Devant la menace de la Cedeao : Ag Ghali tente d'enrôler de force les jeunes du nord dans son armée

9 Octobre 2012 - 03:42
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Devant la menace du déploiement imminent des troupes de la CEDEAO pour libérer le nord du Mali, le chef rebelle d'Ansar Dine et ses alliés islamistes d'AQMI et du Mujao ont tenté, dans un premier temps, d'emporter le soutien actif des populations parune rhétorique islamique de justice et de solidarité. Comme ce discours ne produisait pas les effets souhaités, les rebelles menacent à présent de faire fusiller quiconque n'adhère pas ouvertement à la guerre qu'ils entendent livrer à "l'ennemi" malien et étranger. Les populations de Tombouctou vivent  le calvaire depuis l'occupation de leur localité par les islamistes armés. Elles s'apprêtent à vivre des moments encore plus difficiles. En effet, les occupants islamistes viennent, la semaine dernière, de leur ordonner, au cours d'un meeting public, de choisir entre eux, les soldats d'Allah, et les mécréants (armées  malienne et internationale) qui s'apprêtent à les attaquer . Pour les besoins du meeting, tenu sur convocation des chefs islamistes de Tombouctou, tous les habitants de la ville étaient sommés de se présenter sur la place publique: les rebelles voulaient délivrer leur message à chaque habitant. De peur d'éventuelles représailles, tous les Tombouctiens se sont présentés. Le porte-parole des rebelles monte sur une estrade et annonce, de sa voix fluette, que la communauté internationale s'apprête à envoyer une force internationale pour combattre Ansar Dine et ses alliés. Il ajoute que dans ces conditions, chaque habitant a le devoir de choisir son camp. Soit le camp des soldats de Dieu (les occupants islamistes), soit celui des mécréants, c'est-à-dire la force internationale. " Tous ceux qui choisiront notre camp devront prendre les armes pour combattre l'envahisseur; quant à ceux qui choisiront de ne pas nous rejoindre, ils seront emprisonnés pour ne pas nous gêner lors des opérations de guerre", a averti le porte-parole. A ce discours, l'assistance répondra par un silence consterné. Les islamistes ont précisé que dans les jours à venir, ils exigeraient de chacun de clarifier sa position. Suite à cette décision des islamistes, qui prend des allures de chantage, les imams et chefs coutumiers de Tombouctou ont tenu une reunion de concertation le mardi 2 octobre 2012. Après des débats,  ils pris la courageuse décision de refuser toute participation des populations civiles  à la guerre contre leur propre pays. Ils ont fait savoir aux occupants que ces derniers, en s'attaquant au Mali, devaient prévoir une riposte adverse et que les civils n'avaient rien à y voir. Les imams ont également souligné à l'envoyé des islamistes que de manière presquen unanime, la population n'adhère ni à la cause indépendantiste, ni à l'application de la charia telle que conçue par les occupants, ni, encore moiins à une participation à la guerre."Vous avez commencé votre combat sans nous, vous devrez le terminer de la même manière!", ont déclaré en choeur les chefs religieux.". Entendant la décision des imams, personnages influents à Tombouctou, les islamistes, dont on craignait une réaction violente, ont préféré ne pas se lancer dans un bras de fer avec les populations. Ils ont renoncé au recrutement forcé, mais ont humblement demandé aux imams et aux musulmans de Tombouctou des bénédictions et des prières pour la victoire militaire sur l'ennemi. Du coup, les Tombouctiens ont poussé un ouf de soulagement. Cette résistance résistances des leaders religieux de Tombouctou a probablement évité un vilain sort aux autres populations civiles du nord du Mali car si Tombouctou avait plié, elle aurait fait une mauvaise jurisprudence qui aurait été imposée aux autres villes. A Gao, depuis quelques jours, les habitants ont constaté l'arrivée de renforts militaires. Les jeunes hommes, recrutés et formés sur place, et qui occupaient les locaux du commissariat islamique, ont été remplacés par de nouveaux combattants venus d'ailleurs: les nouveaux venus sont tous de peau blanche et lourdement armés. Certains croient savoir qu'ils s'agit de Tunisiens, d'Algériens et de Mauritaniens. Par ailleurs, et toujours à Gao, il a été décidé de  fermer, désormais, toutes les boutiques et tous les commerces les vendredis à partir de 9 h 30.   Abdoulaye Guindo

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