas pu faire le Hadj en raison de leur état car après ces examens nous leur avons signifié clairement qu'ils ne sont pas aptes à faire le pèlerinage.

En amont, nous faisons aussi la sensibilisation car le Hadj n'est pas obligatoire pour ceux qui ne sont pas capables physiquement. Nous demandons aussi aux agences de voyage de faire véhiculer le même message.

L'année dernière, nous avons vu que vous avez pris des dispositions pour les Maliens résidant à l'extérieur. En quoi consistait cette mesure ? Est-ce que ça va se poursuivre cette année ?

 C'est un volet que nous avons créé au niveau de la Maison du Hadj pour donner l'opportunité à nos compatriotes résidant à l'extérieur de faire le Hadj sous la houlette de la Maison du Hadj du Mali.

Au conseil d'administration de la Maison du Hadj, il a été décidé de donner un pourcentage aux Maliens établis à l'extérieur afin qu'ils puissent faire le Hadj avec la filière gouvernementale sans venir au Mali, c'est-à-dire qu'ils peuvent s'inscrire, payer les frais de voyage sans les transports aériens. Donc d'où qu'ils se trouvent que ce soit à Conakry, à New York, Washington, Québec, Dakar, etc. il leur suffira de contacter la Maison du Hadj, faire le paiement qui est de 2 825 000 F CFA et vous êtes inscrits.

La Maison du Hadj leur donne le programme de formation, le programme des vols, le programme d'hébergement, le programme de retour… Mais ce qu'il faut aussi retenir, le candidat fait le Hadj sans venir au Mali en payant son billet dans son pays de résidence pour rejoindre le convoi en Arabie saoudite. Autrement dit, c'est une chance que nous donnons aux Maliens établis à l'extérieur et ça va continuer car c'est une bonne initiative approuvée par le conseil d'administration de la Maison du Hadj et beaucoup de Maliens sont intéressés.

Quelles sont les missions et les responsabilités des délégués qui accompagnent les pèlerins et comment le choix de ces délégués s'opère ?

Il y a des conditions fixées par le décret qui réglemente le fonctionnement de la Maison du Hadj qui définit aussi les missions de ces délégués qui sont très importants pour le bon déroulement du Hadj.

S'agissant des conditions,  il faut avoir la connaissance du Hadj, avoir la capacité de gérer des personnes âgées et connaître aussi les rites du Hadj à tous les niveaux et comprendre aussi l'arabe...

La formation que nous dispensons aux candidats leur permet d'être autonomes sur le terrain. L'assistance des délégués est aussi importante pour les programmations de vol, l'embarquement dans le bus, de l'avion et quand on fait aussi évacuer nos pèlerins de l'aéroport à l'hôtel et les faire héberger à l'hôtel. Vous savez très bien que pour héberger même 10 personnes, ce n'est pas facile à fortiori 13 000 personnes cela demande beaucoup d'efforts.

Vous avez parlé de l'accompagnement de votre structure à travers le ministère des Affaires religieuses. Est-ce qu'on peut savoir avec vous comment cet accompagnement se manifeste ?

 C'est vraiment le lieu de rendre un très grand hommage au ministre des Affaires religieuses, du Culte et des coutumes, Dr. Mahamadou Koné. Depuis que nous avons commencé à organiser le Hadj, son accompagnement n'a jamais fait défaut. Il nous a toujours facilité la tâche pour que la Maison du Hadj puisse exercer ses missions sans fausse note. Nous pouvons dire que l'accompagnement de notre département de tutelle a été constant. Cela est valable pour le conseil d'administration.

C'est grâce à tous ces appuis, accompagnements et conseils de nos autorités que le Hadj est aussi bien organisé de nos jours. Les pèlerins sont en train de bénéficier de ce changement. C'est grâce au soutien de notre département que toutes ces réformes ont été menées à la Maison du Hadj surtout au niveau des textes mettant fin au désordre dans l'organisation du pèlerinage.

Quid de vos rapports avec l'ambassade d'Arabie saoudite au Mali ?

Nous avons de très bons rapports avec l'ambassade d'Arabie saoudite au Mali, qui a toujours accompagné la Maison du Hadj, le Bureau du Hadj et même les opérations du Hadj. Tous ceux que nous envoyons en Arabie saoudite, c'est toujours à travers l'ambassade qui nous facilite les opérations.

C'est aussi le moment de rendre un très grand hommage à Son Excellence Monsieur l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Mali. Et même la représentation diplomatique du Mali en Arabie saoudite, c'est-à-dire l'ambassade et le consulat. Ce sont des partenaires qui nous accompagnent.

Son Excellence Monsieur l'ambassadeur d'Arabie saoudite au Mali, Abdul Saleh Saber est une personne humble et courageuse. Quand on lui pose des problèmes, il fait le suivi jusqu'à ce que le problème soit résolu. C'est grâce à la bonne collaboration entre la Maison du Hadj et l'ambassade d'Arabie saoudite que nous avons pu résoudre beaucoup de problèmes liés au pèlerinage même le nombre de quota.

Des dirigeants du Bureau du Hadj d'Arabie saoudite ont récemment effectué une visite au Mali. Est-ce à dire que la Maison du Hadj entretient de bons rapports avec le Bureau du Hadj d'Arabie saoudite ?

Nous avons de très bonnes relations avec la direction générale du Bureau du Hadj d'Arabie saoudite et nous tenons des réunions ensemble.

Ces mêmes bonnes relations nous les avons aussi avec le ministère du Hadj d'Arabie saoudite. C'est une collaboration qui est devenue même fraternelle entre nous. Et nous demandons au bon Dieu de récompenser tous ceux qui s'investissent pour le bien de nos pèlerins.

Que présente pour vous la Fête nationale d'Arabie saoudite, commémorée le 23 septembre ?

La Fête nationale d'Arabie saoudite, c'est d'abord une très grande célébration. Elle commémore la fondation du Royaume d'Arabie saoudite. Et vous savez très bien que tout ce que nous sommes en train de bénéficier en Arabie saoudite aujourd'hui comme facilités, c'est grâce à la bienveillance du gouvernement d'Arabie saoudite.

Cela sous l'impulsion du Roi Salmane Bin Abdelaziz Saoud et du Prince héritier Mohammed Ben Salman qui ne ménagent aucun effort pour que le Hadj se déroule dans les meilleures conditions d'une manière générale pour tous les pèlerins et en particulier pour les Maliens. Cette vision royale a été un véritable atout pour l'amélioration des conditions d'organisation du Hadj.

L'année dernière, les pèlerins étaient logés dans de très bonnes conditions, dans des hôtels de haut standing. Est-ce que ce sera le cas cette année ?

Alhamdoulillah ! On peut dire que les conditions se sont vraiment améliorées notamment au niveau de la restauration, de l'hébergement.

En 2024, il y a des améliorations, pareil aussi en 2025 et l'année prochaine, il y aura également des améliorations. Avec pour seul objectif de permettre à nos pèlerins d'accomplir leur devoir religieux dans la tranquillité, dans le meilleur confort possible.

Un dernier message ?

Je tiens à souhaiter une très bonne fête à nos partenaires saoudiens, au ministère du Hadj, à l'ambassade d'Arabie saoudite au Mali pour la fête de création du Royaume d'Arabie saoudite. C'est un très grand événement et nous remercions le Royaume d'Arabie saoudite pour tout ce qu'il est en train de faire pour le bien de la Oumma islamique et surtout pour le Mali.

Propos recueillis par Kassoum Théra

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