Accords d'Alger : A t-on pensé aux générations futures ?

Loin de nous les évènements de mars 91. Tous les religieux du Mali ont prié pour que plus jamais de tels malheurs n'arrivent dans notre pays. Voilà que par malheur national le 23 mai 2006 arriva…

22 Août 2006 - 09:06
22 Août 2006 - 09:06
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Loin de nous les évènements de mars 91. Tous les religieux du Mali ont prié pour que plus jamais de tels malheurs n'arrivent dans notre pays. Voilà que par malheur national le 23 mai 2006 arriva… L'histoire a certes voulu que nos frères Touareg vivent sur la même terre que nous. Depuis la nuit des temps, on sait que la cohabitation a toujours engendré des tensions entre différentes tribus, différentes ethnies et autres groupes d'hommes.

C'est ce qui peut expliquer un peu les rébellions au Mali. Celles qui sont passées et la toute récente. Mais chaque fois qu'il y a un problème, de surcroît national, c'est tout à fait normal que les populations critiquent, commentent… De près comme de loin d'ailleurs. C'est ça aussi la Démocratie. Depuis les attaques des camps de Kidal et de Menaka, tout ou presque aura été dit. La situation a  dû prendre une autre tournure à partir de la date de signature à Alger des Accords. Du 4 juillet à nos jours, beaucoup  d'eau a coulé sous le pont du fleuve Djoliba. On a comme l'impression présentement que d'un côté il y a des Maliens qui pensent que la signature a été une bonne chose. De l'autre on trouve les conservateurs, aux yeux desquels le Président de la République et le Gouvernement du Mali, en prenant cette décision de signer les Accords avec les rebelles, ont commis la pire des erreurs. Les premiers peuvent être considérés comme des pro-ATT. Dans ce lot il y a également certains organes de la presse malienne. Quant aux seconds, ils se disent les défenseurs de l'intégrité territoriale du Mali. Avec la dernière rigueur, cette composante condamne la signature des Accords plus que les évènements du 23 mai qui ont fait pourtant des victimes.

Qui a raison ou tort ? Il ne nous appartient pas de trancher ici. La question que nous posons plutôt est de savoir si en prenant la décision, on a pensé aux amis de ATT. Eux qui sont toujours les premières victimes en cas de guerre. L'autre revers de la médaille c'est que même en temps de paix, les enfants sont les premiers bénéficiaires. Ce sont eux qui prendront les destinées  de la Nation demain. Mais paradoxalement les décisions  se prennent tout à fait à leur insu. Ils sont les grands oubliés. Même  si ces derniers temps, à la télévision nationale on voit outre des artistes, des enfants qui affirment aspirer à la paix. Publiquement…

Autour des Accords d'Alger, les plus hautes autorités du pays, la société civile, tout le monde s'est investi. D'une manière ou d'une autre. Il y a eu des meetings de soutien, des débats télévisés. Ce qu'on a semblé oublier et qui ne doit pas normalement l'être, c'est le cas des enfants. L'avenir du pays. Il faut les impliquer sachant qu'ils sont des acteurs de premier rang. Et non pas faire comme si les plus petits n'existaient pas.

A l'éclatement des évènements du 23 mai dernier, le Général Président, depuis la première région disait : " Je suivrai la situation avec responsabilité mais aussi avec mesure. Je vous dis à tous  courage. Ce n'est pas une tragédie…C'est une situation que nous allons gérer en toute responsabilité ". Nous pensons savoir qu'en faisant un clin d'œil aux enfants, en les associant de près ou de loin aux prises de décision, c'est aussi assumer des responsabilités. Les deux composantes les plus vulnérables de notre société, à savoir les femmes et les enfants, ne méritent pas d'être exclus. De la base au sommet de l'Etat. Surtout les enfants qui sont des simples spectateurs dans cette histoire de la signature des Accords d'Alger. Ils  devaient avoir leur mot à dire. Malheureusement, bien qu'ils soient les amis presque personnels du Président, on aura constaté une indifférence totale de leur côté depuis le début des évènements de Kidal et Menaka. Nous souhaitons attirer l'attention du Gouvernement du Mali et surtout du Président de la République sur le fait que l'avis des générations futures peut peser lourd sur la balance.

Pendant qu'il est encore temps, il faut intéresser les innocents, les  muets. Pour ceux qui sont pour la signature des Accords, qu'ils sachent que les enfants sont les premiers et les plus concernés. Tout  ce que l'on pose comme acte présentement, toutes les conséquences seront prochainement endurées par les générations futures. Idem pour les va-t-en guerre.

En se proposant de mâter la rébellion maintenant,-comme certains le préfèrent- Ce sont les tout petits qui en souffrent au prime abord. Alors les pro et anti-Accords doivent dès maintenant penser aux enfants.

Makan KONE

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