Les ONG, en tant que composante de la société civile, sont des organisations de développement qui interviennent sur toute l'étendue du territoire national, spécifiquement dans les régions nord.
Leurs interventions se concrétisent par la mise en oeuvre de projets et programmes de développement qui créent plus de douze mille (12 000) emplois pour les jeunes diplômés et non diplômés.
De plus, par leurs contacts permanents avec les populations à la base, elles partagent leurs préoccupations et aspirations au mieux-être.
Les résultas obtenus sur le terrain et les actions à venir constituent des motifs qui exigent l'instauration d'une paix durable dans le pays. C'est pourquoi le CCA-ONG, composante majeure de la société civile, est résolument attaché à la réalisation de la paix sur l'ensemble du territoire national.
Le CCA-ONG, en ce jour 25 juillet 2006, a organisé dans les locaux de son siège un espace contact en vue de débattre de l'accord d'Alger pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement de la région de Kidal.
Après analyse de l'accord d'Alger :
> vu l'intérêt particulier que les responsables d'ONG ont manifesté autour du document,
> considérant que la démarche de négociation et de signature de l'Accord d'Alger du 4 juillet 2006 est exclusive, en ce sens que le cheminement suivi par le Gouvernement pour y parvenir n'a pas obéi aux principes de la gouvernance démocratique qui exige la concertation et le dialogue avant toute prise de décision stratégique,
> considérant qu'un Pacte national a été signé le 11 avril 1992 entre le gouvernement malien et les mouvements et fronts unifiés de l'Azawad en vue d'instaurer une paix durable dans les régions du Nord Mali (Tombouctou, Gao et Kidal),
> considérant qu'une évaluation de ce Pacte national suffirait à prendre en compte certains articles de l'Accord d'Alger, notamment le point 11 du titre Il relatif à la mise en place de fonds de développement et de réinsertion et du Fonds d'assistance et d'insertion aux victimes civiles et militaires des deux parties,
> considérant que le Pacte national, en son point 9, a déjà pris en charge la création des unités spéciales pour la préservation de l'intégrité et de la sécurité intérieure et extérieure du pays,
> considérant que l'Accord d'Alger a corrompu le Pacte national en ce point sus-cité car il prévoit en son point 111 sous-point 4 des unités composées essentiellement des éléments issus des régions nomades,
> considérant que cet accord constitue une étape de régionalisation du Pacte national signé le 11 avril 1992 entre le gouvernement de la République du Mali et les Mouvements et Fronts Unifiés de l'Azawad,
> considérant que le Pacte National doit être et demeurer le seul cadre de référence pour la paix au Nord aussi bien qu'au Sud du Mali ;
> considérant que la pauvreté est un phénomène général dans toutes les régions du Mali (voir statistiques),
les participants, après analyse, notent :
- des contradictions fondamentales entre le préambule et le contenu des accords,
- l'existence de velléités d'autonomisation de la région de Kidal : contrôle politique (conseil régional), contrôle militaire (unités spéciales), la quote-part budgétaire,
- l'impunité consacrée à travers le traitement des insurgés,
Estiment qu'il y a un risque d'effritement de l'autorité de l'Etat,
Estiment que les accords d'Alger constituent un moyen de déplacer le problème dans le temps et non une solution durable comme préconisée dans le préambule,
Conscient des contraintes budgétaires et de l'effet des politiques néolibérales que le Mali subit actuellement et compte tenu des exigences de développement équilibré du pays dans un contexte de décentralisation, nous avons des inquiétudes par rapport à la faisabilité des engagements pris dans l'Accord d'Alger.
Fait à Bamako,
le 25 juillet 2006
Le CCA-ONG