C’est parti pour l’application des Accords d’Alger. Tête baissée, le ministre de l’Administration territoriale et des Collectivités locales s’est engagé dans un «processus irréversible». Aussi, a-t-il installé le vendredi 11 août le Comité de suivi des Accords d’Alger. Il est composé de trois membres de chacune des parties et du facilitateur algérien. Ce comité est présidé par le Contrôleur général de police, Mamadou Diagouraga.
Le Général-ministre, Kafougouna Koné, a installé vendredi dernier à Kidal, le Comité de suivi des accords d'Alger. Celui-ci est composé de trois Algériens, trois représentants du gouvernement et trois représentants pour l'Alliance démocratique du 23 mai pour le changement.
Pour l'instant, nos investigations ne nous ont pas permis de connaître les noms des Algériens.
Par contre, ceux désignés par le signataire des accords d'Alger sont le Contrôleur général de police, Mamadou Diagouraga, ex-directeur général de la police, révoqué l'an dernier, suite au match Mali-Togo, dans le cadre des éliminatoires CAN-Mondial 2006, sanctionné par des casses, sous l'œil impuissant des policiers, le Colonel Ismaël Cissé, ancien gouverneur de Bamako et non moins officier des services de renseignements et Moulaye Ahmed, ancien responsable du FIA et des MFUA .
Côté insurgés, il nous est revenu les noms suivants : Abdou Salam, un richissime commerçant, Mohamed Ag Harid et le capitaine Haroun, deux illustres inconnus. C'est cet organe qui veillera à la mise en œuvre des accords d'Alger.
Ainsi, il établira des rapports périodiques sur l'application de l'accord et procèdera à une évaluation complète de sa mise en œuvre, une année après sa signature. Il peut recommander toute mesure de nature à adapter cette mise en œuvre aux réalités du terrain.
Le comité de suivi adoptera son propre règlement intérieur et créera en son sein, le cas échéant, des groupes techniques dont celui de sécurité.
La deuxième phase de l'application des accords d'Alger suivra immédiatement. Il s'agit de la création d'un conseil régional provisoire de coordination et de suivi qui suppléera l'Assemblée régionale. Ses membres sont désignés de façon consensuelle par les deux parties et le facilitateur algérien. Cette instance sera une sorte de mini-gouvernement de Kidal qui sera consulté par le département de tutelle lors de l'élaboration des projets de loi et textes touchant les spécificités de la région de Kidal.
Comme on le constate, le pays de Abdoul Aziz Boutéflika est présent à la fois au sein du comité de suivi et dans le conseil régional provisoire de coordination et de suivi. C'est dire qu'une partie du territoire malien est désormais sous protectorat algérien, même si le comité de suivi est symboliquement présidé par Diagouraga.
Chahana TAKIOU