Intervention militaire au Mali : Les conditions posées par le Conseil de sécurité

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S’il est presque acquis que le Conseil de sécurité de l’ONU donnera son feu vert à l’envoi d’une force militaire au Mali dans les prochains jours, la guerre sur le terrain ne commencera que dans plusieurs mois. En attendant le vote de la résolution en cours de négociation et attendu avant le 21 décembre, les puissants de monde posent des conditions pour donner leur quitus à l’opération pour la reconquête des régions du Nord dont les débuts sont attendus en octobre 2013.

Conseil de sécurité (photo Lefigaro)

Le Conseil de sécurité de l’ONU devra donner son feu vert à l’envoi d’une force militaire au Mali dans les prochains jours. Le vote de la résolution actuellement en cours de négociation est annoncé avant le 21 décembre.

Toutefois, pour que les puissants de ce monde dont les Etats-Unis d’Amérique donnent leur feu vert pour la guerre qui ne commencera que dans plusieurs mois, probablement en octobre 2013, ils posent leurs conditions pour  l’intervention militaire déjà nommé la Misma “Mission internationale de soutien au Mali”.

Il faut d’abord l’entraînement et la formation de l’armée malienne à Bamako, avec les hommes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), et sans doute sous l’œil vigilant des observateurs de l’ONU. Cette phase prendra sans nul doute plusieurs mois, on parle au moins 6 mois en raison d’un mois par bataillon au nombre de 5 pour les troupes maliennes.

On attendra certainement la fin de l’hivernage, certainement vers septembre 2013 pour l’envoi au nord des 5000 soldats maliens appuyés par quelque 3300 hommes de la Cédéao. Il reste à trancher la problématique du commandement des troupes. Les autorités militaires maliennes veulent une double chaîne de commandement : pour l’armée malienne et pour la force de la Cédéao.

Cette option n’est pas partagée par les experts militaires internationaux qui redoutent une complication de l’opération qui devra surtout faire face à une guérilla, car, à en croire différents services de renseignement, les islamistes armés refuseront des combats directs, mais s’installeront dans les montages et les désert pour organiser une guérilla.

On  fait cas du cas du vol des équipements de l’entreprise française Satom qui construisait la route Niono-Tombouctou. Avec ces équipements, les islamistes ont entamé la construction de tunnels dans les montages, donc le principal souci sera le contrôle du terrain après la reconquête.

Enfin, même s’ils ne vont pas s’opposer à l’autorisation de l’intervention militaire, les Etats-Unis ne cachent pas leurs doutes sur la capacité de cette force africaine à vaincre durablement les islamistes. Ils seraient plutôt favorables à l’envoi de forces spéciales.

On soutient au Conseil de sécurité que le pays de l’Oncle Sam fait de l’éradication d’Al-Qaïda sa grande priorité et insistera sur cela dans les discussions qui commenceront cette semaine, car la France va introduire dans les prochains jours son projet de résolution dont le vote ne devra poser aucun problème parce qu’elle prendrait en compte les préoccupations de tout le monde avec une grande place accordée aux négociations.

Abdoulaye Diakité

 

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3 COMMENTAIRES

  1. L’Aplication de la Resolution 2071

    La Resolution 2071 du Conseil de Securite est un debut de reponse a la requete du Gouvernement de Transition du Mali, demandant au Conseil de Securite, en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies ,le deploiement d’une force militaire internationale qui viendrait soutenir les forces armees du Mali a reprendre les regions du Mali occupees par les rebelles armes et les groupes terroristes. Tout en affirmant la responsabilite premiere du Gouvernement du Mali de garantir la securite et l’unite du territoire Malien,la conseil souligne « la necessite de reagir rapidement pour preserver la stabilite dans le Sahel. » en contrant la criminalite internationale organisee ayant trait notamment au trafic des stupefiants. Le Conseil condamne les violations des droits de l’homme qui sont commises dans le Nord du Mali par des rebelles armes,(les rebelles du MNLA, et d’Ancar Dine),des groupes terroristes et d’autres groupes extremistes, et qui comprennent les violences contre les civils, les femmes et les enfants ,les assassinats,prises d’otages, pillages, destruction des sites culturels et religieux et le recrutement d’enfants soldats.
    Le Conseil souligne que certains de ces actes constituent des crimes contre l’humanite, definis par le Statut de Rome et que leurs auteurs doivent en repondre devant la Cour Penale Internationale qui a ete saisie a cet effet par les Autorites Maliennes.Le Conseil conclut que la situation au Mali constitue bien une menace contre la paix et la securite internationales. Il apparait donc, qu’en preparation de son intervention imminente, le conseil de securite a tenu a souligner les trois situations ou l’intervention du Systeme des Nations Unies est obligatoire et ne depend pas de la demande expresse de l’Etat requerant l’aide ,a savoir :
    !) Menace contre la paix et la Securite Internationales
    2) Violation grave des droits de l’homme
    3) Urgences humanitaires de grande importance.
    Le Conseil de Securite ,apres donc une analyse sans complaisance de la situation au Mali ,invite les Etats membres , les organisations regionales et internationales, l’Union Africaine et l’Union Europeenne ,a aider le Mali en vue 1) de retablir l’autorite de l’Etat sur tout le territoire national, 2)de defendre l’unite et l’integrite territoriale du Mali et 3) d’eliminer les groupes terroristes et criminels hors du territoire Malien. Le Conseil de Securite a preconise deux types d’actions pour deux situations qu’il a voulu categoriser,
    D’une part , les rebelles Touaregues Maliens, a condition qu’ils respectent la souverainete, l’unite et l’integrite territoriale du pays,partant son caractere laic, d’autre part les groupes terroristes et criminels etrangers pries de quitter le territoire Malien ou de faire face a l’armee Malienne.
    En ce qui concerne les groupes rebelles Maliens ,des conditions prealables leur sont poses :
    -Respect de la souverainete de l’Etat Malien
    -Reconnaissance de l’unite et de l’integrite territoriale
    -Caractere laic du pays.
    Le Conseil de Securite invite les deux parties a adopter un processus de negociation credible en vue de parvenir a une solution politique viable.
    En ce qui concerne les groupes terroristes et criminels, le Conseil de Securite prendra une decision des qu’il recevra le rapport du Secretaire General sur l’application de la presente resolution,45 jours au plus tard apres son adoption, sur la mise sur pied d’une force militaire internationale demandee par les Autorites de transition Malennes. Le Secretaire General doit, au prealable , se concerter avec la CEDEAO,l’Union africaine ,les pays voisins du Mali,les pays de la region ouest-Africaine ,les partenaires bilateraux et les partenaires internationaux et notamment avec le Gouvernement Malien en vue de la soumission dudit rapport au Conseil de Securite.Par ailleurs, le Conseil de Securite demandait aix Etats membres et aux organisations regionales de donner un appui aux preparatifs d’intervention militaire, sous forme d’assistance a la formation, et au renforcement des capacites et de fourniture de materiel et d’en informer le secretaire General.
    La Resolution 7201 a ete bien formulee, mais son application a
    ete compromise par un certain nombre de facteurs negatifs,D’abord ,il semble que des membres du Conseil etaient peu renseignes sur l’etat d’ame des rebelles Touaregues. Par exemple, les Rebelles du MNLA, bien qu’ils soient loin de satisfaire aux criteres et conditions de l’autodetermination, sont toujours accroches a ce principe qui ne les concerne pas,tandis que Ancar Dine se dit pret a renoncer a la charia,sauf dans la region de Kidal. Cependant, cette Organisation extremiste continue a amputer bras et pieds des malheureux sedentaires du Nord et a executer ses condamnes a mort en application de la charia.En cas de refus de se soumettre aux conditions prealables du Conseil de Securite ,ces organisations devraient etre considerees comme des organisations criminelles et terroristes et combattues par l’armee malienne. En cas d’acceptation des conditions prealables,certains de leurs membres deja incrimines et poursuivis devant la Cour Penale Internationale devront repondre aux crimes de guerre, ou crimes contre l’humanite conformement a l’entendement du Conseil de Securite .
    De prime abord, l’intervention militaire est dirigee contre AQMI et MUJAO. Le Conseil de Securite a l’obligation d’eliminer les menaces contre la paix et la securite internationales, de mettre fin aux violations graves des droits humains, et de repondre aux urgences humanitaires de grande envergure.Par consequent, en ce qui concerne les terroristes et les bandes criminelles, l’option entre negociation et guerre ne se pose pas. La guerre doit etre menee contre ces hors-la loi et comme dit le Conseil de Securite ,au plus tot.Quant aux groupes rebelles touaregues,ils ont le choix entre la negociation en acceptant les conditions prealables,et la guerre en refusant de se plier a ces conditions.
    Il faut noter un grave manquement dans l’application de la resolution 2071.Le rapport du Secretaire General n’a pas fait l’objet de consultation avec le Gouvernement Malien avant sa redaction , selon plusieurs partis du Mali.Il semble que les consultations ont ete limitees aux partisans de la negociation, a savoir, le Mediateur de la CEDAO, les Organisations armees, MNLA et Ancar Dine ,probablement l’Union Africaine,par le Representant du Secretaire General en Afrique de l’Ouest.Ce qui apparait ,c ‘est que ce rapport n ‘est pas le fruit de concertations avec tous les partenaires mentiones dans la Resolution,

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