PSPDN : Nouvelle relance pour le développement du nord Mali

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La salle des banquets de la Présidence de la République a abrité, le 9 août, le lancement du Programme spécial pour la Paix et le Développement des Régions du nord Mali (Pspdn), sous la présidence du Chef de l’Etat, le Président Amadou Toumani Touré. Ce projet vise à rendre disponibles des infrastructures, des équipements et la formation nécessaires pour l’armée, l’administration et le secteur privé. Afin d’assurer la sécurité et de permettre aux populations locales de mener des activités de développement, le Mali a élaboré, après une année de réflexion, une politique nationale de lutte contre l’insécurité et le terrorisme au nord du Mali. Ce programme a été largement expliqué par le Président ATT, au cours de ce lancement. 

Le Programme spécial pour la Paix et le Développement des Régions du nord Mali (Pspdn) est porteur d’activités génératrices de revenus et créateur d’emplois. Il prévoit également une vaste campagne de sensibilisation qui ciblera plus de 10 000 citoyens pour la première phase.

De l’analyse faite de la bande sahélo-saharienne, le Président Amadou Toumani Touré a expliqué qu’il s’agit d’un vaste Sahara d’une superficie de 8 millions de km2. La température y fait 50 ° à l’ombre, le jour et 1 ° la nuit. Avec une densité extrêmement faible, les quelques personnes dispersées à travers ce vaste espace y vivent dans des conditions très difficiles avec une activité économique presque inexistante. La bande sahélo saharienne a connu une histoire tumultueuse avant et après l’indépendance, marquée par des années de rébellion. L’héritage qui en a découlé donne la situation du nord telle qu’on le sait aujourd’hui. Dans ce vaste espace, les passeurs dont l’objectif est l’Europe, les trafiquants de drogue avec des grands barons au début et à la fin et des trafiquants d’armes y pullulent, chacun y défendant son commerce et son territoire, selon ATT. Cependant, il s’agit souvent de groupes organisés qui s’opposent à nos Etats. Le Président ATT a souligné que les terroristes s’introduisaient par des prêches, le fondamentalisme, puis ils cherchent à financer leurs activités en prenant les otages. Ils ont ainsi des moyens pour engager des mercenaires.

ATT s’est dit convaincu d’une chose aujourd’hui, c’est que la solution n’est pas militaire. Il faut plutôt occuper l’espace, être sur le terrain, plus proche des menaces, malgré un climat rude avec des vents de sable. Il y a un an, une politique nationale de lutte contre l’insécurité et le terrorisme au nord du Mali a vu le jour. Bien que difficile parfois à mettre en œuvre, la coopération sous régionale reste la condition pour parvenir à une paix définitive.  

Il y a deux éléments importants à prendre en compte qui sont l’espace et les hommes. « On n’a pas besoin d’actions d’éclat, il faut occuper le terrain et y rester », selon le Président Amadou Toumani Touré. Il s’agira d’implanter des postes de sécurité, de mettre l’administration et des postes de police. Mais le plus important, selon ATT, c’est la population et sa frange jeune qui est prête à s’engager dans toutes les aventures, si elle n’est pas occupée dans des activités saines. Le phénomène n’est pas propre au Mali, mais il concerne aussi le Tchad, le Niger, le Burkina Faso, la Libye, le Darfour.

Les axes de la politique nationale de lutte contre l’insécurité et le terrorisme au nord du Mali visent donc à assurer une présence, à sécuriser les populations, à désenclaver pour permettre un accès facile et l’exercice d’activités économiques. Mais un aspect très important de cette politique est d’amener les populations à comprendre ce qui se cache dans cette région, derrière le Coran, la peau de prière, le chapelet et les barbes qui sont quatre éléments de la sagesse chez nous.

A la suite du Président ATT, Mohamed Ag Erlaf, le coordinateur du Programme a précisé la mise en place très prochaine de commissariats, de compagnies et brigades de gendarmerie, de campements de garde nationale. Il a également annoncé la construction d’infrastructures sociales de base : forages, centres commerciaux et des fonds de développement donnant la possibilité d’emplois pour les jeunes

B. Daou

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