Dr. Therese Samake, directrice académique UCAO-UUBA : « Nous sommes prêts pour 2025-2026 »

Dr. Sœur Thérèse Samaké, Enseignante Chercheure en philosophie et Directrice académique et pédagogique de l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest-Unité universitaire de Bamako (Ucao-Uuba) depuis 2016, fait ici le bilan de l’année universitaire 2024-2025 qui s’achève et donne les perspectives pour l’année qui s’annonce. « Nous avons déjà notre calendrier académique pour la rentrée 2025-2026 », annonce-t-elle.
Mali Tribune : Pouvez-vous nous retracer l’historique de l'Ucao ?
Dr Thérèse Samaké. : L'Ucao est d'abord un réseau universitaire. Il y a huit unités universitaires et celle de Bamako UUBa a ouvert ses portes en octobre 2006. Elle compte aujourd'hui cinq Unités de formation et de recherche UFR : science de l'éducation ; sciences juridiques ; Droits ; Journalisme et communication, philosophie, sciences économiques et gestion.
Dr. T. S. : L'Ucao s'inscrit pleinement dans l'application du système LMD : licence, master et doctorat. La particularité avec le système LMD, contrairement à la formation classique, c'est que les formations doivent être professionnalisantes. Il ne s'agit plus d'une formation théorique classique, mais que l'apprenant soit impliqué directement dans sa propre formation. En même temps qu'il apprend la théorie, il apprend aussi la profession à embrasser plus tard. L'Ucao s'inscrit pleinement dans cette dynamique. Raison pour laquelle, à l'Ucao, nous essayons de conjuguer théorique et pratique. Toutes nos formations sont à la fois théoriques et pratiques. Comme le dit notre devise : « Foi, Science, Action ». On ne néglige aucun aspect de l'humain. L'homme est avant tout un être spirituel, un être intellectuel, un être moral. L'Ucao s'est basée sur ces trois dimensions. Nous formons les étudiants dans cette dynamique.
Mali Tribune : Comment faites-vous pour mettre en pratique votre devise?
Dr. T. S. : C'est vrai que c'est une université catholique, mais elle n'est pas réservée qu'aux catholiques. L'université est avant tout un espace d'utilité publique. Mais la particularité dans le domaine de la foi, c'est qu'on essaie d'aider chaque étudiant à rester dans sa foi, à vivre sa foi. Donc il y a un espace pour tout le monde, où chacun peut pleinement vivre sa foi, mais dans le respect strict de celle des autres. Ce qui fait que toutes nos activités, nous les commençons par la prière - prière catholique, musulmane, tout. Dans cette dimension trans-spirituelle, nous mettons cela en avant.
En ce qui concerne la science, l'université, c'est pour le savoir. Donc nous respectons le système LMD. Les volumes horaires sont expliqués et sont respectés. Les programmes sont exécutés pleinement. Il n'y a pas de demi-mesures. Puisqu'on veut vraiment que les étudiants soient compétents, qu'ils aient la formation nécessaire pour leur carrière. Action, comme on l'a dit, on crée la synergie entre théorie et pratique. Déjà les étudiants, dans tous les domaines, font en même temps la pratique, pour s'introduire dans le milieu professionnel. Ceux qui sont en journalisme ou en communication, déjà ils apprennent dès la deuxième année à faire des montages, des vidéos, des films, des présentations. Ceux qui sont en sciences économiques et gestion, présentement il y a un atelier : on fait venir des cabinets qui viennent sur place comme si les étudiants étaient déjà dans un cabinet. Et présentement, il y a cette formation en cours pour les trois classes de sciences économiques et gestion. Les juristes, quant à eux, vont dans les tribunaux, pour voir comment ça se passe. Nous faisons venir des procureurs, des avocats. Ce qui fait qu'il y a des séminaires, des plaidoiries, des réquisitoires qu’ils se mettent déjà dans la peau du professionnel qu'ils seront demain.
Voilà comment on conjugue les trois dimensions : Foi, Science, Action.
Mali Tribune : Lors de vos cérémonies, on entend ces slogans : ‘’Notre mission, c'est de former non seulement des têtes bien pleines, mais surtout des têtes bien faites’’, pouvez-vous nous expliquer cela ?
Dr. T. S. : C'est la mission fondamentale de l'Ucao. ‘’Notre mission, c'est de former non seulement des têtes bien pleines, mais surtout des têtes bien faites’’. Ça veut dire quoi ? Conjuguer savoir-être, savoir-faire et savoir-vivre. Voilà les trois savoirs qu'il faut conjuguer.
Il ne s'agit pas seulement de former des compétents en matière théorique, mais sur le plan moral, si ça ne passe pas, ou bien s'il ne peut pas vivre avec les gens, cela ne suffit pas. Il faut avoir la tête bien pleine, la compétence qu'il faut et la tête bien faite.
Quelqu'un qui a une tête bien faite, comme on le dit, il a la tête sur les épaules, il est équilibré, responsable, il sait répondre de ses actes, et il sait se rendre utile à la société. Et voilà l'explication de ces slogans : former non seulement des têtes bien pleines, mais surtout des têtes bien faites.
Mali Tribune : Quel est le bilan de l’année universitaire 2024-2025 ?
Dr. T. S. : Bon, si je dois faire un bilan, l'effectif a d'abord augmenté cette année. Et cela, c'est grâce aux différents concours. Tout le monde sait qu'au Mali, pour les différents concours, surtout la magistrature et autres concours, l'Ucao vient en première ligne. Et cela nous a attiré beaucoup d'effectifs. Et cette année, compte tenu de cet effectif, on a dû doubler beaucoup d'efforts, surtout dans le cadre de l'encadrement. Et de plus en plus, les étudiants viennent très jeunes, donc la dynamique change. Et nous avons beaucoup misé sur l'encadrement. C'est pour cela que cette année, l'Ucao a recruté trois nouveaux enseignants permanents et deux secrétaires académiques. Tout cela pour renforcer vraiment l'académie pour l'encadrement des étudiants.
Donc, dans l'ensemble, tout s'est bien passé. Et ce qui est à saluer, c'est que le gouvernement avait décrété de reporter la rentrée académique. Actuellement, à l'Ucao, nous commençons dès le premier lundi du mois d'octobre. Nous avions déjà commencé. Et quand la décision est tombée, on a respecté la décision étatique. Et nous avons commencé l'année en novembre, le 4 novembre 2024. Donc, ça nous fait théoriquement un mois de retard. Mais quand même, on a tenu à respecter. Parce qu'à l'Ucao, on tient compte vraiment du délai. Parce qu'on dit : il y a des étudiants qui peuvent continuer ailleurs. Donc, en fin juin, tout doit être fini. Tout le programme doit être exécuté. Et on a dû serrer, un peu la ceinture cette année, doubler plus de fois pour rester fidèles à notre tradition.
Voilà. Le programme a été exécuté. Le programme a été exécuté. Toutes les évaluations ont été faites. À 100 %. Habituellement, les licences sont en cours, 4 à 5 heures de cours. Cette année, on a dû faire 7 heures de cours pour pouvoir rester dans le délai. Et voilà. Tout s'est bien passé. On a terminé l'année avec la semaine culturelle. Une manière de joindre l'utile à l'agréable. Et ce qui reste maintenant, ce sont les économistes. On a organisé une formation pratique pour eux en atelier. Et puis, en journalisme et communication aussi. Et ça, c'est en dehors du programme. L'Académie entend tellement. Ça fait partie des actions pour renforcer les compétences.
Mali Tribune : Quelles sont les perspectives 2025-2026 ?
Dr. T. S. : Déjà, comme d'habitude, chaque année, nous avons un thème d'orientation. Nous avons déjà notre calendrier académique pour la rentrée 2025-2026. Et le thème à venir, ce sera : « Savoir et innovation : l'université au service du bien commun ». Donc ça, c'est déjà à partir de l'année 2025-2026.
Mali Tribune : Pour ceux qui veulent venir à l'Ucao, quelle assurance voulez-vous leur donner ?
Dr. T. S. : L'Ucao, c'est l'université qui fait la différence. Nous respectons non seulement les normes, qu'elles soient étatiques ou internationales, mais nous avons aussi nos principes et valeurs que nous mettons en avant. C'est cela qui fait notre particularité. Et ici, nous formons l'humain dans toutes ses dimensions. Le message que j'adresse aux parents et aux étudiants qui viennent : je leur dis simplement, ils sont chez eux. Mais attention : ici, c'est surtout pour ceux qui veulent apprendre, ceux qui veulent servir la société de demain. Nous mettons beaucoup l'accent sur l'éducation. C'est vrai, à l'université, on parle de moins en moins d'éducation, mais à l'Ucao, on parle d'éducation. Il faut former l'homme, et tout l'homme. La rigueur, mais en vue du bien.
Propos recueillis par
Koureichy Cissé
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